
En coulisse
Top talent vs. dilettante : heureux sans chance dans la leçon de tennis de table
par Michael Restin
J'étais vraiment très attaché à ma raquette de ping-pong. Elle n'est maintenant plus de ce monde. Il n'y a rien d'étonnant à ça: je l'ai négligée et maltraitée pendant des années. Le jugement: homicide involontaire. Ne faites pas comme moi. Choisissez bien votre raquette et épargnez-lui la torture.
S'il s'agissait d'une véritable affaire criminelle, Daniel Gubler m'aurait écrasé d'un revers. Quand il est question de maltraitance, rien n'échappe au directeur de Tischtennis Gubler. Je le vois bien en tant que pathologiste de raquettes.
Daniel Gubler feuillette les couches décollées de la raquette et les lit comme s'il s'agissait d'un livre. C'est plutôt chose facile, car, à l'arrière, il y a la date à laquelle les différents revêtements ont été collés chez lui sur la raquette. «2005!» dit-il en secouant la tête. Ça fait bien sûr des lustres que la raquette est inutilisable. Rien qu'en regardant l'usure du revêtement avant, il est capable de dire si le joueur était bon ou non. Et puis il y a une couche à l'air suspect pour qui ça a vraiment mal tourné. Le diagnostic: «dommages dus au soleil».
Je pense honteusement à mon cadavre de raquette dans la cave. La raquette qui a probablement eu son premier et unique revêtement collé à l'époque où Twix s'appelait encore Raider. Et à qui j'ai dû infliger à peu près toutes les souffrances imaginables, même si je l'aimais bien. Je ne sais même pas si on allait bien ensemble. Elle m'a tout simplement plu et elle n'était pas bon marché non plus, mais est-ce que mon niveau était adapté au sien? J'en doute. Dans la vidéo (en allemand), vous découvrirez des choses de base que vous devez garder à l'esprit lors du choix d'une raquette.
Trois leçons que j'ai tirées de cette conversation et de mes erreurs du passé:
1. N'achetez pas de pétard si vous n'êtes pas une grenade
Si la raquette ne correspond pas à votre niveau de jeu, vous ne prendrez pas de plaisir à jouer. Un «pétard» comme dans la vidéo – donc une raquette super rapide et donc difficile à contrôler – ne devrait atterrir qu'entre les mains de joueurs qui jouent comme des grenades. Des joueurs comme Pedro Osiro. (L'article ci-dessous est en allemand.)
La vitesse d'une raquette dépend de plusieurs facteurs: le bois, le revêtement en caoutchouc et la mousse qui se trouve en dessous. Plus la couche de mousse est épaisse, plus son effet catapultant – et donc la vitesse – est important. Remarque: La vitesse, c'est bien. Le contrôle, c'est encore mieux. Vérifiez donc les propriétés de la raquette qui vous intéresse.
2. Rien n'est pour l'éternité
C'est tout particulièrement vrai pour le revêtement de votre raquette. S'il est trop abîmé, vous ne pouvez plus jouer avec le spin (rotation de la balle autour de son propre axe) ou l'effet approprié et êtes obligé d'ajuster vos coups. Les professionnels changent les revêtements toutes les quelques semaines, les amateurs devraient le faire une ou deux fois par an. Si la balle glisse sans résistance sur le revêtement, c'est qu'il est grand temps de changer ce dernier. En fonction de la fourchette de prix dans laquelle vous vous situez et de la façon dont vous vous êtes développé niveau jeu, vous pouvez également songer à changer directement de raquette. Je n'ai rien fait de tout ça et je le regrette aujourd'hui.
3. Le soleil et les raquettes ne font pas bon ménage
Les rayons UV fragilisent rapidement le revêtement et le rendent inutilisable. Votre raquette n'a donc rien à faire sous un soleil de plomb. Le ping-pong n'est pas un sport d'intérieur pour rien et si vous tenez rien qu'un peu à votre raquette, vous la protégez et la remettez directement dans sa housse après avoir joué. J'en avais aussi une, fut un temps. Mais je ne sais vraiment pas où elle est passée.
Les âmes sensibles devraient tourner la tête maintenant, parce que des premiers signes de décomposition sont visibles.
Ce n'est vraiment pas beau à voir. Mais ça me rappelle aussi de bons souvenirs, parce que j'ai une fois été fier de cette raquette. Quand elle a lentement commencé à se détériorer et que sa surface n'adhérait plus, je ne l'ai malheureusement pas remplacée. J'ai crois même que, dans ma folle jeunesse, j'ai essayé de recoller le revêtement avec de la laque, en espérant que ça serve à quelque chose. Mais non. La raquette a fini dans un placard au sous-sol, et y est depuis quelques années déjà. J'ai de toute façon été puni pour ça. Après des débuts ambitieux, je suis maintenant nul de chez nul au ping-pong. Cela étant, tout le monde a un cadavre dans le placard. Vous certainement aussi. Ou bien?
Écrivain amateur et père de deux enfants, j’aime être en mouvement et avancer en équilibre sur le chemin sinueux de la vie de famille. Je jongle avec plusieurs balles et il m’arrive parfois d’en faire tomber une. Il peut s’agir d’une balle, ou d’une remarque. Ou des deux.