
En coulisse
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par Dominik Bärlocher
Google a sorti une nouvelle appli. Tasks est petite, légère et surtout très blanche. À quoi sert cette nouvelle application et pourquoi est-elle plus déconcertante qu’utile?
À chaque fois que Google, la multinationale qui développe Android, annonce une nouveauté, le monde s’arrête et n’a d’yeux que pour elle. Même si ce n’est qu’une petite application qui ne fait pas grand-chose. Alors même que Google n’a pas fait de publicité ou d’annonce et s’est contenté d’ajouter l’appli à l’App Store. Je parle de Google Tasks, l’appli est curieusement disponible pour les appareils d’Apple aussi sur iOS.
L’application est simple d’utilisation, mais soulève pas mal de questions, beaucoup trop…
Google Tasks sert à une chose: créer des listes de tâches. Un écran blanc vous accueille à l’ouverture de l’application.
Toutes les interactions sont positionnées en bas de l’écran. Google Tasks est fait pour pouvoir être utilisé avec une seule main.
Comme beaucoup d’autres, je préfère ne pas devoir utiliser mes deux mains pour me servir de mon téléphone. Toutes les actions de bases sont faites pour que je naviguer avec une seule main.
Voici quelques règles que, d’après moi, tous les UX-UI designers devraient avoir à cœur de respecter:
En pratique, ça ressemble à peu près à Google Tasks.
Quelques améliorations possibles si on veut aller plus loin dans le concept de l’utilisation du téléphone avec une seule main:
Pour l’utilisation, Google tire un peu sur la corde de la simplicité et du minimalisme. On ne peut pas faire grand-chose, car Google Tasks ne sait rien faire à part créer des listes à cocher: listes de courses et listes de tâches.
Vous pouvez créer un simple rappel en cliquant sur le gros bouton bleu en bas.
Vous pouvez également ajouter une petite description si vous le souhaitez.
Si vous avez une date butoir pour réaliser la tâche, vous pouvez également l’ajouter.
Les tâches sont par défaut organisées comme suit: les dernières tâches ajoutées apparaissent en haut. Les tâches les plus anciennes sont donc les plus proches des contrôles. À partir d’une dizaine de tâches, la liste est pleine et une barre de défilement apparaît.
Vous pouvez «Créer une liste» dans les paramètres afin de ne pas mélanger votre liste de courses et vos notes pour le travail. Vous pouvez changer l’organisation des tâches dans «Trier par» pour les ranger par «Date».
Et c’est à peu près tout. Vous pouvez créer des tâches, les modifier et c’est bon. Simple, rapide, déroutant.
Ce n’est pas sa complexité qui rend Google Tasks déroutante, mais plutôt, le fait que l’appli existe sous cette forme. Je ne comprends pas. Google a déjà son application de gestion permettant d’organiser ses tâches pour gagner en efficacité: Google Keep pour Apple iOS et pour PC via le navigateur Web.
Google Keep est puissant et aussi très intuitif. Le seul point où Keep perd, c’est au niveau de l’interface utilisateur. Tasks est beaucoup plus chouette et est en phase avec le tout dernier design des produits Google, appelé «Material Design 2». Il est plus rond, moins profond et plus blanc.
Dans tous les autres domaines, Tasks est un cran derrière Keep. Avec Stéphanie Tresch, nous utilisons Tasks lorsque nous sommes sur des salons pour esquisser un programme de tournage lors du petit-déjeuner. On fait une note Keep par jour.
Nous avons opté pour cette solution, car Keep permet de partager les listes. Nous pouvons tous les deux modifier et consulter la liste. Cette fonctionnalité n’est pas encore disponible dans la version 1.0.193513435 de Tasks. C’est peut-être prévu pour plus tard, ou pas. Tasks n’est disponible qu’en local sur votre téléphone. Les dates butoirs n’apparaissent pas dans Google Agenda et vous ne pouvez pas lier de contact à une tâche et elles n’apparaissent pas dans le flux d’actualités de l’appli Google. Google Home ne connaît pas Tasks non plus. Tasks est en fait la seule appli qui ne communique avec aucune autre, n’intègre pas leurs données et ne permet pas de partager avec d’autres utilisateurs.
C’est certainement un point positif pour les isolationnistes. Personnellement, l’interopérabilité me manque. D’où ma question, pourquoi l’appli est-elle disponible sous iOS? Est-ce vraiment nécessaire? Quelle est la valeur ajoutée par rapport au classique papier-crayon pour les utilisateurs d’appareils Apple? Sous iOS, l’intérêt principal des applis Google réside dans la synchronisation avec les autres entités et leur aspect collaboratif. Tasks ne permettant ni l’un ni l’autre, l’utiliser sur iPhone n’a aucun sens.
Finalement, Tasks est un peu un nouveau Keep redesigné et sans connectivité et n'est pas sans rappeler le chaos provoqué par Google et ses applis de messagerie au cours des dernières années. Les détracteurs de la firme dénoncent depuis le début le fait que Google n’a pas réussi à opposer un concurrent plausible à WhatsApp, Facebook Messenger ou iMessage. Les détracteurs américains, où les forfaits de données internet sont encore plus limités que chez nous, critiquent l’absence de repli sur les SMS. C’est-à-dire qu’une fois les données épuisées, les messages sont envoyés comme des SMS normaux. La plupart des abonnements offrant des données illimitées, ce n’est pas un problème chez nous.
La question des applis est plus inquiétante. Google s’est déjà tiré dans le pied à ce niveau-là. À maintes reprises, et on dirait qu’ils aiment ça.
Voici un petit historique des applis de messagerie de Google.
Actuellement Allo, Duo et Hangouts fonctionnent tous parallèlement.
La question: le même problème nous menace-t-il pour les applications de gestion des tâches?
Journaliste. Auteur. Hackers. Je suis un conteur d'histoires à la recherche de limites, de secrets et de tabous. Je documente le monde noir sur blanc. Non pas parce que je peux, mais parce que je ne peux pas m'en empêcher.