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Apple iOS 14 Beta : voici comment utiliser YouTube en mode Picture in Picture
par Dominik Bärlocher
À bas la publicité : les adblockers deviennent incontournables
4/12/2019
Traduction: Stéphanie Casada
L'Internet est régi par la publicité. N'importe quoi. On peut s'en passer. Et on peut s'en passer, sans que de bons contenus en souffrent.
J'en ai assez. Il est temps de transgresser les conditions d'utilisation et autres absurdités des grandes entreprises sans âme. Car si les experts autoproclamés de l'industrie de la publicité et du design Web ne comprennent pas – alors qu'ils veulent rendre l'expérience utilisateur aussi agréable que possible – que leur site est même rudimentairement agréable, alors nous devons le faire nous-mêmes.
Reprenons notre Internet. Il en est grand temps.
À bas l'Independent.co.uk
Tout a commencé banalement. Mon fil d'actualités fait ce qu'il a à faire et me montre une news. Il s'agit de l'actrice Maisie Williams qui revient sur l'époque où elle jouait Arya Stark dans la fameuse série « Game of Thrones ». L'article a été publié dans le journal en ligne anglais The Independent.
The Independent n'est pas un journal avec un site Web comme le NZZ ou un site Web avec un journal comme le 20min. Depuis qu'il a cessé d'être imprimé en 2016, le journal indépendant anglais n'est que disponible en ligne.
Le problème : l'article sur Maisie Williams et ses situations embarrassantes sur le plateau ressemble à ça.
Une effronterie. Quelle est la part de l'écran consacrée à l'information et quelle est celle dédiée à la publicité ? La dernière pub de la Poste Suisse m'importe peu quand tout ce que je veux, c'est en apprendre davantage sur la redoutable tueuse de Winterfell. Je me fiche complètement de la vidéo automatique montrant un type peu élégant en train de dormir. Et j'ai seulement besoin de Western Union quand je dois envoyer dix mille balles à un prince nigérian pour qu'il me rembourse ensuite un million parce que son pays est en crise. Il m'a heureusement trouvé en privé et m'a écrit un beau mail. Je suis encore moins intéressé par les exploits de la marque de sport Arc'teryx. Ses prix sont beaucoup trop élevés.
En fin de compte, je me retrouve avec tout un tas de contenus sur l'ensemble de l'écran. Si nous laissons maintenant l'en-tête de côté et divisons le reste en pourcentage de publicité et de contenu (nous sommes généreux et ajoutons l'espace blanc au contenu), nous obtenons une image assez tragique.
- Hauteur totale de la capture d'écran telle qu'elle est vue dans l'article ici : 1083 pixels
- Hauteur de l'en-tête et du menu Android : 134 pixels
- Hauteur du contenu, y compris les espaces blancs : 200 pixels
- Publicité du dessus (homme qui dort et Poste) : 424 pixels
- Publicité dessous (Western Union et Arc'teryx) : 325 pixels
Il en résulte un contenu de 18,47 % sur 81,53 % de publicité. Si nous ajoutons l'en-tête au contenu, le résultat est légèrement meilleur et le contenu représente 30,84 % de l'écran.
Des observateurs attentifs ont remarqué que The Indépendant n'était pas satisfait avec 81,53 % de publicité. L'homme endormi chevauche la publicité de la Poste et Arc'teryx celle de Western Unions.
Ça va encore, ou bien ?
À bas Chrome sur les mobiles
L'ordinateur de bureau et le Mac arrivent juste en dessous. Le problème principal, c'est les smartphones. Cette grande invention qui, le matin dans le bus, me fait même penser « Hmmm... Maisie Williams dit des choses. Je vais y jeter un coup d'œil », même si je sais que je ne vais pas être plus intelligent par la suite.
Sur les mobiles, il n'est pas possible d'installer un bloqueur de publicité (adblocker en anglais) et d'en finir. Il y a des choses complexes comme PiHole, qui devraient être utilisées par les entreprises pour économiser de la bande passante. Ensuite, vous faites passer tout votre trafic mobile par un Raspberry Pi ou quelque chose de similaire, sur lequel PiHole est en cours d'exécution, et les annonces publicitaires sont filtrées. Trop compliqué et peu pratique dans la grande majorité des cas. On dirait que Google Chrome aime tellement la publicité, qu'on stocke publicité sur publicité et Apple Safari n'a pas installé de bloqueur de publicité non plus.
Mais il y a aussi plus simple. Des développeurs ingénieux ont pris Chromium, la version ouverte de Google Chrome, et y ont installé un bloqueur de publicité.
Pour Android et Apple iOS
Sur Android et Apple iOS – donc iPhone et iPad – ainsi que sur les PC et Mac, il y a Brave. Ce navigateur fait de la concurrence aux plus grands, puisqu'il fonctionne de la même manière partout.
Le résultat :
Brave offre également d'autres outils de protection de la vie privée qui vous rendent un peu plus libre sur Internet. Mais pas anonymement. Ce n'est pas parce que vous n'êtes pas suivi par le navigateur que vous pouvez surfer sans être détecté. Mais tout de même : Brave est génial.
Pour Android : Navigateur Kiwi
Sur Android, il y a le navigateur Kiwi, qui a non seulement un très bon bloqueur de publicité installé, mais qui peut aussi forcer une mode sombre sur les sites Web. Il fonctionne de manière assez fiable depuis certaines versions et vous pouvez donc surfer dans l'obscurité.
Le navigateur Kiwi est codé en Estonie et offre des paramètres dont les autres navigateurs ne peuvent que rêver. Vous pouvez contrôler les publicités que vous voulez afficher et dans quelles circonstances. Et : vous pouvez installer des extensions à partir du Chrome Webstore.
Pour iPhone : SnowHaze
À Chamonix, Yvan Monneron et son équipe ont eu l'idée de créer un navigateur privé pour iPhone. Le résultat : SnowHaze. SnowHaze est mon navigateur de choix sur iPhone. Il offre de nombreux paramètres pour protéger votre vie privée. Les cookies, JavaScript, HTTPS Enforcing et autres peuvent facilement être contrôlés en cliquant sur la roue dentée dans le coin inférieur droit.
Et SnowHaze dispose aussi d'un mode sombre. C'est vrai qu'il faut s'y habituer, mais c'est pratique.
Yvan et Cie gagnent de l'argent avec leur VPN de SnowHaze, ce qui signifie que leur navigateur peut être utilisé gratuitement. Le VPN est alors également intégré dans l'application, ce qui simplifie encore son utilisation.
À bas la publicité sur le bureau
Mais la publicité nous embête non seulement sur le téléphone portable, mais aussi sur l'ordinateur de bureau. Si vous continuez d'utiliser Internet Explorer ou Edge, vous feriez mieux de vous procurer un navigateur que vous pouvez équiper d'un bloqueur de publicité, comme Firefox et Google Chrome.
Avec Edge, The Independent ressemble à ça :
Wingo peut aller voir ailleurs si j'y suis. Parce que peu importe à quel point son tarif pour surfer est avantageux, ce que je veux, c'est lire un article sur Maisie Williams et rien d'autre. Pas quelque chose avec des publicités qui sont animées et qui clignotent.
Bloqueur de publicité sous Google Chrome
Google Chrome a son propre Web Store, dans lequel on retrouve de nombreux bloqueurs de publicité. Il arrive des fois que quelqu'un traficote les bloqueurs de publicité et crie au virus ou quelque chose du genre, mais avec la configuration suivante, je n'ai pas eu de problème depuis des années.
- AdBlock
- HTTPS Everywhere
- Ghostery, si vous configurez les paramètres de façon à ce que la bulle violette n'apparaisse pas.
Voilà à quoi ressemble la fâcheuse aventure de Maisie :
Ça va.
Bloqueur de publicité sous Firefox
Firefox a également un large éventail d'extensions. Parmi elles, on retrouve Adblocker Ultimate qui permet de résoudre le problème de façon durable.
Ça ressemble à Chrome. C'est donc bon.
Blocage de publicité prêt à l'emploi avec Brave
Brave a une longueur d'avance sur les deux grands navigateurs. Car si vous installez Brave – qui, soit dit en passant, fonctionne également au bureau sans droits d'administrateur – le navigateur bloquera votre publicité par défaut.
Encore mieux : Brave évite facilement la plupart des bloqueurs de bloqueurs de publicité, parce que certains sites Web ne peuvent pas être lus si vous avez installé un bloqueur de publicité. Vous devez soit mettre le site sur la liste blanche, soit désactiver complètement votre bloqueur de publicité.
Non.
Brave bloque aussi la vidéo, qui démarre simplement toute seule.
À bas l'industrie de la publicité
On dit que l'Internet repose sur la publicité. La publicité favorise le dialogue ouvert et la liberté sur Internet. La publicité permet à vos créateurs Youtube préférés de maintenir la tête hors de l'eau. La publicité est la seule chose qui assure la continuité de votre magazine préféré.
N'importe quoi.
Savez-vous ce qui permet à votre magazine préféré et à votre chaîne Youtube de continuer à fonctionner ? L'argent. Pas la fenêtre pop-up ou les deux publicités qui sont diffusées avant votre vidéo Youtube. L'argent. Ce que vous avez dans votre portefeuille. Ou sur le compte.
Savez-vous ce que vous pouvez faire avec cet argent ? Vous pouvez l'utiliser pour soutenir directement vos contenus. Il y a de fortes chances que vos Youtubers préférés aient un compte Patreon. Bien sûr, l'entreprise Patreon y gagne aussi quelque chose, mais vous permettez ainsi à vos Youtubers d'échapper au piège de la démonétarisation. Parce que si un Youtuber transgresse l'une des règles plutôt vagues de Youtube, la vidéo est démonétarisée. Ça signifie que le créateur ne reçoit pas d'argent pour la vidéo, parce que Youtube pense qu'il est trop immoral de diffuser de la publicité avant sa prestation. Si vous soutenez votre créateur via Patreon, vous lui donnez un montant fixe par mois et profitez peut-être d'avantages ou d'un accès plus rapide aux vidéos. Que faire si votre créateur préféré n'a pas de compte Patreon ? Demandez-lui donc comment vous pouvez lui apporter votre soutien.
Ou : vous faites comme la Republik.. Si vous saisissez votre adresse e-mail, le magazine vous offre un abonnement d'essai gratuit de 14 jours. Ce mécanisme est d'ailleurs facile à contourner. Une fois ce test terminé, la république coûte 240 francs par an, mais est exempte de publicité. Super.
En bref : un Internet sans publicité est donc possible. Il suffit de le vouloir.
Journaliste. Auteur. Hackers. Je suis un conteur d'histoires à la recherche de limites, de secrets et de tabous. Je documente le monde noir sur blanc. Non pas parce que je peux, mais parce que je ne peux pas m'en empêcher.
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