Point de vue

Cartables chers : trop de chichis, pas assez d’utilité

Un cartable coûte une petite fortune. Un fabricant leader du marché m’explique pourquoi. Cependant, après un an passé avec un enfant scolarisé, je sais que le prix à payer n’en vaut pas la peine.

C’est précisément celui-ci qu’elle voulait : le violet avec des cercles roses et, détail très important, avec des étoiles magnétiques à paillettes. Ma fille l’avait vu et ne voulait plus que ce cartable.

À l’époque, toute fière, elle traversait le magasin avec le sac surdimensionné sur le dos. Moi, en revanche, j’étais moins enthousiaste en voyant le prix de ce dernier : 300 francs suisses. Une coquette somme.

Step by Step Set de cartables CLOUD, 5 pièces (19 l)
Sac à dos
CHF299.90

Step by Step Set de cartables CLOUD, 5 pièces

19 l

Ce n’est pas inhabituel. De nos jours, il faut débourser entre 250 et 350 francs suisses pour un cartable. Bien sûr, il y aurait quelques modèles moins chers et moins connus, mais votre enfant veut généralement celui qu’ont les autres. Et la grande majorité d’entre eux a le modèle de marque.

En tant que parent, parrain ou marraine, vous déboursez le montant sans rechigner.

C’est ce que montrent également les chiffres de vente de Galaxus : Step by Step et Ergobag, sont en tête des ventes. Suivi de Satch, Beckmann et Herlitz. Et tous ces modèles ont un point commun : ils sont très chers. En tant que parent, parrain ou marraine, vous déboursez le montant sans rechigner. Le premier cartable est quelque chose de spécial et de nouveau.

Rien que le meilleur pour l’enfant

Pour cette petite fortune, votre enfant recevra ce qu’il y a de meilleur et de plus sain ; et beaucoup de chichis. Dans notre cas :

  • un cartable en bouteilles PET recyclées à 100 pour cent ;
  • un compartiment principal spacieux et un compartiment à livres intégré pour le placement ergonomique d’objets lourds ;
  • un rabat à fermeture magnétique, qui s’ouvre très facilement et se referme automatiquement ;
  • deux poches latérales ;
  • une ceinture ventrale électrique qui s’adapte à la circonférence pour répartir le poids et soulager les épaules ;
  • deux bretelles réglables en hauteur par un mécanisme rotatif à l’intérieur du cartable ;
  • une sangle de poitrine réglable en hauteur ;
  • un système Easy Grow qui s’adapte à la taille de l’enfant ;
  • un rembourrage de dos ergonomique ;
  • des bandes réfléchissantes à l’avant, sur les côtés et sur les bretelles ;
  • une poche frontale isotherme avec fermeture éclair pour les snacks ;
  • un porte-adresse ;
  • un emploi du temps dans le rabat ;
  • deux motifs magnétiques interchangeables ;
  • un sac de sport qui s’attache au cartable sur pression d’un bouton ;
  • une trousse remplie de produits de marque ;
  • une petite trousse ;
  • un pendentif ;
  • quatre ans de garantie.
Quand je lis ça, je ne pense pas vraiment à un cartable.

Je lis la longue description du produit et je ris. Quand je lis ça, je ne pense pas vraiment à un cartable. Cela me fait plus penser à un produit miracle.

150 pièces assemblées à la main

Le fabricant m’explique à quel point un tel cartable est bien pensé et combien d’efforts il nécessite pour sa création. Un modèle Step by Step se compose d’environ 150 pièces, explique Ann-Christin Becker, du service marketing de la marque allemande. Leur montage est compliqué, c’est pourquoi la plupart des étapes de travail sont encore effectuées à la main. « Douze mois s’écoulent entre le développement et le cartable fini, et un total de plus de 100 personnes travaillent sur chaque cartable. »

Rembourrage dorsal ergonomique, système Easy Grow pour grandir avec l’enfant et nombreuses sangles de maintien : notre cartable est très polyvalent.
Rembourrage dorsal ergonomique, système Easy Grow pour grandir avec l’enfant et nombreuses sangles de maintien : notre cartable est très polyvalent.
Source : Katja Fischer

Les énormes efforts, les nombreuses fonctions, le système de réglage, la finition de haute qualité mais aussi les matériaux robustes et durables contribueraient au prix. « Les cartables sont faits pour être utilisés pendant quatre ans », explique la spécialiste marketing. La production durable et les conditions de travail sociales se répercuteraient aussi sur le prix. « Nous compensons intégralement les émissions de CO₂, de sorte que nous maintenons notre empreinte écologique aussi faible que possible. »

Cela me convainc et justifie effectivement le prix élevé, mais pas l’utilité.

Pas assez à porter, trop d’espace

En d’autres termes, un enfant a-t-il besoin d’un aussi gros cartable ? Après une année passée avec un enfant scolarisé, j’ose affirmer que ce n’est pas le cas. Autant de gadgets et de technologie high-tech ne seraient pas nécessaires.

Bien sûr, les enfants de sept ans devraient absolument ménager leur jeune dos. Un cartable ergonomique et des sangles réglables épousent la forme de leur corps et répartissent la charge de manière uniforme. Mais quelle charge ? Le goûter ? Le poids des devoirs ? Au cours de sa première année d’école, ma fille n’a jamais porté plus de deux feuilles de devoirs ou un cahier à la maison. Des manuels scolaires lourds ? Le cartable doit tout au plus supporter le poids d’un livre de temps en temps, lorsqu’un carnet d’amitié est emporté à la maison pour être rempli.

Ann-Christin Becker de Step by Step fait remarquer que cela est différent dans d’autres pays. « En Suisse, il semblerait qu’en général, les enfants aient moins à porter. » En Allemagne et en Autriche, la situation serait différente. « Il n’est pas rare que les petits transportent déjà plus de cinq kilos de contenu. »

En revanche, les seules choses que ma fille doit régulièrement transporter (à part les quelques feuilles d’exercices) sont quelques peluches, des friandises, des déchets et des pierres porte-bonheur. En effet, comme elle dispose de trop de place, son cartable est rempli de choses qui n’ont en fait rien à y faire. Le cartable est devenu un instrument de contrebande. Et moi, je le débarrasse secrètement.

Le cartable est devenu un instrument de contrebande. Et moi, je le débarrasse secrètement.

Mais la charge augmentera avec les devoirs, me direz-vous. Je suis d’accord. Mais ce cartable n’aura peut-être pas à la supporter. D’autres parents m’ont dit qu’au bout de trois ans, les enfants voulaient déjà un nouveau modèle plus branché, voir même déjà un sac à dos. Vive la durabilité.

Cartable rétro en excellent état à donner

Au fait : il y a plus de 30 ans, j’ai précisément dû choisir mon cartable dans cette optique. Il ne devait pas être rose (« bientôt, ce ne sera plus ta couleur préférée ») ni avoir des motifs enfantins (« dans quelques années, ils ne te plairont plus »). J’ai donc opté pour un cartable en cuir rouge, intemporel, mais incroyablement sobre.

Il a rempli sa mission. Il a même survécu jusqu’à aujourd’hui. Avec quelques taches et rides, mais il a vieilli avec dignité. Il n’aurait pas de mal à servir encore quelques années. Peut-être que ma deuxième fille... bref, passons.

Par curiosité, je vérifie toutefois si les cartables rétro de l’époque, dépourvus de fonctions high-tech peuvent encore être achetés. Ils existent encore. Mais ils sont tout aussi chers que les autres : autour des 300 francs suisses. Pour cette petite fortune, il vaut mieux opter pour un système Easy Grow et un rembourrage de dos ergonomique.

Il est en superbe forme et a vieilli avec dignité : mon cartable rouge a plus de 30 ans.
Il est en superbe forme et a vieilli avec dignité : mon cartable rouge a plus de 30 ans.
Source : Katja Fischer
Photo d’en-tête : Katja Fischer

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Maman d'Anna et d'Elsa, experte en apéritifs, passionnée de fitness en groupe, aspirante ballerine et amatrice de potins. Souvent multitâche de haut niveau et désireuse de tout avoir, parfois chef en chocolat et héroïne de canapé.


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