
Dans les coulisses
La clientèle de Galaxus investit moins dans le climat
par Tobias Heller
L'inflation s'accélère, c'est pourquoi la moitié des habitants de la Suisse comparent désormais plus souvent les prix. Les Romands et la population à faible revenu réagissent particulièrement fortement. Ces mêmes personnes s'attendent également à une augmentation rapide du coût de la vie. C'est ce que montre une enquête représentative menée pour le compte de Digitec Galaxus. Certes, l'éventail des prix ne diverge pas ces jours-ci, du moins pas sur Internet.
L'inflation, c'est quand vous payez 50 francs pour la coupe de cheveux à 40 francs que vous obteniez pour 30 francs quand vous aviez encore des cheveux. Après trois décennies de stabilité des prix, le renchérissement fait également son apparition dans notre pays. Grâce à la force du franc, la Suisse a certes mieux géré jusqu'à présent les vagues inflationnistes que tous les autres pays européens, mais l'inflation préoccupe aussi la population locale.
Selon un sondage représentatif réalisé par l'institut de sondage GfK pour le compte de Digitec Galaxus, plus de la moitié des habitants de Suisse s'attendent à une hausse des prix de 2 à 5 % cette année. Une personne sur six s'attend même à des taux d'inflation dépassant la barre des 5 %. À titre comparatif, les experts du Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l'EPFZ prévoient une inflation moyenne de 2,6 % pour l'année en cours. En juin, ce chiffre était de 3,4 %.
Selon l'enquête, ce sont surtout les personnes d'un certain âge qui sont pessimistes : près d'un quart d'entre elles estiment qu'une inflation de plus de 5 % est réaliste cette année. Rien d'étonnant à cela, puisque ces dernières se souviennent des effets de la forte inflation des années 1970 et 1990. Les perspectives des Romands et des personnes interrogées aux revenus les plus bas sont également plutôt sombres : l'inflation les touche plus durement que la moyennne, car le mazout, le gaz, l'essence ou le diesel représentent une part plus importante du budget de leur ménage. Pendant ce temps, en Allemagne et en Autriche, la majorité des personnes interrogées s'est résignée à des taux d'inflation supérieurs à 5 %.
La population suisse réagit à la hausse des prix en comparant désormais plus souvent les offres lors de ses achats : une personne sur deux fait désormais plus attention au prix de l'essence en voiture, cherche le vol le moins cher pour Ténériffe ou ouvre deux douzaines d'onglets avant que les couches en promotion n'atterrissent dans le panier d'achats.
L'inflation attendue influence particulièrement le comportement des Romands et de la population aux salaires les plus bas : en Suisse romande, 6 personnes interrogées sur 10 ont indiqué qu'elles comparaient désormais plus souvent les offres. Il en va de même pour les personnes interrogées dont le revenu mensuel brut du ménage est inférieur à 7000 francs. De l'autre côté de la frontière, en Allemagne et en Autriche, 8 personnes interrogées sur 10 comparent désormais plus souvent les prix.
Mais le renchérissement, du moins pour les achats sur Internet, ne signifie pas que l'éventail des prix s'élargit pour autant : les prix des brosses à dents, des aliments pour chats ou des téléphones portables sont si dynamiques et faciles à comparer sur Internet que les commerçants ne peuvent pas répercuter exactement les prix plus élevés à l'achat sur leur clientèle », explique Hendrik Blijdenstein, Chief Commercial Officer responsable des achats et des ventes chez Galaxus. « Si quelqu'un essayait malgré tout, il n'arriverait pas à écouler sa marchandise. » Les biens rares constituent une exception : ces derniers mois, on a par exemple constaté de grandes différences de prix pour les cartes graphiques ou les consoles de jeu.
14 personnes sur 100 ont également indiqué dans l'enquête qu'elles achetaient désormais des choses plus tôt, car elles s'attendent à une augmentation des prix. Les jeunes, les hommes et les Romands sont particulièrement nombreux à le faire. Le raisonnement est le suivant : si le paquet de barres de céréales coûte aujourd'hui 10 francs et qu'il risque d'en coûter 12 à la fin de l'année, je préfère faire des réserves d'urgence dès maintenant. En Allemagne et en Autriche, une personne sur quatre tire déjà de telles conclusions.
Comment réagissez-vous à la hausse des prix ? Tricotez-vous déjà des chaussettes en laine parce que le chauffage sera inabordable en hiver ? Est-ce que vous préférez faire des achats importants à l'avance ? Ou est-ce que les rapports sur l'inflation sont tout simplement agaçants ? Participez à la discussion dans les commentaires !
Chez Digitec et Galaxus, je suis responsable de l'échange avec les journalistes et les blogueurs. Les bonnes histoires sont ma passion; voilà pourquoi je suis toujours à la page.