
Le désastre programmé des drones - ou pas ?

En tant que producteur vidéo, j'ai déjà tenu de nombreuses caméras en main, mais jamais les caméras n'ont volé. Mon collègue Manuel Wenk ne trouve pas cela génial et m'ordonne de m'occuper du DJI Sparks et de faire voler le drone.
Je suis en train de planifier un tournage vidéo important lorsque mon collègue vidéaste Manuel Wenk m'interrompt dans mes recherches.
"Stephie, tu dois apprendre à piloter des drones", me dit-il.
Ok. On le sait depuis longtemps. Donc, rien de spécial. Et j'ai mieux à faire en ce moment.
"Oui, et maintenant ?" lui réponds-je.
Manuel m'explique quelque chose à propos d'un nouveau drone qu'il doit tester. Mais comme il sait déjà piloter des drones et qu'il a déjà réalisé des vidéos sur le sujet pour digitec, il pense qu'il est temps de me faire entrer en jeu. OMG. Quoi ? Alors avec la caméra et tout ça?
Je suis nerveux et irritable. Pourquoi maintenant ?! Ça peut attendre. Un tournage plus important et tout ! Il n'y a pas d'urgence. Piloter des drones est de toute façon très dangereux et je peux faire quelque chose comme ça quand j'ai plus de temps que maintenant. Mais tous mes contre-arguments ne servent à rien. Manuel reste ferme. Mon chat intérieur est très réticent, mais il n'a qu'à m'apprendre à faire ça.
"Bon, alors... Quand est-ce que je dois faire ça ?", lui demande-je.
"Maintenant", me dit-il avec le calme qui le caractérise.
Non, franchement... Cet homme a perdu la tête ! Je ne suis même pas habillé correctement. Mais bon. C'est sa faute : après tout, c'est lui qui doit me regarder en coupe et pas moi. Héhé ;)
C'est parti!
La situation est encore pire que prévu. Manuel n'a en effet pas du tout l'intention de m'aider. Il me demande de me renseigner moi-même. Je lève les yeux au ciel et mon projet de tournage s'éloigne de plus en plus. Ce n'est pas pour aujourd'hui. Et de toute façon, ce n'est pas lui qui se ridiculise devant la caméra. Mais comme ma personnalité maladroite me confère une grande tolérance à l'embarras, je me suis lancé dans l'aventure.

Youtube, aide-moi!
Youtube m'a déjà aidé dans de nombreuses situations inextricables. Youtube est mon ami, pas comme Manuel. Youtube m'aide quand j'en ai besoin.
J'ai reçu le DJI Spark à l'essai.

Ma première impression : Youpi ! Minuscule : 143×143×55 mm pour être précis. Je m'attendais à quelque chose de puissant et de cool. Le drone n'est ni puissant, ni particulièrement impressionnant à première vue. Que dit Youtube sur la façon de le piloter ? J'ai tout au plus fait voler des drones jouets et je les ai fait voler avec beaucoup de succès dans un mur, une fenêtre et une plante en pot.... Vous voyez donc que cette expérience ne peut qu'échouer. Car je n'ai jamais piloté moi-même un drone digne de ce nom. Comme je préfère ne pas casser l'objet volant, je google tout ce que je peux. Comme je veux évidemment voir ce que je filme ou où je vole, je commence par télécharger l'application DJI Go 4.
Je regarde deux vidéos avec trop de blabla. En voici une. L'autre est perdue dans mon historique Youtube.
Laaa ennuyeuse. Trop de blabla, pas assez de drone. Vidéo suivante.
Le plus important comment l'allumer et comment le faire voler, je l'ai trouvé. Tout le reste ne m'intéresse pas. Je n'aime pas lire ou regarder de longues instructions. J'ai essayé, mais la patience n'est pas mon point fort. Cela me donne la bougeotte. Je veux de l'action ! Manu aussi ! Alors, allons-y ! Dehors, c'est parti ! Tant que je sais comment allumer et que je connais le bouton d'urgence qui permet à mon drone de se diriger tout seul vers l'endroit où se trouve le contrôleur, ça va aller, non ?! Nous verrons bien!

Je n'aime pas me ridiculiser, mais mon impatience l'a emporté. Une femme ne peut pas passer l'après-midi à regarder les autres voler sur un écran ! Je veux le faire moi-même!
Je suis nerveux. Une fois le drone posé dans l'herbe, je tiens le manche comme je l'ai vu sur Youtube et tire les deux joysticks vers moi, dans le coin droit, respectivement gauche. Youpi ! Les hélices tournent ! Mais sur l'herbe, le Spark ne veut pas vraiment. Je pique le pull de Manuel et le transforme en plateforme de décollage et d'atterrissage. C'est parti
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Wow ! C'est beaucoup plus facile que prévu. Avec le joystick gauche, je fais prendre de l'altitude à Sparky - oui, j'ai donné un surnom au drone sans hésiter. Je comprends rapidement ce que font les joysticks. Une fois que vous avez compris, c'est vraiment simple. Tout le monde peut piloter un drone. Même les impatients, comme moi, qui préfèrent essayer et voler sur le nez plutôt que de se préparer en détail.
Ce drone doit avoir des choses aussi fantaisistes que des gestes pour prendre un selfie de moi. Il peut aussi se poser sur la paume de ma main, mais je n'ai pas osé faire tout ça au début. L'important, c'est que je la fasse décoller du sol ! Je pourrai faire tous ces trucs extravagants quand je me sentirai plus en sécurité, et peut-être sans que Manuel me mette l'appareil sur le visage ;)
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Ce qui me pose problème, ce sont les réglages de l'appareil photo. Je trouve l'obturateur, l'ISO, mais il me manque des réglages importants à première vue. Où puis-je régler le nombre d'images par seconde que je veux filmer ? De retour à la place, Google m'a alors dit que le framerate ne peut pas varier. La Spark filme donc en Full HD, sur 1920×1080 à 30fps. Ce n'est pas un problème, mais c'est bon à savoir.
Après avoir volé un peu et admiré Zurich d'en haut, la télécommande se met soudain à ronchonner et à émettre des bips. Oho ! C'est la batterie ! Je m'agite un peu. Les 16 minutes de vol sont passées bien trop vite. Manuel me provoque au bon moment et ma nervosité s'évanouit d'un coup : il me donne pour mission de faire atterrir le drone là où il a décollé : sur son pull. Comme il le dit avec suffisamment de provocation dans la voix, mon chat intérieur se gonfle et fait atterrir proprement le Sparks là où il doit. Bam ! C'est comme ça qu'il faut faire ! Fin de la panique et drone sain et sauf sur le sol. Yay!
Est-ce que je referai ça un jour?
De retour au bureau, nous vérifions les enregistrements. Ouah ! Le drone est petit, mais il est très performant. Les images sont très nettes. Pour une si petite chose, il est très performant. Pas mal.
Je n'ai jamais compris ce qu'il y avait de si bien à piloter un drone. Maintenant, je le sais. Vous pouvez être un peu oiseau pendant 16 minutes, voler et voir le monde d'en haut. Merci Manuel ! C'est drôle que je me sois retenu si longtemps ! Maintenant, j'en veux un moi-même. C'est vraiment amusant. Essayez de le faire. Il faut absolument le faire.
Je me remets à mon grand projet de tournage. Mais au lieu de la logistique et de l'équipement, j'ai une nouvelle question en tête : puis-je intégrer des prises de vue aériennes quelque part ? Puis-je avoir le drone de Manuel ? Il n'en veut certainement pas autant que moi.

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Le monde 25 images par seconde. En tant que journaliste, je raconte des histoires, non pas parce que je le peux, mais parce que je le dois. Le monde est plein d’histoires voulant être racontées. En Suisse ou à l’étranger, il ne me faut qu’un microphone et une caméra.