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Médor, Mistigri et leurs droits : qui est responsable en cas de décès pendant un pet-sitting ?

Le décès d’un animal de compagnie est toujours douloureux, mais quand ce n’est pas le nôtre, la tristesse s’accompagne souvent de culpabilité. Que faire si un animal sous ma surveillance meurt ?

Quand j’étais en primaire, je me suis occupée pendant les vacances des deux perruches de la voisine. Après les avoir laissées voler dans ma chambre, j’ai renfermé les oiseaux colorés dans leur cage. Et soudain, la perruche verte est tombée de son perchoir. Toutes nos tentatives de réanimation sont restées vaines.

Vous parlez d’un choc… J’ai encore mauvaise conscience aujourd’hui. Même si ma voisine a accepté cette mort avec un calme olympien, j’ai eu le sentiment d’avoir failli à mon devoir. Aurais-je dû acheter un nouvel oiseau ? Quels sont les droits et obligations des pet-sitters et propriétaires d’animaux domestiques ? J’ai posé la question à Michelle Richner, collaboratrice juridique à la fondation Tier im Recht.

Michelle Richner, que dois-je faire si un animal que je garde meurt ?
Tout d’abord, la mort d’un animal que l’on garde est évidemment très triste pour toutes les personnes impliquées. Ce sujet n’est certes pas agréable, mais la personne gardant l’animal et le propriétaire doivent convenir de la marche à suivre en cas de drame.

Que faut-il mettre au clair ?
Par exemple, est-ce que l’animal doit être conservé ou amené directement à un centre de collecte de dépouilles d’animaux voire à un crématoire animalier. Il est également possible de confier la dépouille à un vétérinaire pour qu’il la conserve.

Le fait que ce soit ma faute a-t-il une importance ?
Oui, absolument, surtout lorsque l’animal a été confié à un professionnel. Dans ce cas, le devoir de diligence est obligatoire à cause de la relation contractuelle. Si celle-ci a été enfreinte, le propriétaire a droit à des dommages et intérêts.

Que comprennent ces derniers exactement ?
Le prix d’achat de l’animal par exemple ou les frais de crémation. Il pourrait aussi prétendre à une réparation du préjudice moral et à une indemnisation de la valeur affective. Ce terme désigne la valeur attribuée à un animal par leurs propriétaires pour des motifs purement sentimentaux. Elle peut être nettement supérieure à la valeur matérielle de l’animal.

Et si ce n’est pas un professionnel, mais une voisine ou un ami ?
Le devoir de diligence est alors moins strict. Surtout si la garde est proposée gratuitement, la faute doit être très grave pour faire valoir des dommages et intérêts.

Qu’est-ce qui constituerait une faute grave ?
Oublier de nourrir l’animal par exemple ou ne pas voir qu’il est malade s’il ne mange pas ou ne boit pas et ne pas l’amener chez le vétérinaire. Laisser s’échapper des chats d’intérieur ou des oiseaux parce qu’on a oublié de fermer la porte du balcon ou de la cage constitue aussi une faute grave.

La perte affective d’un animal de compagnie dépasse souvent largement la perte matérielle.
La perte affective d’un animal de compagnie dépasse souvent largement la perte matérielle.
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Est-ce que cela vaut la peine de consigner certaines choses par écrit, que l’on fasse appel à des pet-sitters professionnels ou non ?
Oui, sans hésiter. Il est conseillé de fixer la rémunération, le nombre, l’horaire et la durée des interventions. Si l’animal doit prendre des médicaments, il faut évoquer leur posologie. Il faut également indiquer à la personne gardant l’animal qui est votre vétérinaire et s’il y a un numéro en cas d’urgence. Il est également utile de savoir si une anesthésie peut être pratiquée sur un animal et, enfin, ce qu’il faut faire en cas de décès.

Que faut-il vérifier chez un pet-sitter ?
Tout pet-sitter professionnel devrait avoir suivi une formation à la détention d’animaux ou au minimum une formation spécifique indépendante d’une formation professionnelle (FSIPP) dans la détention d’animaux. À partir de cinq animaux, l’autorisation de l’office vétérinaire cantonal est également obligatoire. Vous avez le droit de demander si la personne possède une formation ou une autorisation adéquate.

Est-il judicieux de faire connaissance avant ?
Tout à fait. Le fait qu’un dog-sitter se joigne à une promenade avec le chien est par exemple un bon point. Cela permet au propriétaire de lui poser ses questions. Il est aussi possible que la personne ait déjà des références disponibles. Je déconseille de réserver directement sur Internet sans avoir rencontré la personne.

Combien de temps peut-on faire garder son animal ?
Cela dépend beaucoup de l’espèce. Les petits animaux comme les cochons d’Inde ou les lapins, mais aussi les poules ou les chèvres, peuvent être confiés pendant deux mois sans problème. Pour les chats, nous recommandons une durée maximale de deux semaines, bien que les chats d’intérieur demandent plus de temps que les chats d’extérieur. Pour les chiens, généralement très proches de l’homme, cela dépendra du caractère de chacun.

Quelle expérience avez-vous du pet-sitting ? Dites-le-moi dans les commentaires.

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J’aime tout ce qui a quatre pattes et des racines. La lecture me permet de plonger dans les abîmes de l’être humain. Je déteste les montagnes : elles ne font que cacher la vue sur la mer. Quand j’ai besoin d’air frais, je vais le respirer au sommet d’un phare. 


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