
Dans les coulisses
Les produits rétro et vintage sont de retour, que ce soit dans la cuisine ou au salon
par Daniel Borchers
La pandémie de coronavirus a bouleversé notre comportement d'achat. Notre analyse animée montre l'évolution de la demande en masques de protection, outils de jardinage et matériel pour le télétravail depuis le début de l'année.
Confinement, règles de distanciation, désinfectants dans les supermarchés : le coronavirus a mis nos vies sens dessus dessous. L'évaluation de notre comportement d'achat montre pour la première fois à quel point la pandémie a une influence sur notre panier d'achats. Depuis le début du mois de janvier, nous avons comparé les ventes hebdomadaires de plus de 2000 groupes de produits avec la semaine correspondante de l'année précédente. Le top 10 des produits ayant connu la plus forte croissance de ventes chez digitec et Galaxus se lit comme un drame en huit actes.
La nouvelle d'un type de maladie virale sans précédent dans la lointaine Chine se répand dans les médias. Cela se remarque à peine dans les paniers d'achats : les clients de digitec et de Galaxus achètent 23 fois plus de téléphones portables d'occasion que durant la première semaine de 2019 ; apparemment une nouvelle tendance. Et ils sont heureux de voir que nous avons élargi notre assortiment de sucreries.
Le 13 janvier, la première infection en dehors de la Chine est confirmée en Thaïlande. Le premier cas officiellement signalé en dehors de l'Asie survient aux États-Unis le 23 janvier. Fin janvier, les premiers consommateurs suisses se rendent compte de la gravité de la situation et achètent des désinfectants et des masques par mesure de précaution. Fin janvier, nous vendons 114 fois plus de masques et 66 fois plus de désinfectants que l'année précédente. Nos stocks sont rapidement épuisés.
Les articles érotiques de notre assortiment connaissent un véritable essor : slips et corsages sexy, love toys, lubrifiants et préservatifs. La distanciation sociale grandissante pourrait en être la raison. Nous passons plus de temps à la maison ; seuls ou à deux.
Le 25 février, le premier Suisse résidant au Tessin est testé positif au SRAS-CoV-2, et d'autres cas suivent quotidiennement. Maintenant, tout va très vite : le 28 février, le Conseil fédéral interdit les grandes manifestations impliquant plus de 1000 personnes. Les Suisses achètent encore plus de désinfectants ; 140 fois plus que l'année précédente. Les premiers employés se rabattent sur le télétravail et, pour garder un minimum d'ordre, mettent une corbeille à courrier sur leur bureau. Par ailleurs, les claviers, souris, webcams et cie se vendent aussi comme des petits pains.
Le 1er mars, le Conseil fédéral lance sa campagne « Voici comment nous protéger » avec des recommandations sur l'hygiène et la distance à respecter. Les médias informent désormais en permanence de l'évolution de la situation. Les Suisses réapprovisionnent maintenant leurs stocks de denrées. Sur Galaxus, par exemple, ce sont les pâtes ou les barres de céréales. Et, pour faire face à une éventuelle phase très dure, ils prévoient un réchaud de camping.
Le 11 mars, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) classe l'incident comme pandémie. Maintenant, les Suisses refont leur stock de papier toilette : au cours de cette semaine nous en vendons 90 fois plus ; un record. À peine refaisons-nous les stocks de masques et de désinfectants qu'ils sont déjà vendus.
Le 16 mars, le gouvernement décide de mettre en place le confinement : les restaurants, les bars, les clubs et de nombreux magasins seront fermés avec effet immédiat ; y compris les salons de coiffure. Bientôt, beaucoup de gens ne supportent plus leur crinière et se lancent avec leurs nouveaux ciseaux de coiffure. Cette tendance va s'amplifier au cours des semaines à venir.
Le confinement déclenche une véritable ruée des clients sur nos boutiques en ligne : mi-mars, il faut en moyenne trois jours de plus qu'en temps normal pour que les commandes parviennent à nos clients. Dans les deux semaines qui suivent, nous renforçons donc notre logistique avec 200 nouveaux employés. Nous réduisons ainsi progressivement le retard. Au service client, nous avons également du mal à répondre à toutes les demandes.
Désormais, la moitié de la Suisse travaille à domicile. Nous passons tellement de temps à l'intérieur que les taches sur les murs, la table en bois rayée ou les joints noircis nous énervent de plus en plus. Avec le temps dont ils disposent maintenant en masse à la maison, les Suisses commencent à rénover et beaucoup d'entre eux s'improvisent musiciens, jardiniers ou peintres. Entre temps, les masques de protection sont en totale rupture de stock sur Galaxus.
À la mi-avril, la tendance des cloisons en plexiglas se profile. Elles sont particulièrement populaires auprès des entreprises dont les employés ne peuvent pas travailler en home office. Comme les salons de coiffure peuvent rouvrir à partir du 27 avril, les ciseaux de coiffure ne sont plus vraiment demandés.
Le Conseil fédéral a décidé d'assouplir encore les règles : depuis le 11 mai, par exemple, les restaurants peuvent à nouveau servir leurs clients sous certaines conditions. De plus, tous les détaillants sont désormais autorisés à rouvrir leurs portes. Et nous obtenons enfin une plus grande quantité de masques de protection. À peine en avions-nous en stock ces derniers jours qu'ils se vendaient en un rien de temps. Maintenant, nous pouvons à nouveau approvisionner nos clients de manière fiable. Mais dans le commerce de gros, c'est encore l'anarchie.
Que pensez-vous de notre évaluation ? Avez-vous remarqué quelque chose qui nous aurait échappé ? Ou souhaitez-vous nous faire part de votre expérience acquise au cours du confinement ? Alors, participez à la discussion.
Chez Digitec et Galaxus, je suis responsable de l'échange avec les journalistes et les blogueurs. Les bonnes histoires sont ma passion; voilà pourquoi je suis toujours à la page.