
En coulisse
Labels écoresponsables : un mini guide
par Vanessa Kim
L'industrie de la mode est l'une des plus polluantes. Les écolabels sont censés apporter la lumière dans l'obscurité et nous indiquer les textiles qui ont été produits plus proprement. Mais cela ne fonctionne que si vous connaissez les labels et savez ce qu'ils représentent.
RDS, Fairtrade Cotton ou encore BSCI, les labels sont légions dans l'industrie de la mode. Ils sont là pour certifier des produits textiles fabriqués à partir de matériaux verts, des entreprises qui produisent de manière durable ou qui sont engagées socialement. À quoi devez-vous faire attention et que signifient réellement ces labels ? Vous le découvrirez dans mon article en deux parties.
Vous n'avez pas encore lu la première partie ? Cliquez sur ce lien :
Derrière la norme destinée au duvet se cache Textile Exchange(en anglais). Cette organisation à but non lucratif impose des normes minimales contraignantes à la production du duvet et des plumes. Le duvet et les plumes certifiées RDS proviennent d’un établissement éthique. Les oies et les canards ne peuvent pas être gavés, et le plumage à vif est interdit. En outre, les plumes doivent provenir uniquement d’animaux morts, c'est-à-dire d’abattoirs. Les produits certifiés sont faits à 100 % de duvet certifié RDS.
Critique : le certificat RDS se rapporte à la chaîne d’approvisionnement, du poussin jusqu’au produit final dans l’assiette. Le sort des animaux parents dans les fermes ne le concerne pas.
Vous l'aurez peut-être deviné en lisant ce nom : les produits qui portent ce label social contiennent du coton équitable(en anglais). Cela signifie qu’il est cultivé et cueilli dans des conditions équitables. Les fermiers reçoivent le prix minimum pour couvrir les coûts de leur coton. Les pesticides sont autorisés, mais de manière restreinte, et les semences génétiquement modifiées sont interdites. En outre, ce label promeut et rémunère mieux la culture biologique, et les fermiers sont aidés lorsqu’ils passent à une agriculture bio. Outre les contrôles annuels, les producteurs doivent aussi s'attendre à des visites inopinées. Si deux contrôles menés l’un à la suite de l’autre ne détectent aucun problème, le troisième sera plus court.
Critique : ce label social se limite au coton, c’est-à-dire à la matière première. Il ne garantit pas des conditions de travail équitables dans l'ensemble de la chaîne d’approvisionnement.
L’association Internationaler Verband der Naturtextilwirtschaft réunit plus de 100 entreprises du textile et attribue depuis 21 ans le label de qualité « Naturtextil IVN zertifiziert Best ». D’après les connaisseurs de la branche comme Greenpeace, c’est un des labels les plus stricts actuels. Il agit en faveur de textiles écologiques, produits de manière durable. Il concerne l’ensemble de la chaîne de production. Les produits certifiés IVN(en allemand) sont faits de fibres naturelles provenant de la culture biologique. Les fibres synthétiques sont interdites, sauf les élastiques et les fils de couture. Il en va de même des substances toxiques lors de la culture, de la production et du traitement des textiles. Le label est valable une année. Passé ce délai, un nouveau contrôle (inopiné) a lieu pour le prolonger.
Critique : les forces de ce label sont aussi ses faiblesses : les directives strictes de l'association rendent le label rare sur le marché.
Ce label écologique allemand créé en 1978 est l’un des plus anciens. Il est accordé aux textiles qui sont plus écologiques que les produits concurrents équivalents. Ainsi qu’aux textiles provenant d’une production aussi écologique que possible, exempts de substances nocives telles que les agents ignifuges. Le coton bio provient par exemple de semences qui n’ont pas été génétiquement modifiées. Les fibres chimiques comme l’élasthane et le polyester sans substances nocives sont autorisées. La liste des critères est régulièrement revue et modifiée. Lorsqu’un produit ne satisfait plus à la norme, on lui retire le label.
Critique : en optant pour des produits certifiés Blauer Engel(en allemand), vous ne choisissez pas forcément un textile durable, mais vous savez au moins qu’il est mieux que les produits concurrents.
Cette initiative est menée par des commerçants, des producteurs et des organisations de protection de l’environnement et des droits de l’homme. Elle vise à améliorer les conditions de travail et des conditions environnementales de la production mondiale du coton. L’emploi de produits chimiques est donc réduit au minimum, et les ressources telles que l’eau sont employées avec parcimonie. Qui veut obtenir cette certification doit satisfaire des normes précises, évaluées de manière aléatoire par des auditeurs reconnus. Bon à savoir : le coton certifié BCI(en anglais) n'est pas bio.
Critique : le coton n’est pas bio, puisque les pesticides et les semences génétiquement modifiées sont autorisés.
Ce label textile de l’État allemand est accordé à des vêtements produits de manière éthique et écologique. Il a été créé en 2019. Les établissements certifiés doivent remplir 46 critères de production. Les substances polluantes et nocives pour la santé telles que les adoucissants sont interdites, les eaux usées ne doivent également pas dépasser certaines valeurs limites, et les conditions de travail doivent être équitables. Avec ces mesures, ce label garantit que les entreprises respectent les droits de l’homme et les droits du travail internationaux. Des auditeurs indépendants mais reconnus mènent des audits pour vérifier qu’elles sont bien respectées.
Critique : le certificat Grüner-Knopf(en allemand) en est encore à ces balbutiements, car il ne couvre pas l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Par ailleurs, les critères ne sont pas assez stricts pour garantir le respect des droits du travail et des droits de l’homme.
Cette organisation à but non lucratif regroupe sur une base bénévole des fabricants, des fournisseurs, des marques et des experts de la branche. Ses membres veulent rendre la production de cuir transparente et encourager les pratiques durables. Les tanneries certifiées n’emploient aucune substance polluante ni nocive, et elles utilisent l’eau et l’énergie de manière responsable pour réduire leurs émissions. Leather Working Group(en anglais) compte à présent plus de 1000 membres dans le monde entier.
Critique : LWG se concentre sur les aspects environnementaux de la production de cuir. Elle n’évalue pas les conditions de travail ou la manière dont les animaux sons traités.
Devrait-on accorder la priorité à des textiles durables, biologiques, ou à des conditions de travail équitables ? Les marques de vêtements et les consommateurs ont l’embarras du choix, car il n’existe pas de recette miracle. À quoi prêtez-vous attention lorsque vous faites vos achats ? Faites-m'en part dans les commentaires !
Photo d'en-tête : Shutterstock (label) et Akil Mazumder/Pexels (main)Quand je ne suis pas en train d'explorer les océans, je plonge avec bonheur dans l'univers de la mode. Toujours à l’affût des dernières tendances dans les rues de Paris, Milan et New York, je vous montrerai comment arborer ces habits de podium dans la vie de tous les jours.