En coulisse
Le jardinier s'adapte – compte rendu Tinus Grow, épisode 7
par Martin Jud
Gros bourgeons de cannabis et trichomes résineux : compte rendu Tinus Grow, épisode 8
2/2/2021
Ils sont minuscules et se comptent par milliers sur les fleurs des plants de cannabis : ce sont les trichomes, des glandes résineuses essentielles pour déterminer le bon moment de la récolte. Si leurs têtes bulbeuses sont transparentes, c'est trop tôt. Si elles ressemblent à du cola, c'est trop tard. Si elles sont laiteuses, alors c'est gagné.
Après 97 jours, mon cannabis semble enfin prêt à la récolte. En regardant les bourgeons, je remarque que la moitié environ des poils des quatre plants sont devenus bruns. De plus, ça brille de partout ; c'est dû à des milliers de trichomes mesurant entre 50 et 100 micromètres, soit un dixième de millimètre. En zoomant dessus, ils m'indiquent, tel un système de feux de circulation, si le chanvre est prêt pour la récolte.
Mais avant que je ne porte un jugement sur les glandes résineuses à forte teneur en CBD et à faible teneur en THC, voici un inventaire de mes femelles de la souche Mota CBD Rich Auto. Que s'est-il passé depuis le dernier épisode du compte rendu Tinus Grow ?
Apprivoisement de la jungle
Début janvier, ma tente à cannabis risquait le chaos. Les plants proliféraient et s'approchaient dangereusement de la lampe à vapeur de sodium, ce qui m'avait obligé à les plier, les courber et les attacher.
L'immobilisation a porté ses fruits. Il me faut cependant enlever certaines feuilles, car les plants se mettent en travers de leur chemin à cause des nouvelles conditions spatiales.
Quelques jours plus tard, la croissance des branches et des feuilles commence à stagner. En janvier, la consommation d'eau a diminué de moitié ; aujourd'hui, chaque plant boit environ ¾ litres par jour, j'arrose tous les deux ou trois jours. Et les bourgeons, ils sont de plus en plus volumineux. Au moins deux des quatre femelles ont des branches bien fournies.
La vue frontale actuelle suggère déjà que le plus grand plant, le numéro 2, situé à l'avant gauche, a le moins de fleurs. Je me demande s'il est juste moins large que les autres ou s'il a encore besoin d'un peu de soleil d'automne. Devrai-je procéder à une récolte partielle ?
Leurs petites fleurs parlent un langage peu clair lorsqu'on les observe à l'œil nu. Mais j'ai remarqué que depuis la semaine dernière, certaines de leurs feuilles commencent à jaunir. Cela n'est pas nécessairement inhabituel juste avant la récolte. Je me demande juste si le plant est déjà arrivé à maturation. La vue suivante au microscope me donne quelques informations à ce sujet.
Le comportement du plant numéro 5, situé à l'arrière gauche de la tente, est tout à fait inhabituel. Il avait l'air bien jusqu'à ce que j'arrête de lui donner de l'engrais il y a trois semaines. C'était délibéré, car je ne voulais absolument pas de résidus d'engrais dans mon herbe. Depuis, certaines de leurs feuilles jaunissent quand même. Heureusement, les feuilles fanées, qui se trouvent également entre les fleurs, s'arrachent facilement. Cela étant, en raison des problèmes causés, il ne porte malheureusement que des bourgeons plutôt fins, mais nombreux.
Ai-je arrêté de donner de l'engrais trop tôt ?
Je pense que ce n'est pas le manque d'engrais qui est à blâmer – car les autres plants se portent bien, et il devrait y avoir suffisamment de nutriments dans le sol qui plus est –, mais sa difficulté à les absorber. Il se peut que j'aie accidentellement donné trop d'eau à un moment donné et que le manque d'oxygène dans le sol ait rendu l'absorption des nutriments plus difficile.
Il semble que je n'ai rien fait de mal avec les plants numéro 1 et 3 dans la moitié droite de la tente.
Bien que les premières feuilles du plant numéro 3 jaunissent depuis quelques jours, je suis sûr qu'il est bientôt prêt pour la récolte. Il porte de nombreuses fleurs d'un diamètre pouvant atteindre cinq centimètres.
Le numéro 1, autrefois le moins bien loti, arbore des bourgeons pouvant atteindre sept centimètres de diamètre.
Paré à la récolte ?
Le moment fatidique est arrivé. Mes plants sont-ils prêts à la récolte ? Que dit le zoom sur les fleurs ? Les glandes résineuses ont-elles l'air transparentes, laiteuses ou plutôt ambrées ? L'objectif est de faire une récolte de fleurs possédant le plus grand nombre de trichomes laiteux possible, car c'est eux qui contiennent le plus grand nombre de cannabinoïdes. S'ils sont transparents, c'est trop tôt. S'ils ont une couleur de cola, c'est trop tard.
Malheureusement, mon vieux microscope de poche a rendu l'âme. Pour être tout à fait franc, il est imprégné de résine et ma tentative de nettoyage avec de l'alcool a flouté la lentille en plastique. Je m'en suis donc procuré un nouveau.
De plus, en faisant mon shopping, je suis tombé sur un microscope numérique bon marché, voire carrément pas cher.
Je ne peux proposer qu'une recommandation limitée pour ce produit, car j'ai trop peu d'expérience avec les microscopes numériques, sa conception semble quelque peu bon marché pour une résolution et un grossissement plutôt faibles. Mais pour le cultivateur de CBD que je suis, c'est amplement suffisant.
Commençons par le plant numéro 2 : je regarde d'abord les fleurs avec le microscope de poche, c'est plus facile à manipuler. Je vérifie si les trichomes des niveaux inférieurs de la tente sont aussi prononcés qu'au sommet. La différence est minime, ce qui me rassure. Je vois quelques trichomes translucides, beaucoup sont laiteux, et pratiquement pas de couleur cola. Il y en a quelques-uns de cette couleur dans la partie supérieure de la tente.
Et voici à quoi cela ressemble sous le microscope numérique :
Le numéro 2 est plus avancé que je ne le pensais, vu les petites fleurs du plus grand plant.
Le numéro 5, souffreteux, présente une image similaire, voire identique, malgré les feuilles jaunes :
La couleur cola au stade précoce sur la dernière photo n'est pas très présente sur ce plant non plus.
Voyons à quelle distance se trouvent les plants débordants de santé de la moitié droite de la tente !
Numéro 3 :
Numéro 1 :
Bien, je suis satisfait. Plus que je ne l'étais avant de les regarder, car les myriades de fleurs des plants sont à peu près au même stade avancé. Autrement dit, je n'ai pas à faire de récolte partielle, je vais tuer les quatre femelles en même temps, mais seulement sous conditions, car la récolte durera probablement des heures.
Le nombre de jours qui s'écouleront avant que mon appartement ne soit entièrement embaumé par le parfum doux et fruité du cannabis dépend bien sûr des trichomes. Ils sont, je pense, presque prêts. Ce n'est qu'une affaire d'heures... C'est pourquoi je vais les observer et le matin et le soir à l'aide de mon microscope de poche.
Martin Jud
Senior Editor
martin.jud@digitecgalaxus.chLe baiser quotidien de la muse stimule ma créativité. Si elle m’oublie, j’essaie de retrouver ma créativité en rêvant pour faire en sorte que mes rêves dévorent ma vie afin que la vie ne dévore mes rêves.
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