

"Elex" : un nouveau "Gothic" ou plutôt "Fallout" couplé à "Skyrim" ?

"Gothic", le premier jeu de Piranha Bytes, a une signification particulière pour moi. Ce hit surprise à la réputation douteuse a su conquérir de nombreux joueurs en 2001 grâce à son charme brut. Un jeu moderne peut-il susciter les mêmes émotions en 2017 ?
Je me souviens encore de la première fois que j'ai terminé Gothic en 2001. J'y ai consacré deux de mes cinq semaines de vacances d'été. Mes amis n'ont pas apprécié. Mais j'ai passé un bon moment. Les moyens limités de l'époque ont obligé les quatre membres de l'équipe de Piranha Bytes à créer un jeu de rôle avec un monde relativement petit, mais très dense. Et c'est justement ce monde très dense qui a rendu Gothic si unique à l'époque. Avec un langage qui ressemble moins à de la fantasy et plus à un pub, j'ai été séduit par le jeu.
"Elex" tente de renouer avec le succès de "Gothic" après l'échec cuisant de "Gothic 3" et une trilogie "Risen" que je trouve plutôt tiède. Honnêtement, mon article n'est probablement pas objectif du tout, mais mon "sentiment Gothic" est de retour.
Un mélange de "Gothic", "Fallout" et "Horizon Zero Dawn"

Le développeur Piranha Bytes qualifie le genre d'"Elex" de science-fantasy. Pour moi, il ressemble à un mélange de "Gothic", "Fallout" et "Horizon : Zero Dawn". Ce n'est pas une mauvaise chose, car tous ces jeux sont très populaires chez moi. Le cadre purement fantastique de "Gothic" est aujourd'hui plutôt usé. En revanche, l'ambiance de fin du monde associée à la fantasy que l'on connaît a un effet de fraîcheur. Et je peux vous assurer que tout va de pair ! Horizon : Zero Dawn a déjà prouvé qu'il était possible de tirer sur des robots avec des flèches. Mais contrairement à ce dernier, la sélection des ennemis est plutôt 50 pour cent animale, 30 pour cent humaine et 20 pour cent robotique.
Le "feeling Gothic", aussi appelé "charme de la Ruhr"

Le langage d'"Elex" est plutôt rude et bourré de commentaires sarcastiques et cyniques. Cela ne convient pas à tout le monde, mais des phrases comme "Si tu veux boire, demande au barman. Si vous voulez baiser librement, trouvez un chacal", sont tout simplement rafraîchissantes et différentes. De plus, le joueur est souvent libre de contre-attaquer ou d'obtenir des informations de manière directe. Les rires sont cependant inévitables en cas de contre-attaque.
Le héros a un nom et un passé

Contrairement à "Gothic" et "Risen", le héros d'"Elex" a même un nom. Il n'est certes pas souvent nommé, mais de par son histoire, cela a tout son sens. Une autre nouveauté est que l'histoire de fond est racontée avec des flashbacks qui sont joués à des moments clés prédéfinis. Comme nous l'avons vu dans les autres jeux Piranha Bytes, le héros repart cependant affaibli et sans équipement.
Berserker, clerc ou hors-la-loi?

Comme dans "Gothic", vous ne choisissez pas de classe de personnage pour votre héros au début. Vous gagnez des points d'expérience en combattant ou en faisant des quêtes, ce qui augmente votre niveau. Chaque fois que vous montez de niveau, vous recevez des points d'apprentissage que vous pouvez échanger contre des compétences auprès d'un professeur. Ce n'est qu'au cours du jeu (20 heures pour moi) que vous choisissez une faction, qui définit également la classe du héros. Les berserkers sont plus typiques de la fantasy. Les clercs sont des moines fanatiques qui utilisent la technologie pour rendre hommage à leur dieu moderne. Les Outlaws sont des anarchistes qui prennent tout ce qui leur tombe sous la main et les Albs sont des cyborgs sans émotions et donc des machines à tuer parfaites.
Graphique d'hier

Les graphismes ne remporteront pas de prix, mais ils sont, à mon avis, tout à fait appropriés. Ce qui manque en termes de qualité des textures et des modèles est compensé par le charme et l'attention portée aux détails. Que ce soit les ruines de la "préhistoire", les huttes en tôle dans le désert ou les châteaux de haute technologie dans les paysages enneigés. Comme dans "Gothic", "Elex" fait aussi la part belle aux plans verticaux.
Conclusion : beaucoup de charme, de variété et de cohérence

J'avoue que ma critique est certainement loin d'être objective. Mes attentes n'étaient pas très élevées, car j'ai plutôt été déçu par Piranha Bytes dans le passé. De plus, depuis "Gothic", j'ai joué à de nombreux jeux de grande qualité comme "Witcher 3", "Fallout 4", "Horizon : Zero Dawn" ou encore "Zelda : Breath of the Wild". Néanmoins, "Elex" occupe une place très spéciale dans mon cœur, car il a définitivement touché ma corde sensible gothique.


Je suis entré très tôt en contact avec le monde du jeu. En grandissant avec les cassettes de Gameboy, de SNES et de Star Wars, Luke, Link et Ark (j'en perds encore mes sens... #insiderjoke) étaient mes héros. Plus tard, j'ai été influencé par des titres plus "occidentaux" comme Baldur's Gate ou Gothic, jusqu'à ce que je découvre enfin Halo et Call of Duty. Le processeur Duron 700 MHz m'a été offert comme cadeau d'anniversaire, jusqu'à ce que je le brûle par manque de connaissances et par engouement pour l'overclock. Entre-temps, j'ai aussi joué sur de petites et très grandes scènes en Suisse, car je me suis découvert une deuxième grande passion pour la musique.