Asus ZenBook Pro Duo : un ordi canon de chez canon

Martin Jud

14/1/2020

Enfin un ordinateur portable dont l'écran OLED 4K convient également aux utilisateurs créatifs grâce à une bonne couverture de l'espace colorimétrique. Mais il a d'autres tours dans son sac : une carte graphique puissante qui permet de s'adonner au gaming et un second écran, une réussite sur le plan visuel, mais devant encore faire l'objet de quelques améliorations malgré tout.

En prenant le ZenBook Pro Duo pour la première fois dans les mains lors du Computex de Taipei en juin dernier, j'ai été très impressionné par l'idée du second écran intégré. Je me rends compte, chaque jour au travail, que deux moniteurs côte à côte s'avèrent pratiques et offrent beaucoup plus d'espace que la seconde dalle de ce portable. Je suis curieux de savoir si cette fonctionnalité si spéciale est utile et ce que ce portable a dans le ventre.

Ordinateur portable

ASUS ZenBook Pro Duo UX581GV-H2002R

15.60", Intel Core i7-9750H, 16 Go, 1000 Go

10

Données techniques

• Intel Core i7-8750H
• nVidia GeForce RTX 2060
• 16 Go de RAM (SO-DIMM, DDR4-2666, 2 x 8 Go Micron Technology 4ATS1G64HZ-2G6E1)
• SSD de 1 To (M.2 PCIe 3.0 x4, Samsung MZVLB1T0HALR-0000)
• Écran OLED UHD Multitouch 15,6" (brillant, HDR)
• ScreenPad Plus (second écran), dalle IPS Multitouch antireflet 3840 x 1100 pixels (prise en charge de la saisie au stylet)
• 2 x USB 3.1 type-A, Thunderbolt 3, HDMI, prise jack 3.5 mm, prise d'alimentation, Wi-Fi 6 et Bluetooth 5.0
• Haut-parleurs, microphone et caméra frontale 720 p
• Batterie lithium-ion 71 Wh
• Windows 10 Pro

Design et connecteurs

Très agréable au toucher, le boîtier en aluminium brossé foncé arbore une légère teinte bleutée, le fameux « bleu céleste », d'après le nom donné par Asus.

Renfermant une carte graphique dédiée, ce portable de 2,5 kg n'a rien d'un poids plume ; en contrepartie, il déploie assez de puissance pour des tâches de graphiste, du montage vidéo et des jeux vidéo. Avec ses 35.9 cm de largeur, 24,6 cm de profondeur et 2,4 cm de hauteur, ce notebook semble plus mince qu'il ne l'est grâce aux arêtes inclinées.

L'ouverture du couvercle de l'ordinateur soulève simultanément la partie arrière de la base jusqu'à une certaine inclinaison, mécanisme pratique permettant ainsi un positionnement adéquat des mains lors de la frappe. À propos d'ergonomie, le ZenBook propose un repose-poignet, ce qui, à mon humble avis, est primordial puisque le clavier se trouve en amont de l'appareil en raison du second écran.

Au milieu de la tranche avant du châssis se trouve une bande DEL qui se reflète sur son support dès qu'il est branché sur l'alimentation électrique. Cette bande suit le processus de charge grâce à un code couleur : une fois la batterie pleine, la barre devient verte. Placé devant, c'est le voyant du repose-poignet qui s'illumine.

Passons à la connectique ; la tranche gauche intègre le port USB 3.1 type A, la prise HDMI et la prise d'alimentation, la tranche droite, quant à elle, la Thunderbolt 3, la prise jack 3,5 mm et le deuxième USB 3.1 type-A.

Écran OLED UHD couleur, deuxième écran et saisie au stylet

Le ZenBook Pro Duo est doté d'un écran UHD OLED HDR Multitouch qui a l'air super. Les couleurs paraissent intenses, l'angle de vue, stable. Le second écran plaît aussi, mais la technologie embarquée est différente du premier, ce qui agace quelque peu.

Le « ScreenPad Plus » est une dalle IPS mate, d'une résolution de 3840 x 1100 pixels, offrant manifestement moins de luminosité que l'affichage principal. De plus, l'angle de vue n'est pas stable. Si je me penche directement sur l'écran, les couleurs sont presque aussi belles que sur la dalle OLED. Mais, en position assise, c'en est fini. L'image semble un tantinet floue et légèrement plus sombre.

Luminosité, uniformité et couverture de l'espace colorimétrique

Pour en savoir un peu plus, je décide de mesurer les deux panneaux avec le x-rite i1Display Pro :

En effet, les différences de luminosité sont considérables. Avec l'écran OLED, je mesure 408 cd/m² en moyenne. L'affichage IPS, quant à lui, n'offre qu'une moyenne de 311 cd/m². Résultats des courses : la luminosité est moins forte d'un quart. Cela n'a peut-être pas d'importance dans une pièce sombre, mais à la lumière du jour, c'est une autre paire de manche. Le manque d'uniformité de l'éclairage, comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, ne se voit pas à l'œil nu, ce qui, par conséquent, ne me dérange pas outre mesure.

Ce qui est inspirant, c'est la couverture de l'espace colorimétrique de l'écran OLED. Je mesure une couverture DCI-P3 de 100 %, Adobe RGB de 95,7 % et DCI P3 de 100 %, des valeurs qui montrent que cet ordinateur se prête aussi à des applications graphiques d'ordre professionnel.

En revanche, l'écran IPS offre une moins bonne couverture de l'espace colorimétrique : sRGB de 92,3 %, Adobe RGB de 64,5 %, DCI P3 de 66,4 %. En mesurant la valeur noir et blanc, je relève un contraste statique net de 825:1 et un contraste dynamique de 3702:1.

Fonctionnement du second écran

Le ScreenPad Plus fonctionne au diapason avec l'écran principal. Au besoin, il peut être désactivé à l'aide d'une touche. Les atouts :

• extension de l'écran : affichage d'un site Internet sur les deux dalles ;
• disposition automatique jusqu'à trois fenêtres : glissé-déposé des applications sur l'écran et redimensionnement automatique de la fenêtre pour qu'elle occupe la totalité, la moitié ou le tiers de la zone d'affichage. Pour ce faire, il suffit de déplacer le curseur de la souris vers la droite, la gauche ou le haut de l'écran et de relâcher ;
• **utilisation des applications intégrées : ** utilisation d'applications spécialement conçues pour le ScreenPad. Certaines sont déjà préinstallées. Le ScreenPad dispose également d'un lanceur supplémentaire où sont répertoriées les applications usuelles ;
• écriture et dessin avec le stylet : fourni avec le ZenBook, le stylet permet de dessiner et prend en charge la saisie manuelle ;
• basculement des contenus d'un écran à l'autre à l'aide d'un bouton : déplacez votre document Excel du principal affichage vers le second – ou vice versa – en appuyant simplement sur un bouton !

Il existe une autre fonction utile : en plaçant le curseur sur une fenêtre, un bouton assorti de trois fonctionnalités s'affiche : ces dernières permettent d'étendre la fenêtre sur les deux écrans, de basculer vers l'un ou vers l'autre ou encore de l'ajouter au lanceur de l'écran secondaire.

Le stylet permet de dessiner et d'écrire avec une très grande précision. Cependant, avant d'écrire cette analyse, j'étais habitué à la saisie au stylet des produits Surface. Un temps d'adaptation a donc été nécessaire. En comparaison, le stylet Asus glisse plus. Le clavier se désactive pour éviter le déclenchement accidentel d'autres touches lorsque l'on se sert du stylet.

En général, je trouve que le ScreenPad Plus est un complément pratique. Je peux, par exemple, écrire un article tout en utilisant le second écran pour effectuer, en parallèle, des recherches sur Internet. Et si j'ai envie de jouer du piano pendant que j'écris, il me suffit alors de lancer l'application appropriée.

Clavier et pavé tactile

Au début, la frappe au clavier n'était pas vraiment agréable, ce qui n'est pas dû à l'haptique, mais à la disposition. Asus ayant dû faire de la place pour le second écran, le clavier se situe donc directement sur le bord avant de la base.

La disposition est quelque peu comprimée, comme un clavier de salon, ce qui n'est pas si mal finalement. Cependant, il en résulte une disposition des touches légèrement différente, si bien qu'au début, j'appuyais sans arrêt sur la flèche droite au lieu de la touche Ctrl. La touche Entrée est tout aussi énervante, car elle a été raccourcie en hauteur. J'ai souvent appuyé par erreur sur le signe dollar au lieu d'aller à la ligne comme prévu. Mais après quelques jours, on s'habitue.

Le clavier, avec rétroéclairage à trois niveaux, dispose d'une course d'activation des touches de 1,5 mm, ce qui est très agréable, car on sent clairement le point de pression. Pour accroître le confort de la frappe, j'ai utilisé le repose-poignet à chaque fois, sans quoi, la distance entre le rebord de la table n'est que de deux centimètres.

Un peu petit, le pavé tactile demande une certaine période d'adaptation. En contrepartie, il est très précis et présente un atout indéniable : un pavé numérique rétroéclairé qui s'active par pression sur le coin supérieur droit, particulièrement ingénieux, spécialement pour les adeptes des tableurs et autres fanatiques des factures en ligne. Cela étant, question haptique, Asus devrait, à l'avenir, revoir sa copie.

Haut-parleurs

Les haut-parleurs, montés sur les tranches avant, ont un très bon son compte tenu de leurs petites dimensions. Les aigus et les médiums sont bons, mais les basses, pas toujours, voire carrément aux abonnés absents. J'aime le son qui sort lorsque je visionne un film, écoute de la musique électro ou encore du rap. Et pour la musique classique, ces haut-parleurs restent, selon moi, convenables. En revanche, pour du métal industriel, il faudra repasser. Les guitares électriques de Rammstein, par exemple, diffusent un son particulièrement déformé.

Performances de la batterie

La batterie lithium-ion du ZenBook déploie 71 Wh. Voyons ce que cela signifie en pratique : je décide de faire un test et de laisser YouTube tourner en continu, j'effectue un test de stress et mesure l'autonomie de la batterie avec des tâches de bureautique.

Autonomie de la batterie en streaming continu

Pour le streaming continu avec YouTube, je règle la luminosité de l'écran sur 150 cd/m² et lance des clips vidéo jusqu'à ce que la batterie rende l'âme, soit après 4 heures et 43 minutes, un résultat médiocre pour un ordinateur portable avec carte graphique dédiée.

Autonomie de la batterie avec puissance et volume du ventilateur au maximum

Pour pousser tout le matériel à ses limites, j'exécute le test de contrainte HeavyLoad ainsi que FurMark avec la luminosité de l’écran la plus élevée. La batterie se vide au bout de 60 minutes, autrement dit, moins d'une heure pour exécuter un jeu graphiquement difficile.

Un mot sur les émissions sonores : ce notebook est silencieux lors d'une utilisation destinée à un travail normal. Soumis à rude épreuve, je mesure 54 décibels en position assise, à une distance de l'écran équivalent à la longueur de mes bras. Cela correspond au bruit qui règne dans un bureau plutôt calme. De ce fait, le notebook sait se faire oublier dans notre rédaction. Je note 73 décibels au niveau du ventilateur, mesure prise avec un smartphone Sony.

Autonomie de la batterie pour le travail de bureau

En utilisant l'ordinateur pour travailler en déplacement tout en renonçant à la musique de fond sur YouTube, la batterie s'épuise après cinq ou six heures. Toutefois, l'appareil n'est pas conçu à cet effet en raison de son poids.

Processeur

Successeur de l'Intel Core i7-8750H, l’Intel Core i7-9750H est un processeur hexacœur 64 bits mobile à la fois haut de gamme et performant commercialisé en 2019. Basé sur la microarchitecture Coffee Lake, il est produit par Intel selon le procédé amélioré de troisième génération « 14-nm++ ».

Avec deux cœurs, le processeur cadence entre 2,6 et 4,5 GHz ; avec six, entre 2,6 et 4 GHz. La carte consomme 45 watts TDP. Une carte graphique Intel UHD Graphics 630 est également intégrée au processeur.

Carte graphique dans la fourchette basse du haut de gamme

La Nvidia GeForce GTX 2060, située dans la fourchette basse du haut de gamme, se base sur l'architecture de Turing ou sur le RTX 2060. Cependant, sa fréquence est réduite de 30 % par rapport à celle de ce dernier. Fonctionnant sur une fréquence de 960 à 1200 MHz, elle dispose d'une RAM vidéo GDDR6 de 6 Go (connexion via une interface 192 bits). La puce de Turing, fabriquée selon un procédé 12 nm, offre de nouvelles fonctions telles que la technologie DLSS et le ray tracing en temps réel. La carte consomme 80 watts.

Performances

Afin de tester les performances, j'effectue des benchmarks ; Cinebench R20 pour le processeur, quelques tests de 3DMark ainsi que des benchmarks pour les jeux Gears 5, Red Dead Redemption 2 et FarCry 5.

Puissance du processeur : Cinebench R20

Cinebench de Maxon permet de tester le rendu de contenus Cinema 4D. Les processeurs avec plus de cœurs afficheront toujours de meilleurs résultats (à l'exception du résultat single core). Pour comparer des processeurs avec Cinebench, ils doivent disposer du même nombre de threads.

Selon notebookcheck.net, le processeur actuel atteint une moyenne de 2608 points multicœur et 436 points monocœur avec Cinebench R20. Le ZenBook Pro Duo obtient ainsi le score attendu de 2536 points multicœur et 451 points monocœur, ce qui plaide en faveur du concept de refroidissement de l'appareil.

3DMark : benchmarks de jeu

3DMark propose tout un tas de benchmarks permettant de tester les PC et les ordinateurs portables destinés aux jeux vidéo. Pour vous donner un aperçu, je teste un jeu 1080p (Fire Strike), un WQHD (Time Spy) et un UHD (Time Spy Extreme).

Le ZenBook obtient de toute évidence de meilleurs résultats à tous les benchmarks qu'un ordinateur portable de jeu moyen de gamme avec Intel Core i7-6820HK et Nvidia GeForce GTX 980. Le gaming en 1080p avec les paramètres de qualité les plus élevés ne devrait pas poser de problème pour la plupart des jeux. Le portable n'est pas fait pour du gaming en 4K.

VRMark : ### benchmarks réalité virtuelle

Avec les benchmarks de VRMark, je veux savoir si ce portable convient également aux jeux en réalité virtuelle.

Ici, le portable passe uniquement le benchmark VRMark Orange Room. Vous aurez donc assez de puissance pour jouer avec un HTC Vive et un Oculus Rift.

Gaming et FPS

L'écran OLED couleur rend le gaming très agréable. Seuls hics ? La mise à l'échelle et la résolution préréglée dans Windows. Pour jouer avec une résolution de 1080p, il faut la paramétrer soi-même sur 1080 dans Windows, faute de quoi, le jeu conservera la résolution UHD et n'utilisera qu'un quart de l'écran.

À ma demande, le fabricant m'a confirmé connaître le problème en question et travailler actuellement avec Nvidia et Intel sur une solution qui sera livrée dès que possible via une mise à jour des pilotes.

Gears 5

Je lance le benchmark Gears 5 avec une résolution de 1080p et les paramètres de qualité au maximum.

La moyenne de 60 FPS est de bon augure. Rien ne s'oppose donc à un jeu fluide et de très haute qualité.

Red Dead Redemption 2

Je vais serrer un peu la vis : Red Dead Redemption 2 nécessite un matériel plus puissant pour jouer sur du 1080p avec des réglages au maximum :

Même si le taux de rafraîchissement ne descend jamais en dessous de 31 FPS dans le benchmark, le jeu semble toujours un peu saccadé avec des paramètres au maximum. C'est la raison pour laquelle je lance le benchmark avec des réglages élevés.

Les paramètres les plus élevés, un régal pour les yeux, permettent un jeu fluide.

FarCry 5

Afin de comparer le portable avec d'autres destinés au gaming, je décide de lancer le fameux benchmark FarCry-5, encore une fois, avec des paramètres de qualité ultra élevés et une résolution de 1080 p :

La moyenne de 85 FPS est un bon résultat. Si je compare la Nvidia GeForce RTX 2060 intégrée avec des cartes graphiques de même puissance, elle devance légèrement une GTX 1660 TI selon les benchmarks. Mais d'après in-game benchmarks, elle est quelque peu distancée par la GTX 1660 TI. Et c'est la même chose avec la configuration dans ce cas présent ; en effet, dans une précédente analyse du Lenovo Legion Y540-15IRH doté du même processeur et de la 1660 TI, j'ai atteint deux FPS de plus avec FarCry 5, soit 87 FPS.

Conclusion : puis-je le garder ?

Le ZenBook Pro Duo est un condensé de technologie, destiné aux gens créatifs et aux gamers, grâce à un processeur puissant et une carte graphique digne de ce nom. Les gamers disposent de suffisamment de puissance pour s'adonner à la plupart des jeux actuels paramétrés au maximum et à une résolution de 1080 p. Les utilisateurs bénéficieront en outre d'un écran OLED UHD Multitouch conçu pour un usage professionnel qui offre une excellente couverture de l'espace colorimétrique. Pour visionner un film entre les deux, il n'y a rien de mieux que les couleurs riches, les contrastes inspirants et la fonction HDR.

Le second écran, baptisé « ScreenPad Plus » par Asus, est assez grand pour dessiner et écrire, notamment avec le stylet inclus. Cependant, dès l'ouverture de l'ordinateur portable, on remarque que cet affichage supplémentaire brille beaucoup moins que l'écran OLED (311 cd/m² contre 408 cd/m²). En outre, la dalle IPS Multitouch de 3840 x 1100 pixels n'est pas complètement stable en matière d'angle de vue, diminuant au passage la luminosité. Cela étant, je trouve que le second écran est une fonctionnalité pratique, amusante et synonyme d'augmentation de la productivité.

Dans l'ensemble, l'appareil ne m'a pas déçu. Au contraire. Si j'étais monteur vidéo, graphiste ou artiste, j'envisagerais sérieusement un tel achat. Mais pour le rédacteur que je suis, c'est un peu trop cher. À mon grand dam, je dois malheureusement bientôt le retourner au fabricant, en me contentant de mes deux moniteurs que j'ai à disposition sur mon bureau.

Martin Jud

Senior Editor

martin.jud@digitecgalaxus.ch

Le baiser quotidien de la muse stimule ma créativité. Si elle m’oublie, j’essaie de retrouver ma créativité en rêvant pour faire en sorte que mes rêves dévorent ma vie afin que la vie ne dévore mes rêves.

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