

Le pyjama technique de Calida est super, mais il me rappelle quelque chose…

Dormir dans un pyjama en coton ? C’est au moins aussi démodé que les bubble teas. Aujourd’hui, un pyjama doit être technique. L’entreprise suisse Calida l’a bien compris et s’est inspirée de la concurrence pour son « Deepsleepwear ».
Ça fait deux ans que j’ai mon pyjama Dagsmejan, ce qui s’apparente à un test à long terme. C’est le premier pyjama qui ne soit pas en coton que j’ai testé et, depuis, mes pyjamas 100 % coton prennent la poussière au fond de mon armoire.
Calida est un leader important sur le marché suisse des pyjamas, misant jusqu’alors exclusivement sur le coton. La marque traditionnelle suisse a pris son temps, mais elle vient de lancer une collection de pyjamas « techniques ». Par rapport au coton, les textiles utilisés sont plus extensibles, indéformables et absorbent mieux l’humidité.
Cette nouvelle collection s’appelle « Deepsleepwear » et propose des t-shirts et des pantalons fabriqués en différentes sortes de modal. Retrouvez tous les produits de cette collection sur le shop.
On différencie trois gammes : Warming, Balancing et Cooling. Cela me rappelle furieusement Dagsmejan, la start-up zurichoise qui avait étudié le sujet et produit des pyjamas dès sa création en 2016. Elle aussi présente trois gammes : Stay Warm, Balance et Stay Cool. Cette proximité sémantique est-elle une simple coïncidence ?
Calida m’a fourni un pyjama court Balancing pour mon test. C’est indéniable : l’entreprise traditionnelle sise à Sursee, dans le canton de Lucerne, tente quelque chose d’inédit avec son « Deepsleepwear ». Le t-shirt et le pantalon me sont livrés dans des cartons carrés gris argenté, et non dans un emballage plastique. Les designers du packaging ont renoncé au jaune Calida, certes emblématique mais un peu criard.

Source : Martin Jungfer
Les pyjamas de sommeil profond se distinguent du reste des collections Calida par leur prix plus élevé. Les nouveaux pyjamas ne sont pas vraiment bon marché. Mais bon, ils sont fabriqués en Tencel, un modal prétendument miraculeux, et non en coton. Ma collègue Pia Seidel a présenté ce textile tendance plus en détail il y a peu. Il est plus écologique, car sa production nécessite moins d’eau que le filage du coton.
Calida n’utilise d’ailleurs pas que des fibres de modal issues de l’eucalyptus ou du hêtre : le « Seacell », un autre type de modal, constitue ainsi 28 % de sa production. Celui-ci est issu des algues brunes islandaises « récoltées dans le respect de l’environnement », comme l’indique l’emballage. En faisant mes recherches, j’apprends que seule la partie supérieure de l’algue est récupérée pour lui permettre de continuer à pousser depuis sa racine. Comme l’algue brune pousse dans les eaux froides des fjords islandais, j’imagine qu’elle est riche en minéraux. À ma demande, Calida me confirme qu’elle renferme effectivement du magnésium, du calcium, du potassium et du phosphore. Cette plante miracle contient aussi des oligo-éléments comme du fer et de l’iode, des vitamines et des acides aminés.
Les fibres devraient survivre à la machine à laver
Bon, tout ça a l’air très sain, mais je n’ai pas l’intention de manger mon pyjama. Quoique… Après tout, les chevaux se nourrissent en été du varech islandais, riche en minéraux. La quantité d’ingrédients qui subsiste après le traitement chimique complexe est une autre histoire. En principe, il ne reste du matériau initial que des molécules qui sont étirées pour former des fibres. Je me demande aussi si le tissu hydrate vraiment ma peau « chaque nuit » grâce à des « substances vitales régénératrices ». Le pyjama est tout doux au toucher, mais ce n’est pas non plus une crème. D’après la page de Smartfiber AG, qui travaille avec le producteur de modal Lenzing AG, 80 % des bons ingrédients demeurent après 50 cycles de lavage en machine. C’est toujours ça.
Une étude commandée à l’université d’Iéna a même réussi à démontrer qu’un petit morceau du textile aux algues placé dans un tube à essai emprisonnait plus de radicaux libres que le coton. Les radicaux libres sont produits par le stress, les rayons UV ou la pollution de l’air et accélèrent le vieillissement de la peau.

Source : Martin Jungfer
Les atouts et bienfaits du tissu aux algues sont vantés avec éloquence sur le site Internet de Calida. Il n’existe pour l’instant pas d’étude scientifique à long terme qui prouverait que ma peau est effectivement plus douce ou mon sommeil plus réparateur. L’emballage mentionne toutefois ceci :
Les minéraux, vitamines et antioxydants naturels contenus dans les algues ont un effet dermoprotecteur prouvé et soutiennent la régénération.
J’ai trouvé des travaux de recherche dans les domaines de l’alimentation et de la cosmétique, mais pas des vêtements. D’un point de vue purement subjectif, je me sens extrêmement à l’aise dans le « Deepsleepwear » que j’ai pu tester. Je ne transpire pas et je n’ai pas froid, le modal respire nettement plus que le coton. Les machines flatlock utilisées en production permettent de faire des coutures plates que l’on ne sent pas.
Le t-shirt est un peu trop court pour les grands
Mon pyjama Calida affiche 7 % d’élasthanne, ce qui le rend encore plus douillet. Par rapport à mes autres pyjamas (ISA ou Dagsmejan), Calida taille un peu plus large et un peu plus court. Le dos du t-shirt taille L mesure 72 cm, soit trois ou quatre centimètres de moins que les concurrents. Avec ma carrure d’asperge, comme dirait ma chère grand-mère, j’aurais préféré un t-shirt plus long et plus ajusté.
Niveau design et couleurs, je retrouve beaucoup de Dagsmejan : les coloris bleus et verts chauds et naturels par exemple ou l’élastique du pantalon dans une couleur contrastante. Même le logo Calida est argenté, comme celui de Dagsmejan.

Source : Martin Jungfer
Verdict : préférence pour l’original
Le « Deepsleepwear » de Calida est un produit qui répond au besoin croissant de vêtements techniques. Je serais prêt à parier que Calida s’est inspiré des pyjamas de Dagsmejan, au moins pour le design des produits et le marketing. Peut-être que ces derniers perçoivent cet « hommage » comme le plus grand des compliments.
Sachez que si vous choisissez de vous faire plaisir et de troquer votre pyjama en coton traditionnel contre un « Deepsleepwear » onéreux de Calida, vous ne reviendrez jamais en arrière. Le modal fait une énorme différence, il est plus écologique, conserve sa forme et son toucher agréable même après beaucoup, beaucoup de lavages.
Mais, personnellement, je préfère les pyjamas Dagsmejan. Je respecte notamment leurs efforts en matière de recherche et de collaboration avec des experts renommés, et préfère donc le produit original.
Photo d’en-tête : Martin Jungfer

Je suis journaliste depuis 1997. Stationné en Franconie, au bord du lac de Constance, à Obwald, Nidwald et Zurich. Père de famille depuis 2014. Expert en organisation rédactionnelle et motivation. Les thèmes abordés ? La durabilité, les outils de télétravail, les belles choses pour la maison, les jouets créatifs et les articles de sport.