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Huawei, la nouvelle victime de la guerre commerciale que se livrent la Chine et les États-Unis
par Dominik Bärlocher
Le président des États-Unis Donald Trump a prolongé d'une année les sanctions contre Huawei. Le groupe chinois doit donc s'en sortir sans Google jusqu'à mai 2021, au plus tôt.
Le président des États-Unis d'Amérique, Donald Trump, a prolongé d'une année l'embargo contre Huawei. Cela signifie que les entreprises américaines n'auront toujours pas le droit de collaborer avec le groupe chinois. Voilà ce que rapporte la plateforme en ligne PocketNow.
Huawei doit donc survivre sans Google jusqu'à mai 2021, au plus tôt.
L'interdiction commerciale est entrée en vigueur le 15 mai 2020, après la promulgation d'un décret présidentiel. De tels documents sont rédigés à la première personne et constituent un ordre direct du président des États-Unis lui-même, du moins selon la législation en vigueur.
Ce pouvoir lui est conféré par l'article 2 de la Constitution des États-Unis d'Amérique. Un tel décret présidentiel reste en vigueur tant que le président ne l'abroge ou ne le retire pas, qu'un tribunal ne le juge pas illégitime ou que la date d'expiration ne soit pas encore passée. Le président des États-Unis peut en tout temps retirer ou modifier un décret, même s'il s'agit d'un décret promulgué par l'un de ses prédécesseurs. Ainsi, Donald Trump pourrait en modifier un que Barack Obama a fait passer. Si tant est que cela arrive, le nouveau président élu le fait normalement lorsqu'il prend connaissance des décrets existants durant les premières semaines de son mandat.
Depuis son arrivée au pouvoir il y a quatre ans, Donald Trump a prononcé 152 décrets présidentiels. En comparaison, Barack Obama en a fait passer 276 en huit ans. Si le président actuel poursuit à la même cadence, il atteindra rapidement le nombre d'Obama. Cependant, étant donné que Donald Trump ne peut que difficilement prendre des mesures sans éveiller des critiques ou des questionnements sur la fonction et le pouvoir du président, on lui reproche un abus de pouvoir, mais pas directement d'un point de vue juridique.
Les décrets présidentiels se basent sur le fait qu'un président agit de manière désintéressée, dans l'intérêt de la nation et uniquement en situation d'urgence.
Avec la prolongation du décret, Huawei se trouve toujours sous pression, étant donné que, même si le fabricant réalise des profits considérables, les nouveaux téléphones portables de Huawei échappent au radar de beaucoup d'utilisateurs. Dans les commentaires de digitec, on peut lire : sans Google, pas de Huawei. Ainsi, quand bien même l'appareil photo du smartphone est incroyable, si le Play Store de Google et les services sous-jacents ne sont pas installés préalablement, beaucoup de clients ne finalisent pas l'achat.
Bien évidemment, le système peut être piraté, mais celui qui n'ose pas se mouiller n'aura pas accès à Google. Pour certains téléphones, toutefois, le piratage reste impossible et, même s'il n'y a pas de danger direct pour les fonctions de base des smartphones, ils resteront dépourvus des services Google. En gros, sans un minimum de travail, les nouveaux téléphones portables Huawei sont inutiles pour beaucoup de monde.
Huawei est par conséquent en train de développer une alternative, l'App Gallery. Le problème est que le Play Store de Google a dix ans d'avance ; Huawei essaie à présent de rattraper son retard en vitesse accélérée. Après la décision prise en automne 2019, cela semble bien avancer. Toutefois, rattraper un retard de dix ans en six mois reste du domaine de l'impossible.
Journaliste. Auteur. Hackers. Je suis un conteur d'histoires à la recherche de limites, de secrets et de tabous. Je documente le monde noir sur blanc. Non pas parce que je peux, mais parce que je ne peux pas m'en empêcher.