

Les tiques gagnent du terrain : que faut-il savoir ?
Après un hiver doux, les tiques continuent de gagner du terrain. Quel danger présentent réellement ces arachnides mal-aimés ? Et comment s’en protéger ?
Une piqûre de tique peut entraîner des maladies graves. Les personnes qui passent beaucoup de temps à l’extérieur doivent donc se protéger d’Ixodes ricinus, communément appelée la tique du mouton.
Quelles maladies peuvent-elles transmettre ?
Une piqûre de tique n’est pas nécessairement dangereuse en soi. Ce qui rend les arachnides si menaçants pour les humains, ce sont les maladies qu’elles peuvent provoquer en transmettant des virus ou des bactéries. Notamment la maladie de Lyme, aussi appelée borréliose, et la FSME.
La borréliose est provoquée par une infection à la bactérie Borrelia burgdorferi et est la maladie la plus fréquemment transmise par les tiques. Au stade précoce, elle provoque une rougeur locale à l’endroit de la piqûre et des symptômes de type grippal. Plus tard, une inflammation du système nerveux, un engourdissement et des douleurs articulaires peuvent survenir. Il est possible d’éviter une évolution chronique de la maladie en administrant des antibiotiques à temps à la personne infectée.
La méningo-encéphalite à tiques (FSME) est une maladie virale pouvant causer une inflammation du cerveau (encéphalite), des méninges (méningite) et du système nerveux central. Contrairement à la maladie de Lyme, il n’existe pas de traitement pour la FSME. Entre 30 et 40 % des personnes infectées souffrent de séquelles à long terme sur leur système nerveux central et, dans de rares cas, la maladie peut entraîner la mort. Il existe cependant un vaccin, recommandé à toutes les personnes vivant dans une zone à risque et passant beaucoup de temps à l’extérieur.
Les tiques gagnent du terrain
La FSME compte parmi les maladies faisant l’objet d’une obligation de déclaration, ce qui permet de suivre sa diffusion. En Suisse, l’Office fédéral de la santé publique publie une carte des zones à risque ; en Allemagne, c’est l’Institut Robert-Koch qui s’en charge. Les tiques n’apparaissant que jusqu’à 1500 mètres d’altitude, les zones situées à des altitudes plus élevées sont donc sûres. Mais ces dernières années, les zones de répartition des tiques n’ont cessé de s’étendre. Et avec l’hiver doux que nous avons eu, il faut s’attendre à ce que ces dernières s’étendent encore cette année.
Comment se protéger ?
Il est donc recommandé à toutes les personnes vivant dans une zone à risque de FSME de se faire vacciner. Le vaccin ne protège cependant pas dans 100 % des cas et n’aide pas à lutter contre la maladie de Lyme.
Il faut donc en premier lieu se protéger de toute piqûre :
- à l’extérieur, il est conseillé de porter des vêtements couvrants et serrés au niveau des poignets et des chevilles,
- le plus efficace est de rentrer les jambes du pantalon dans les chaussettes ou les chaussures. Les insectes trouveront moins facilement un endroit à piquer,
- les tiques sont plus faciles à repérer sur les vêtements clairs,
- les tiques se trouvent souvent dans les hautes herbes, mieux vaut donc éviter les prairies et les sous-bois denses,
- certains répulsifs à insectes sont efficace contre les tiques et les tiennent à distance,
- il est également conseillé d’examiner votre corps après une marche en extérieur pour retirer les tiques avant qu’elles ne vous piquent.
Comment enlever une tique en toute sécurité ?
Si, malgré toutes ces précautions, une tique a élu domicile sur votre peau, vous devez la retirer le plus rapidement possible. Il est important de retirer la tique correctement afin de limiter au maximum le risque d’infection.
- Pour cela, munissez-vous d’une pince à épiler, d’une pince ou d’une carte à tiques et saisissez la tique le plus près possible de la peau. Attention : veillez à ne pas écraser la tique, cela augmente le risque d’infection.
- Il faut ensuite tirer, sans tourner. La meilleure façon de retirer la tique est de l’extraire lentement et sans à-coups. C’est le meilleur moyen d’éviter que la tête de l’insecte ne reste coincée dans la peau et de retirer complètement la tique. Les remèdes maison comme l’huile, l’alcool ou le vernis à ongles ne sont d’ailleurs pas recommandés ni nécessaires.
- Une fois la tique retirée, il faut désinfecter la zone de la piqûre et surveiller pendant quelques jours, voire semaines, si une rougeur apparaît. Si un anneau rouge se forme autour de la piqûre, il se peut qu’il y ait eu une infection par la maladie de Lyme. Dans ce cas, rendez-vous immédiatement chez le médecin afin d’être soigné·e au plus vite.
Rédactrice scientifique et biologiste. J'aime les animaux et je suis fascinée par les plantes, leurs capacités et tout ce que l'on peut faire avec et à partir d'elles. C'est pourquoi mon endroit préféré est toujours à l'extérieur - quelque part dans la nature, volontiers dans mon jardin sauvage.