
En coulisse
Adieu le stress, bonjour la chance : réapprendre à apprendre avec les enfants
par Michael Restin
Le fait que les écoliers n'aient souvent pas envie d'apprendre est "une situation de motivation tout à fait normale pour un enfant tout à fait normal", rassure le psychologue scolaire Christoph Eichhorn. Mais les devoirs doivent tout de même être faits. C'est pourquoi le conseiller en éducation a quelques conseils à donner aux parents.
Les enfants ne se soucient généralement pas trop de savoir si "soleil" s'écrit avec un "n" ou avec deux. En revanche, ils se soucient beaucoup du fait que le soleil brille et que leurs amis jouent dehors. C'est ainsi que le psychologue scolaire Christoph Eichhorn décrit le cœur de certains drames autour des devoirs, qui se produisent régulièrement dans de nombreuses familles.
Si les enfants n'ont pas envie de faire leurs devoirs, cela ne signifie pas nécessairement que la matière étudiée ne les intéresse pas. Seulement, après l'école, il y a pas mal de choses qui sont encore plus passionnantes. Il n'empêche : les devoirs de maths doivent être résolus et les dictées répétées. Que peuvent donc faire les parents pour aider leurs enfants à s'asseoir après l'école ?
. Commençons par là où quelques gestes suffisent à faire la différence : l'environnement d'apprentissage. Comme les adultes, les enfants doivent avoir un endroit constant où travailler. L'endroit doit être calme, ce qui signifie que les frères et sœurs (et les smartphones) ont tendance à rester à l'extérieur. L'endroit doit être suffisamment éclairé et aéré avant l'étude, comme l'indique Sabine Seyffert dans son livre "Entspannte Kinder lernen besser". Les enfants doivent pouvoir s'asseoir confortablement, de préférence sur une chaise de bureau dont la hauteur d'assise et le dossier sont réglables. Il est important que l'enfant se sente à l'aise ; aménager le lieu de travail avec lui peut y contribuer.
À l'école, un enseignant structure l'ensemble du processus d'apprentissage. Mais à la maison, ce cadre fait défaut et l'apprentissage exige beaucoup plus d'autocontrôle et d'auto-organisation de la part des enfants, comme l'écrit le conseiller en éducation Eichhorn dans son livre "Bei schlechten Noten helfen guten Eltern". Il recommande donc aux mères et aux pères de déterminer dès le début avec l'enfant quand et combien de temps les devoirs doivent être faits. Cela implique également de discuter des conséquences si l'enfant ne respecte pas les horaires convenus. Il peut s'agir d'une note dans le cahier de devoirs indiquant que l'enfant a commencé ses devoirs trop tard et qu'il n'a donc pas pu tout faire. Un tel cadre permet non seulement d'éviter que les enfants ne traînent pendant leurs devoirs, mais aussi de leur laisser suffisamment de temps pour faire autre chose.
Un rituel peut faciliter le passage du temps libre au temps d'étude. Il peut s'agir, par exemple, de régler un réveil pour qu'il annonce que l'heure des devoirs commence dans cinq minutes. Mais cela peut aussi être le moment où l'enfant installe son bureau ou celui où vous prenez un verre de jus d'orange avec lui et lui demandez comment s'est passée sa journée.
L'objectif de telles règles de base est de rendre l'enfant responsable de ses devoirs dès que possible. Il doit non seulement apprendre à faire ses devoirs tout seul, mais aussi à vérifier lui-même que tout est fait et qu'il a bien compris la tâche. Eichhorn est convaincu que si les parents, inquiets pour les résultats scolaires, prennent davantage le contrôle, cela est plutôt contre-productif. L'enfant a ainsi l'impression qu'il n'est manifestement pas capable de résoudre la situation tout seul. En même temps, il se sent moins responsable de son travail, sachant que ses parents y jettent encore un coup d'œil.
Quand faut-il aider les enfants à faire leurs devoirs et comment ? Eichhorn déconseille aux parents d'aller voir l'enfant de temps en temps pour vérifier ce qu'il fait. Il est préférable de ne s'impliquer que si l'on vous demande expressément de l'aide. Et même dans ce cas, il ne s'agit en aucun cas de traduire des mots anglais à la place de l'enfant s'il peut les chercher lui-même dans le dictionnaire. En fin de compte, on ne fait que transmettre à l'enfant qu'il n'est manifestement pas en mesure de maîtriser lui-même les exigences posées. Vous pouvez toutefois lui demander ce qu'il pourrait faire pour trouver lui-même une solution. Il peut par exemple proposer de relire le texte.
. Même si, en tant que parent, vous faites tout correctement et que vous coachez votre enfant de manière exemplaire dans son apprentissage, il est tout à fait possible qu'il n'ait souvent pas envie d'apprendre, comme l'écrit Eichhorn. "Il n'y a pas non plus de magie qui transformerait votre enfant en un apprenant enthousiaste.
Les parents peuvent donner à leurs enfants une image réaliste et leur dire que l'apprentissage est souvent difficile. Qu'il est normal de faire des erreurs et qu'il est tout aussi humain d'en être contrarié. Mais que ce n'est pas une raison pour abandonner. Car même plus tard dans la vie, il faudra parfois faire correctement des choses qui ne sont pas particulièrement amusantes.
Les parents ne sont pas - et ne doivent pas être - des enseignants. Mais bien que l'on apprenne généralement à l'école comment diviser et quelle est la capitale du Venezuela, le foyer a une influence décisive sur la réussite de l'apprentissage des enfants. Au sein de la famille, ils voient non seulement comment leurs parents et leurs frères et sœurs apprennent et s'ils le font, mais ils acquièrent aussi, dans l'idéal, les bases nécessaires pour se frayer un chemin à travers des fractions compliquées et pour comprendre la poésie espagnole : curiosité, volonté de réussir, contrôle de soi, tolérance à la frustration et persévérance.
Journaliste et maman de deux fils passionnée, j’ai déménagé de Zurich à Lisbonne en 2014. J’aime bien rédiger mes textes dans un café et je trouve que la vie m’a plutôt bien gâtée.<br><a href="http://uemityoker.wordpress.com/" target="_blank">uemityoker.wordpress.com</a>