Boostez votre relation grâce à une imprimante 3D faite maison
31/1/2017
Il est parfois difficile de maintenir une relation intéressante avec son partenaire, surtout quand la complicité magique des premiers instants disparaît. Alors pourquoi ne pas renouveler l'attrait de la nouveauté avec une imprimante 3D? Bizarre? Mais c'est peut-être exactement ce dont votre relation a besoin.
Lorsque j'ai rencontré mon ami, il m'a raconté à quel point le concept de l'impression 3D le fascinait et combien l'idée lui plaisait de pouvoir mettre en œuvre facilement ses propres idées et solutions, en imprimant lui-même des choses à la maison. En tant que conceptrice de produits camouflée (du moins c'est qui est marqué sur ma licence juste au-dessous de conception graphique), j'ai conçu et imprimé beaucoup de prototypes 3D, j'étais très douée. Lorsque vous imprimez en trois dimensions, il est normal que rien ne fonctionne du premier coup, et beaucoup d'efforts sont nécessaires pour obtenir un résultat exploitable. Il en va de même pour les relations. Vous n'arriverez à rien sans effort et cela sera bien plus facile en combinant vos forces pour ce projet.
Huit mois plus tard, nous sommes toujours ensemble. Tout est super, c'est juste moins excitant qu'au début quand tout était nouveau et frais... jusqu'à ce que je décide de nous inscrire à un atelier pour apprendre à construire notre propre imprimante 3D. Au départ, mon mec était un peu hésitant. L'idée lui plaisait, mais faire de deux jours plein de travaux, une réalité, était pour lui un tout nouveau défi. Aussi on pouvait douter à juste titre que le produit fini soit utilisable et pas seulement un petit gadget. Ce qui représentait un contre-argument majeur. De plus, je dois avouer que ni l'un ni l'autre ne soit particulièrement doué pour la technique. Mais après quelques recherches et de bons arguments, il s'est laissé convaincre.
Au programme:
- Premier jour: le montage
- Deuxième jour: câbler, calibrer et IMPRIMER!
Difficultés et rencontre avec «Borad»
Simple, non? En fait, pas vraiment. Je dois reconnaître que ça a été plutôt contraignant. Tant de vis, de câbles et de pièces délicates! De quoi avoir le tournis, si vous n'êtes pas naturellement doué. Mais l'enthousiasme sur son visage pendant tout le processus m'a tenu en haleine.
Nous proposons des imprimantes très similaires
Maintenant, le modèle: dispersées devant nous, toutes les pièces pour assembler un FLSUN Metal Frame Prusa i3. Vous savez, une de ces imprimantes 3D autoreproductive RepRap qui vous permet d'imprimer vous-même des éléments clés et acheter ensuite les autres parties. Heureusement, le pilote d'impression intégrait une carte mère sur laquelle le logiciel était préinstallé. Il ne restait plus qu'à suivre les instructions mal traduites et assembler les pièces comme une imitation chinoise du jeu de lego, pour donner naissance à ce bébé. Le manuel est non seulement truffé d'erreurs de grammaire, mais également de fautes de frappe. Notre préférée: Borad au lieu de Board.
En principe, une imprimante 3D est un engin assez simple. Une espèce de fil plastique est transporté depuis un rouleau dans une buse chauffée, où il fond. Il est alors appliqué couche après couche sur une plaque pour former un objet physique par empilement. Vous pouvez soit concevoir les objets vous-même, soit les télécharger sur l'un des nombreux sites Internet créés par la communauté très active.
Pas besoin d'être un spécialiste aéronautique pour y arriver, cependant j'étais contente d'avoir à disposition un modèle fini comme référence et l'assistance du chef d'atelier. Après tout, il s'agit d'un appareil fait de moteurs électriques et de pièces mobiles qui fonctionnent au millimètre près et pas de n'importe quelle étagère à bas prix. Le montage de la courroie de distribution a été particulièrement délicat. Elle déplace la plaque d'impression sur l'axe Y et la tête d'impression sur l'axe X - j'ai bien sûr laissé ça à mon ami, pendant que je me suis donné du mal pour avoir l'air occupé avec l'électronique.
Après le câblage, l'impression
Après l'assemblage du hardware, nous sommes passés à l'installation du câblage entre la platine logique, les moteurs d'axes et la commande d'impression. Cette partie a également nécessité une interprétation créative des instructions, mais cela c'est avéré plus facile que ce que l'on craignait au départ. Heureusement que nous sommes tous les deux un rien maniaque: tout doit fait correctement et proprement. Aucun de nous n'a empêché l'autre dans ses efforts excessifs pour grouper et arranger les câbles, même si cela n'apportait absolument rien au bon fonctionnement de l'appareil.
Une fois l'imprimante assemblée, on pourrait penser que c'est terminé. Ce n'est que le début. Nous savons tous que les imprimantes peuvent faire preuve de mauvais caractère et ne pas vouloir coopérer (comme les personnes, parfois); vous vous retrouvez face à un véritable défi en ajoutant une dimension supplémentaire à cela!
Comme pour n'importe quelle autre imprimante, les pilotes doivent être installés sur l'ordinateur, ainsi qu'un logiciel qui prépare les fichiers pour l'imprimante. Dans notre cas, il s'agit de Repetier Host, un logiciel gratuit. Mon petit ami a tout installé sur son ordinateur portable avec Windows 10 et a pu connecter son PC à l'imprimante en quelques instants. Pendant ce temps, je me débattais avec mes pilotes: soit ils ne fonctionnaient pas, soit ils faisaient planter mon Mac immédiatement! Un sale caractère et aucune volonté de coopérer! Mais c'était aussi mon cas et je me suis battue pendant presque une heure avec la malédiction que le développeur m'avait lancée. Finalement, le PC et le Mac ont enfin pu communiquer avec l'imprimante. Cependant, tout ça m'a suffi et j'ai décidé de laisser les détails techniques à ma moitié qui est plus douée que moi!
Étant donné qu'il s'agissait d'un projet commun, nous avons décidé que je m'en tiendrais à la modélisation en 3D (j'en fais déjà depuis des années) et qu'il serait responsable du calibrage et de l'impression. Je pense que la partie qui me revient est la plus intéressante. Les filles, investissez quelques heures et apprenez la conception en 3D, et vous pourrez convaincre votre compagnon de s'occuper de la calibration, ce qui le hantera pour le reste de sa vie. Mais bon, vous êtes responsable de la planche à dessin numérique et c'est aussi pénible et fastidieux (pas vraiment si vous savez ce que vous faites, mais faites comme si!).
Il y a tellement de variables à configurer pour obtenir une impression décente que je ne cherche même plus à comprendre qui fait quoi. Pas de moteur, débits de filaments, température, nivellement au millimètre près... Il faut maîtriser une foule de réglages. De son côté, mon copain a consulté des instructions, des manuels, des vidéos et des guides de résolution de problèmes comme si la survie de l'univers en dépendait. Heureusement qu'on trouve souvent des réponses aux questions qui peuvent se poser sur Internet. Toujours est-il qu'il se débrouille plutôt bien et qu'il a même appris quelques bases de design en 3D à mes côtés. Je redoute le jour où il pourra s'occuper de tout le processus seul, mais pour l'instant, il continue à me demander de l'aide quand il s'occupe de parties compliquées.
Nous avons récemment (enfin, lui, mais il m'assure que tout cela est absolument nécessaire) acheté tout un tas de filaments de différentes couleurs, des rubans adhésifs, des sprays anti-dérapages et des outils de mesure et de bricolage, et nous avons commencé à imprimer en masse. Dans les derniers temps, j'ai l'impression de le voir continuellement contrôler le processus d'impression et s'occuper de réaliser des impressions de calibration pour tester et vérifier différents réglages d'impression. Entre temps, il a aussi commencé à imprimer des trucs pour améliorer l'imprimante elle-même et donc régler des problèmes que nous n'aurions pas eus à l'origine.
Puis nous avons finalement commencé à faire des choses réellement utiles. Il s'agit principalement de réparations pour la maison et de petites choses pour nous simplifier la vie. Par exemple, l'une des suspensions en plastique de son rideau a cassé et nous en avons donc imprimé une nouvelle, en mieux. Récemment, nous avons aussi développé un support pour téléphone portable parfaitement adapté à son iPhone avec coque et dont l'arrière est adapté à un dossier de siège de train RBS pour qu'il puisse suspendre son iPhone à un dossier et regarder des vidéos en allant au travail. Ça, c'est une solution universelle! Après cinq prototypes, nous avions un objet fonctionnel qu'il avait totalement conçu, modélisé par mes soins, et qu'il avait imprimé. Pour lui, cet objet est l'essence même de ses espoirs relatifs à l'impression en 3D: une solution individuelle pour un problème du quotidien que l'on ne peut acheter nulle part.
En résumé, c'est un projet très cool qui nous a encore plus rapprochés. Il continue à apprendre plein de choses sur l'imprimante, les matériaux et le processus global et j'ai pu dépoussiérer mes capacités en modélisation 3D. Du vrai travail d'équipe! Fabriquer ses propres objets est passionnant et très satisfaisant, même si cela peut parfois poser des défis en raison des potentiels problèmes. Mais n'oubliez pas que vous pouvez aussi commencer à vous disputer au sujet de problèmes totalement insignifiants, en particulier s'il pense comme un ingénieur et vous comme un designer!
Communication, coopération, patience, confiance... Ce sont des qualités bénéfiques pour toutes les relations, mais qui ont aussi été essentielles pour faire face à ce projet et devant toute imprimante, ces bestioles sont coriaces! Si vous pouvez construire vous-même une imprimante 3D et la faire fonctionner sans tomber dans la tentation de la détruire à coups de clé anglaise, vous pouvez faire de même avec votre compagnon sans le mettre en pièces! Alors, pourquoi ne pas essayer? Assurez-vous juste que cette clé anglaise ne soit pas à portée de main.
Pour finir, voici le fruit de notre travail: notre imprimante 3D imprime quelque chose pour la première fois.
Mariana Hurtado
Grafik-Designerin
m@arianahurta.doGraphiste, entraîneuse de Pokémon, technophile et pas une écrivaine. Je suis en Suisse depuis 2014. Je mène un combat permanent contre le mauvais design.
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