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Les envies pressantes : des conseils pour vous soulager en plein air

Siri Schubert
23/8/2023

Dans la nature, nous renonçons souvent aux commodités de la civilisation. Ce n’est pas toujours facile. Les toilettes en sont un exemple. Voici quelques conseils sur ce que vous pouvez faire lorsqu’un besoin se fait sentir en plein air.

Il est vrai que j’ai été un peu étonné de recevoir l’e-mail suivant en réaction à mon article sur le fait de dormir à la belle étoile : « Mais où diable avez-vous fait vos besoins ? » Il s’en est suivi une série d’accusations, notamment que « vous, les campeurs et campeuses branché·es, laissez vos excréments traîner partout, parfois même encore joliment décorée de mouchoirs en papier... ».

Sous cette forme, l’e-mail est clairement inapproprié, mais le thème est important en soi et mérite une réponse. Après tout, les fonctions naturelles et élémentaires de notre corps continuent d’être actives, même lorsque nous faisons de la randonnée, du vélo ou que nous passons la nuit en plein air. Mais si vous faites vos besoins dehors sans précautions, vous ne créez pas seulement des mines biologiques et des nuisances nauséabondes, mais vous propagez aussi éventuellement des agents pathogènes.

Où aller pour les envies pressantes ?

Les conseils suivants portent essentiellement sur ces points :

**- ne pas polluer les eaux ;

**- prévenir la transmission éventuelle de maladies à d’autres personnes et animaux ;

**- veiller à un compostage rapide ;

**- faire ses besoins de manière à ce que personne d’autre ne les trouve ou pire, ne marche dedans ;

**- ne pas dégrader l’environnement.

Allez aux toilettes quand vous le pouvez

Bien entendu, il est préférable de se rendre dans des toilettes ou des toilettes publiques chaque fois que cela est possible. Je trouve aussi pratiques les toilettes à compost que l’on trouve en Suisse le long des chemins de randonnée et parfois aussi dans les festivals. Le conseil « go before you go » (soulagez-vous avant de partir) résume bien la situation. Pour répondre à la question : « Où sont les toilettes ? », des applications comme « WC-Karte » sont également utiles. Du moins dans mes environs, elle m’indique de manière fiable les ToiToi et autres WC publics.

Un spectacle des plus réjouissants pour certains randonneurs en proie à des crampes intestinales.
Un spectacle des plus réjouissants pour certains randonneurs en proie à des crampes intestinales.
Source : Amy Reed / Unsplash

Mais s’il n’y a pas d’autre solution, il faut parfois aussi faire ses besoins en plein air. Bon (?) à savoir : il faut environ un an pour que les excréments humains se décomposent. C’est pourquoi les organisations de plein air comme Leave no Trace recommandent de s’éloigner d’au moins 70 pas des sentiers et des chemins de randonnée pour se soulager. Personnellement, cela ne me suffit pas, ne serait-ce que pour des raisons d’intimité. Entre-temps, des scientifiques ont également remis en question cette distance. Lors de ma dernière sortie camping sur une île inhabitée, la règle était la suivante : tous ceux qui devaient faire leurs besoins devaient s’éloigner à au moins cinq minutes du campement. Et après ?

Un bon endroit pour se soulager en plein air

Le mieux est de trouver un bout de sol forestier sombre. Les sols riches en humus favorisent la décomposition des excréments. Il est évident que lorsque vous choisissez l’endroit idéal, vous veillez à ce qu’aucune ortie ou ronce ne vienne vous caresser le derrière lorsque vous vous soulagez. Si vous n’êtes pas sûr de pouvoir garder l’équilibre, cherchez un emplacement sous un arbre auquel vous pourrez vous tenir lorsque vous êtes accroupi.

Loin des yeux, loin du cœur

Si vous vous êtes posé la question, oui l’article a de la profondeur : maintenant, il faut creuser. Le trou que vous utiliserez comme toilettes doit avoir un diamètre d’environ 10 centimètres et une profondeur de 15 à 20 centimètres. Veillez à détruire le moins de végétation possible. Vous pouvez creuser le trou avec une pierre plate ou un morceau de bois si le sol est suffisamment mou.

Les campeurs expérimentés emportent généralement une petite pelle, appelée « trowel ». La pelle en aluminium de Sea To Summit est souvent utilisée ; je m’en sers aussi. Elle ne pèse que 100 grammes et peut être pliée pour occuper encore moins de place. Elle est certes un peu branlante, mais elle est de toute façon pensée pour les sols mous.

Que faire du papier et cie ?

Le compartiment pour le papier toilette dans la poignée de la pelle n’est malheureusement pas très utile. Il se coince et s’ouvre difficilement. Quoi qu’il en soit, l’utilisation tu papier toilette est controversée. De nombreux campeurs ont appris à brûler le papier toilette et à jeter les cendres dans le trou, mais en raison du risque souvent accru d’incendie de forêt, ce n’est plus recommandé. Au lieu de cela, vous pouvez ramener le papier utilisé dans un sachet biodégradable, comme celui utilisé pour les déjections canines. Si vous utilisez des mouchoirs en papier parce que vous n’avez rien d’autre sous la main, la même procédure s’applique.

Les feuilles d’arbres et d’autres plantes ne conviennent pas toujours pour remplacer le papier et je serais particulièrement prudente à l’étranger : certaines plantes, comme le sumac vénéneux, ont l’air inoffensives, mais peuvent provoquer de violentes démangeaisons et des éruptions cutanées. Conseil bonus : plus vous êtes accroupis, moins vous avez besoin de papier toilette ou d’autres produits d’essuyage ; dans la mesure où votre digestion est normale.

Il est bien sûr plus écologique de ne pas utiliser de papier ni de plastique pour se nettoyer le derrière. Ici, le bidet Happypo Easy est une bonne option pour se nettoyer. Son utilisation demande toutefois un peu de pratique. Je l’essaierais aux toilettes à la maison avant de le manipuler sur le flanc d’une montagne. Ma collègue Natalie a testé un produit similaire il y a quelque temps.

Après avoir fait vos besoins et nettoyé votre derrière, vous rebouchez le trou. Et ce, de manière à ce que la pelle ne soit pas en contact avec les déjections. Vous pouvez aussi utiliser un morceau de bois ou une pierre pour remblayer le trou contenant les excréments. Quoi qu’il en soit, c’est le moment de soigneusement vous nettoyer les mains avec du désinfectant.

À emporter ?

Comme les espaces naturels sont également de plus en plus fréquentés, certaines organisations, notamment aux États-Unis, recommandent de ramener ses déjections. En effet, plus il y a de personnes qui se soulagent à l’extérieur, plus la concentration de bactéries, protozoaires, parasites et virus est élevée.

Même en hiver et dans les montagnes au-dessus de la limite de l’étage forestier, il est judicieux de ramener sa m..., car il est souvent impossible de l’enterrer dans le sol. Aux États-Unis, il existe des « WAG Bags » spécialement conçus pour la grosse commission, contenant une poudre qui durcit les excréments humains et atténue les odeurs.

Bien sûr, vous pouvez aussi fabriquer un tel sac en utilisant des sacs pour les déjections canines et en y ajoutant une petite quantité de litière pour chat. Pour plus de sécurité, ce sac est ensuite placé dans un deuxième sac et jeté dans la prochaine poubelle.

Si vous cherchez d’autres conseils sur ce thème, je vous recommande ce livre plein d’humour et d’informations, avec des anecdotes amusantes sur l’histoire de l’utilisation des toilettes.

Ne pas négliger les petits besoins

Maintenant que les gros besoins sont faits, il faut s’attaquer aux petits. Là encore, il vous faut absolument vous éloigner à au moins 70 pas des cours d’eau et des chemins. L’urine humaine contient des hormones, des résidus de médicaments et parfois aussi des bactéries résistantes aux antibiotiques, qui causent des dommages dans l’eau. Faire pipi dans les petits ruisseaux ou les lacs de montagne n’est donc pas une bonne idée. Si vous êtes plus loin, l’urine peut au moins encore être filtrée par la terre. Vous ne devriez pas non plus uriner sur la végétation en montagne, car certains animaux sont attirés par la teneur en sel de l’urine et arrachent les plantes avec leurs racines dans leur zèle. Mieux vaut faire ses petits besoins sur une pierre.

Pour jouer la carte de la sécurité, vous pouvez aussi ramener l’urine. Il existe des sacs spéciaux pour hommes et femmes qui transforment le pipi en gel solide et qui peuvent ensuite être jetés à la poubelle. Cela peut paraître exagéré et personnellement, je ne l’ai jamais fait, mais une étude menée aux États-Unis a révélé que dans un parc national populaire, la concentration d’azote réactif due à l’urine humaine était très élevée et que la biodiversité pouvait en souffrir. Comment ont-ils découvert que ce n’était pas l’urine des animaux ? Par des résidus de caféine dans les échantillons. Comme l’écrivent les scientifiques, « les marmottes ne boivent pas de café ».

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Photo d’en-tête : Siri Schubert

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Plongeuse scientifique, instructrice de SUP, guide de montagne... même si les lacs, les rivières et les mers sont mes terrains de jeu favoris, je ne me laisse pas porter par le courant, car j'ai encore beaucoup à apprendre et à découvrir. J'aime aussi prendre de la hauteur et changer de perspective en volant avec des drones et en faisant du trail. 


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