

L’Airvida d’Ible à l’essai : moins d’éternuements grâce aux ions

Élégant et futuriste, cet ioniseur portable est censé vous protéger des bactéries, poussières fines et autres pollens. J’ai testé ce que vaut cet appareil qui coûte environ 200 francs.
Il m’arrive de me porter volontaire sans trop réfléchir. C’est ce qui s’est passé lorsque mon collègue Ludo du Category Management m’a mis un nouveau produit sous le nez. J’ai trouvé l’objet fascinant et le concept semblait innovant. J’ai donc accepté de le tester à fond. Peu après, on m’a remis l’Ible Airvida L1 et le M1.
Le premier modèle est pour les femmes, le deuxième pour les hommes. En tout cas, c’est ainsi qu’ils sont présentés. La version « homme » se présente sous la forme d’un collier façon cuir tressé, genre surfeur californien. La fermeture est magnétique, l’ioniseur en plastique noir n’est certes pas aussi décoratif qu’une dent de requin, mais il n’est pas non plus hideux.
Le modèle « femme » L1 est plus élégant, presque futuriste avec sa couleur blanc Apple et des embouts métalliques dans lesquels se trouve le cœur du gadget, à savoir les deux ioniseurs. Au début, j’ai eu envie de le mettre sur les yeux et de le porter comme Geordi La Forge dans Star Trek. Mauvaise intuition, bien sûr, puisque l’objet se porte autour du cou.
Grandes promesses du fabricant
Je me rends compte que tester l’Airvida représente un grand défi. La technologie prétendument utilisée pour purifier l’air autour de moi est difficile à appréhender. Mais ce qui est presque plus ennuyeux, c’est que l’effet n’est pas objectivement mesurable dans la vie quotidienne. Je ne peux pas dire avec une certitude absolue si j’ai vraiment moins de symptômes du rhume des foins parce que je porte l’Airvida. Il existe cependant des indices qui vont dans ce sens.
Les promesses de ce purificateur d’air futuriste sont ambitieuses. L’Airvida est censé éliminer à peu près toutes les particules nocives de l’air avant que vous ne les inspiriez. Et ce, à l’aide d’un processus chimique : l’ionisation. Pour simplifier, on peut dire qu’un électron est arraché d’une molécule, de sorte qu’il est chargé négativement et veut se reconnecter le plus rapidement possible avec de nouveaux atomes partenaires.
Technologie et impact
Pour comprendre le principe de l’ioniseur, il vous faut quelques connaissances de base en chimie. L’ionisation consiste à retirer un ou plusieurs électrons d’un atome ou d’une molécule. L’atome ou la molécule qui subsiste alors pendant une fraction de seconde est un ion. Cet ion attire les particules nocives, telles que le pollen, les bactéries et les poussières fines, présentes dans l’air. La nouvelle liaison est plus lourde et retombe rapidement au sol. Certaines particules, comme les virus ou les bactéries, seraient même décomposées chimiquement et rendues inoffensives. Le site « Luftreiniger ABC » explique le processus avec des graphiques et de manière un peu plus détaillée.
Pour aller vite, on peut dire qu’une teneur élevée en ions dans l’air est souhaitable. Dans les chutes d’eau (70 000 ions par centimètre cube) ou dans les montagnes, on trouve un très grand nombre d’ions, dans un bureau moyen, beaucoup moins (100). C’est ce qu’a notamment mesuré la Haute école de Lucerne dans une étude. L’Airvida pourrait représenter une solution puisqu’il génère jusqu’à deux millions de nouveaux ions toutes les 0,6 seconde. L’air inhalé serait aussi frais que dans une forêt si l’on en croit la promesse publicitaire.
Néanmoins, l’ozone, dont la formule chimique est O₃, est également le résultat d’un processus d’ionisation. Celui-ci, comparé à l’O₂ inerte, est beaucoup plus susceptible d’établir une liaison chimique et peut donc bien éliminer les micropoussières et soutenir les autres ions négatifs. L’ozone généré par les purificateurs d’air toutefois est controversé. Ible indique que ses appareils Airvida n’en produisent que 0,006 ppm (parties par million). Cela ne représente que 10 % de la valeur limite par rapport à la norme de la Commission européenne.
Malgré tout cela, l’air ainsi produit ne sent pas la mousse, les aiguilles de sapin et le chevreuil bondissant. Il s’agit d’un processus technique au cours duquel des ions réactifs sont « fabriqués » dans le petit boîtier compact de l’Airvida par un courant et une tension. Le résultat pour le porteur ou la porteuse du collier : un flux d’air à peine perceptible sortant de l’ouverture dotée de brosses en fibre de carbone.
Utilisation et design
Le L1 et le M1 se distinguent fondamentalement par la manière dont on les porte. Le L1 est un tour de cou doux et souple sur la peau grâce au revêtement en caoutchouc sur la face interne. En revanche, le contact est moins agréable quand on fait du sport et que l’on transpire. Faire du jogging avec n’est pas une bonne idée. L’appareil devient rapidement collant sur la peau humide de sueur, mais il s’essuie tout de même facilement. Les orifices d’aération pour les ions négatifs se trouvent à l’avant, à droite et à gauche de mon menton. C’est là qu’ils déploient leur effet bénéfique anti-pollen, antibactérien et anti-tout.
Sur le M1, le modèle masculin, l’ioniseur fait partie de la chaîne, comme un pendentif. C’est clairement la version la plus discrète.
Les deux appareils s’allument et s’éteignent à l’aide d’un simple bouton. Sur le L1, une LED s’allume en bleu. Un test de fonctionnement est réalisé quand on appuie sur le logo Ible sur l’appareil. Un léger sifflement s’échappe alors des ouvertures à l’avant. Le M1 est dépourvu de voyant. Dans ce cas, vous devez sentir le flux d’air, comme l’illustre cette vidéo du fabricant.
La vidéo vous explique en outre comment nettoyer la brosse en fibre de carbone afin que rien ne se bouche et n’empêche l’émission de nouveaux ions négatifs. Pour ce faire, prenez la pièce métallique dans l’emballage et passez-la délicatement à travers et sur les fibres. C’est un peu comme peigner une crête iroquoise sur un très, très, très petit animal de compagnie.
Si cet outil nettoyeur te semble familier, tu es probablement de la tribu Apple. Le petit compartiment permettant d’insérer une carte SIM sur l’iPhone s’ouvre exactement avec le même outil que celui utilisé pour nettoyer la brosse de l’Airvida. (Je l’ai moi-même testé.) Il se pourrait même qu’ils sortent de la même usine taïwanaise.

Malheureusement, le port de charge de l’Airvida n’a pas été copié sur celui d’Apple. L’appareil est équipé d’un port micro USB qui n’est guère populaire. Sur le modèle femme, le courant de charge (5 V) va directement dans l’arceau. Les hommes doivent d’abord retirer l’ioniseur du collier, le mettre dans un chargeur, puis le brancher. Sur les deux Airvida, un voyant rouge signale que le chargement est en cours et un voyant vert qu’il est terminé. En revanche, il n’est pas possible de connaître le niveau de charge de la batterie, car il n’y a pas d’indicateur.

En ce qui concerne l’autonomie, les deux modèles ne se différencient pas beaucoup l’un de l’autre. Selon les indications sur l’emballage, le modèle homme tient 28 heures contre 32 heures pour le modèle femme. Cela correspond à peu près à mon expérience. Le L1 paie ces quatre heures d’autonomie supplémentaires par un poids nettement plus élevé de 70 grammes. Avec ses 20 grammes, son pendant masculin est en revanche un véritable poids plume.
Le collier se fait toutefois remarquer si vous vous penchez souvent en avant, par exemple lorsque vous lacez vos chaussures. Il se peut aussi que le rapport entre la taille de mon cou et celle de mon menton soit bizarre, mais en tout cas, le collier de 50 centimètres de long se balançait toujours au niveau de mon menton de telle manière que les petites brosses en fibres de carbone me chatouillaient le menton à chaque fois. C’est vraiment énervant. C’est pourquoi nous avons en magasin une version plus longue et une version plus courte du collier, pour les types comme moi, mais à un prix somme toute assez élevé. Ible le justifie par le fait que la chaîne en titane émet des rayons infrarouges lointains censés stimuler la circulation sanguine et le métabolisme.
Heureusement, et pour ménager le budget du ménage, il existe une alternative supplémentaire au collier. Le M1 est accompagné d’une pince sur laquelle l’ioniseur peut se fixer. Vous pouvez accrocher cette pince au col de votre chemise.

Conclusion : peu d’études, efficacité subjective
Je remarque l’effet des ioniseurs Airvida surtout pendant la saison pollinique en avril et en mai. Peu importe si les bouleaux, noisetiers, oseilles, graminées ou autres plantes larguent leur pollen, je peux sortir presque sans éternuer quand je porte mon collier ou mon accessoire à la Star Trek posé sur la nuque. La chose semble fonctionner d’une manière ou d’une autre, ce que je peux comprendre d’un point de vue technique grâce aux études. C’est tout de même difficile à croire, car l’Airvida fonctionne si discrètement qu’en principe vous ne l’entendez ni ne le ressentez. Les comprimés antiallergiques que je pourrais prendre à la place me font dormir. Je renonce volontiers aux médicaments.
Grâce à la longue durée de vie de la batterie, je peux facilement intégrer l’objet dans ma vie quotidienne. Je peux le porter deux jours de suite pendant la journée et le recharger la nuit à la fin de la deuxième journée. Certains commentateurs critiqueront sans aucun doute le port micro USB. Je n’en suis pas non plus très fan, mais je n’en ferai pas non plus une maladie.
Le design des objets est une question de goût. Et comme chacun sait, des goûts et des couleurs, on ne discute pas. Le collier du modèle masculin qui se balance en me chatouillant le menton m’énerve. Je préfère le modèle pour femme. Cependant, il me va tout juste (encolure 39/40). Avec un cou plus fort, vous devrez vous contenter du modèle masculin. Vous pouvez aussi par exemple poser le L1 devant vous sur votre bureau pour purifier l’air. Il ne manquera pas de susciter les interrogations de vos collègues. C’est en tout cas mon expérience. Avec le collier, j’ai tout au plus eu droit à des regards étonnés, car jusqu’à présent je n’étais pas du genre à porter des bijoux. Personne n’a remarqué que j’avais un objet high-tech autour du cou. Ni le petit objet noir dans la station de charge que j’ai parfois discrètement posé sur la table.
Je fais davantage confiance au modèle féminin avec ses ioniseurs à gauche et à droite pour générer un rideau d’ions plus dense près de mon visage et je continuerai à l’utiliser lorsque les prévisions annoncent une forte charge pollinique.

Selon l’étude de la Haute école de Lucerne, l’air plus ionisé contribuerait d’ailleurs à un plus grand « bien-être général », voire à un « apaisement nerveux » chez certains sujets. D’autres études font même état d’une diminution des crises de migraine. Les études sur ce sujet et sur l’Airvida en tant que gadget sont toutefois plutôt rares jusqu’à présent, et les résultats ne sont donc pas encore vraiment confirmés. C’est surtout en Asie de l’Est que les partisans de l’ionisation de l’air sont les plus nombreux. Là-bas, on a tendance à penser en dehors du cadre de la médecine conventionnelle pure, souvent occidentale, et on est peut-être plus ouvert à de nouvelles solutions.
Si vous avez des questions ou des remarques sur ce test ou si vous connaissez déjà l’Airvida, exprimez-vous dans les commentaires ci-dessous.


Je suis journaliste depuis 1997. Stationné en Franconie, au bord du lac de Constance, à Obwald, Nidwald et Zurich. Père de famille depuis 2014. Expert en organisation rédactionnelle et motivation. Les thèmes abordés ? La durabilité, les outils de télétravail, les belles choses pour la maison, les jouets créatifs et les articles de sport.