
Cat S42 : « qu'est-ce que je fais de faux ? »

Le Cat S42 est stable, mais après l'essai, une question reste en suspens : que vaut la meilleure des protections s'il n'y a rien à protéger ?
J'aurais vraiment voulu aimer le Cat S42. Mais à l'issue du test, une question me turlupine : qu'est-ce que le Cat S42 ?
Ce téléphone n'a pas de sens. Je lui accorde néanmoins sa stabilité et son côté sympa. J'ai toujours apprécié les téléphones Cat. Quand vous avez entre vos mains autant de rectangles aux coins arrondis que moi, vous êtes parfois content de tenir quelque chose de radicalement différent. J'aime le design « bloc » et la conception radicalement différente de ce téléphone.
Je respecte également Cat pour le courage dont ils font preuve en m'envoyant des téléphones de temps en temps, même si, pour la deuxième fois maintenant, ils ne sont pas bien accueillis. Peut-être que ce sera différent avec le S62, également en projet ?

Il n'empêche que le S42 est un téléphone que je ne comprends pas. Jamais il ne m'était arrivé, pendant un test, de penser « Est-ce que je fais quelque chose de mal ? »
La lenteur d'Android
Que le Cat S42 batte des records de vitesse, je ne n'y comptais pas. Avec 3 Go de RAM et 32 Go de mémoire interne – parfois appelée à tort «ROM» –, le téléphone, vendu pour environ 250 CHF, se hisse tant bien que mal au sommet du segment des premiers prix. Ou au milieu plutôt. La première fois que j'ai pensé « Je me demande bien si ça va marcher », c'est quand j'ai lu le nom du SoC : MediaTek Helio 6761D A20.
MediaTek est généralement le SoC des téléphones devant répondre à deux exigences précises :
- il doit fonctionner ;
- il doit être bon marché.
Oui, il fonctionne et oui il est bon marché. Si on peut dire ça comme ça. Il est difficile de rendre Android lent, mais Cat y parvient d'une manière ou d'une autre, bien que ce système d'exploitation soit une plateforme optimisée pour les spécifications les plus basses. À quelques exceptions près, toutes les applications devraient fonctionner sans problème.
Mais le système d'exploitation du Cat S42 est déjà remarquablement lent. Le démarrage se passe bien, mais après, ça se gâte. En se rendant rapidement dans les paramètres, on le remarque déjà. Installer des applications et regarder Instagram en parallèle ? Oui, mais c'est lent. Je me demande bien ce qu'il se passe.
Par frustration, je jette le téléphone dans le puits d'à-côté. Et je me remets à aimer le Cat. Ce téléphone semble indestructible, m'invitant presque à le lancer.
« Un problème avec l'appareil photo ? »
Peut-être pourrez-vous surmonter le manque de vitesse. Peut-être vous en fichez-vous d'ailleurs. Peut-être ne connaissez-vous pas autre chose. Peut-être est-ce pour vous juste un outil comme un autre. Bien, alors jetons un œil à ce qu'il propose cet outil ! Il n'y a pas de capteurs ni de modes caméra supplémentaires. Donc pas de capteur d'air ni de caméra thermique comme sur le Cat S61. Du côté des capteurs, le téléphone est le même que celui de Wiko ou de Mara.

Le Cat vente son écran IPS « ultra lumineux » de 5,5 pouces. Il y a plus lumineux ceci dit. Mettons que c'est le cas. L'écran Gorilla Glass 5 et sa bordure servent à protéger le téléphone contre les chocs au sol. Elle se met en travers de votre chemin lorsque vous faites un geste, mais rien auquel on ne s'habitue pas dans les deux minutes suivant l'irritation initiale.
Je fais quand même tomber le téléphone au sol. On ne s'en lasse pas. On va dire que je l'ai fait tomber exprès pour tester sa stabilité, mais en fait, j'y ai éprouvé du plaisir.
Je me souviens, après le travail, quelque part à Langnau, qu'un commentateur avait écrit dans un article sur l'iPad qu'il en avait besoin pour prendre des photos sur le chantier et, qu'à son arrivée au bureau, elles se trouvaient déjà dans les mains des personnes qui devaient les travailler.
Le Cat S42 renferme-t-il un bon appareil photo ?

Non. Pas vraiment. Je me demande si je fais quelque chose d'incorrect. Là, j'ai un téléphone trop lent et donnant des images faibles. Un simple cliché avec lumière et ombres pose problème au Cat S42. Ce qui est drôle, c'est que l'image sur la capture d'écran est plus belle que l'image finale. Le fait que le téléphone doive fonctionner pendant une bonne seconde après avoir pris la photo pour traiter l'image est alors tout simplement dérangeant. Cela ne devrait pas être le cas, car l'appareil photo n'a pas à fournir une performance particulièrement élaborée dans pareille situation. La dernière fois que j'ai vu « Image Processing » s'afficher, c'était sur le Nokia 9, où la série d'appareils photo était assez expérimentale. Je fais preuve d'encore plus d'indulgence. Une configuration d'appareil unique et aucune performance exceptionnelle ? Ça ne devrait pas arriver.

Est-ce moi le problème ? Je sors donc l'autre téléphone que j'ai avec moi, l'iPhone 11 Pro Max. La comparaison n'est pas juste, car il y a en quelque sorte trois gammes de prix entre les téléphones, mais il n'empêche que l'image du Cat S42 reste mauvaise.

Mais comme le Cat s'enorgueillit de sa luminosité, je me dis « Peut-être que l'appareil photo fait l'affaire dans le noir ». Il se peut que vous vous retrouviez dans la pénombre sur un chantier et deviez prendre une photo pour un important rapport.

Réponse : non, c'est pas non plus le cas. Mais, pour être juste, l'iPhone 11 Pro Max échoue là aussi.

L'Oppo Find X2 Pro édition Lamborghini donne une image solide. Simplement pour que vous sachiez ce que la technologie peut faire sortir de la pénombre et le potentiel qu'elle recèle.

L'appareil photo fait un plat. A quoi sert-il ? Quelles sont les réflexions qui ont alimenté le développement ?
Que se passe-t-il avec Cat ?
La désillusion refait lentement surface. Le Cat S42 n'est tout simplement pas un bon smartphone. À quoi sert la meilleure protection s'il ne vaut pas la peine d'être protégé ? Le S42 est lent, faible et pas cool.

Cela ne signifie pas pour autant que Cat doit être radié dans l'année en cours. En général, c'est la série S40 que vous pouvez ignorer tout court. Cependant, il existe aussi la série S60, qui va bientôt recevoir un nouveau téléphone répondant au nom de Cat S62. Voilà, je suppose que Cat a encore une fois l'avantage. Avec son produit phare, le fabricant montre ce dont il est capable : équipement de mesure laser, caméra infrarouge, Snapdragon. Cela devrait alors valoir à nouveau la peine. Peut-être pas pour les disciples de l'iPhone ou les fans de Huawei, mais certainement pour ceux qui, comme moi, pensent que tout est mieux quand il y a des lasers embarqués.
En fin de compte, ça reste un S42, un téléphone qui n'apporte rien de spécial. Ou si c'est le cas, je me demande bien ce que ça peut être.
Quelqu'un sait-il en quoi ce téléphone est bien ?


Journaliste. Auteur. Hackers. Je suis un conteur d'histoires à la recherche de limites, de secrets et de tabous. Je documente le monde noir sur blanc. Non pas parce que je peux, mais parce que je ne peux pas m'en empêcher.