Les bienfaits physiques et psychiques des diffuseurs de parfum
13/12/2022
Traduction: Stéphanie Klebetsanis
Le bien-être sur une simple pression de bouton, c’est possible avec un diffuseur de parfum et des huiles essentielles de qualité. Un parfumeur et une aromathérapeute nous expliquent comment ça fonctionne.
Le sudoku, les mots croisés, Wordle... Oubliez ces jeux (numériques) et misez sur un diffuseur de parfum : « Sentir quelques fois par jour les parfums dégagés entraîne mieux le cerveau que le sudoku et les mots croisés », déclare Hanns Hatt, auteur, biologiste, chimiste, médecin et chercheur depuis plus de 20 ans dans le domaine de l’odorat. Pour entraîner son nez, il suffit d’un diffuseur et quelques huiles essentielles. Sortez votre diffuseur, inspirez profondément et partez à la découverte du monde merveilleux des arômes.
L’odorat
L’être humain possède environ 20 millions de cellules odorantes appartenant à 350 groupes de récepteurs différents et réparties dans l’organisme. Chaque récepteur, ou capteur, identifie une odeur particulière. Ainsi, quelques centaines de cellules reconnaissent l’odeur de la vanille, d’autres celle du musc. Lorsque ces capteurs détectent « leur » molécule odorante, ils transmettent l’information au cerveau via des fibres nerveuses.
Hanns Hatt nous explique ce qui se passe alors : « L’information est enregistrée dans le cerveau. En parallèle – c’est ce qui rend l’odorat si fascinant –, elle réveille l’émotion que vous avez vécue la toute première fois que vous avez senti de la vanille ». Et ce n’est pas tout. « Souvent, les odeurs font remonter des images enregistrées dans le cerveau. » Les odeurs activent donc non seulement le cerveau, mais aussi la mémoire.
Au fait, un parfumeur a les mêmes 350 récepteurs que n’importe qui d’autre. La différence, c’est qu’il les entraîne tous les jours. C’est un sacré avantage lorsqu’il vieillit, car l’odorat humain a tendance à décliner avec l’âge. Les chercheurs ont même découvert lors d’une étude que le manque d’odorat est généralement associé à une mort précoce. La maladie de Parkinson et la démence sénile s’accompagnent souvent d’une perte ou d’une diminution de l’odorat, comme nous le précise notre expert. Il nous explique aussi que le « sport olfactif » active davantage de zones cérébrales que les mots croisés. Très bien, mais comment exercer l’odorat au quotidien ? Avec un diffuseur de parfum, par exemple.
L’aromathérapie n’a rien d’ésotérique
En général, les odeurs influencent tant le corps que l’esprit. Comme nous venons de le voir, l’effet psychique est individuel. Le caractère agréable ou désagréable d’un parfum dépend de l’expérience qu’on en a. « Par contre, l’effet physique est le même chez tout le monde », précise M. Hatt.
Ainsi, l’huile essentielle de lavande fonctionne de la manière suivante : le linalol et l’acétate de linalyle (des substances odorantes) sont transmis au cerveau par la circulation sanguine ; ils y activent les capteurs responsables de la détente et du sommeil. « Nous venons de mener une étude sur le sommeil en collaboration avec l’hôpital de la Charité à Berlin. Nous avons montré que l’acétal de gardénia (présent dans les gardénias, il sent le jasmin) associé au linalol de la lavande favorise le sommeil ». En d’autres termes, en diffusant de l’huile essentielle de lavande, vous pouvez non seulement calmer vos émotions mais aussi, dans le meilleur des cas, améliorer vos troubles du sommeil.
Si vous pensiez que l’aromathérapie était une supercherie, je vous comprends. De nombreux charlatans l’ont utilisée à mauvais escient pour vendre des remèdes chers et inefficaces. Notre expert continue : « Une seule odeur aiderait à traiter plein de maux, des cors jusqu’au volvulus intestinal. Mais ça n’a rien à voir avec l’aromathérapie ».
Cette méthode thérapeutique utilise les odeurs de manière ciblée. Ursula Voneschen, aromathérapeute et autrice suisse, le sait très bien : « L’aromathérapie consiste principalement à inhaler des huiles essentielles ou à les appliquer sur la peau ». Les molécules odorantes entrent dans le nez et sont acheminées dans le système limbique et l’hippocampe, où elles exercent un effet sur notre humeur. Elles calment, énergisent, diminuent le stress et luttent contre l’anxiété. Elles n’agissent pas seulement par le nez et sa muqueuse olfactive, elles sont aussi appliquées sur la peau (mélangées à des huiles porteuses comme l’huile de jojoba). Les molécules odorantes pénètrent ensuite dans la circulation sanguine. On les détecte dans le sang et dans les voies respiratoires au bout de 30 à 60 minutes.
Les diffuseurs de parfum servent principalement à la détente
Oui, la véritable aromathérapie est efficace, mais pas toujours, et pas de la même manière chez tout le monde. Mme Voneschen tient à souligner que ce n’est pas un remède miracle et qu’elle ne guérit pas tout, mais de nombreuses études prouvent ses effets sur diverses maladies. Des exemples ? Une solution de 10 % d’huile de menthe poivrée mélangée à de l’éthanol agit aussi bien sur les migraines de tension que du paracétamol. L’aromathérapie n’est donc pas une affaire de charlatans. Jusqu’ici, tout va bien. Et comment fonctionne un diffuseur de parfum, au juste ?
« On ne peut pas comparer une diffusion dans sa maison à une inhalation chez l’aromathérapeute, qui travaille de manière consciente et ciblée avec les arômes », m’explique Mme Voneschen. Lorsque les huiles essentielles sont diffusées dans une pièce, le nombre de molécules qui pénètrent dans le corps est trop faible pour avoir un effet thérapeutique significatif. Les diffuseurs servent donc principalement à détendre et à favoriser le bien-être général. Ou, justement, à entraîner l’odorat.
Utiliser un diffuseur correctement
Les diffuseurs de parfum modernes sont souvent dotés d’une technologie à ultrasons. Il suffit de verser un peu d’eau et quelques gouttes d’huiles essentielles dans le diffuseur, et de l’enclencher. Des oscillations électriques sont converties en vibrations et libèrent les microparticules contenues dans l’huile, qui se mélangent à l’eau. L’appareil diffuse ensuite le liquide sous forme de brume. Non seulement cette brume légère produit un parfum intense, mais elle humidifie aussi l’air asséché par le chauffage, ce qui a ses avantages en hiver. Lorsque le diffuseur vient à manquer d’eau, il s’éteint automatiquement. Mme Voneschen possède plusieurs diffuseurs. Son conseil : « Changez l’eau au moins toutes les 24 heures, car des germes peuvent rapidement y proliférer ».
Certains appareils fonctionnent uniquement avec des huiles essentielles, sans eau. Ils sont plus silencieux, produisent un parfum plus fort et le propulsent à l’aide d’une pompe à air comprimé. Ils conviennent mal aux grands espaces, car leur portée est plus restreinte que celle des diffuseurs d’eau et d’huiles essentielles. Les deux variantes sont une bonne alternative aux brûleurs de parfum.
Évitez les brûleurs de parfum !
Vous vous rappelez des vieilles méthodes comme les brûleurs de parfum ? Vous savez, ces dispositifs qui consistent à verser les huiles essentielles dans une petite coupe, et à allumer une bougie à chauffe-plat dessous. On ne les utilise plus, car ils sont dangereux pour la santé. En effet, la flamme de la bougie est très chaude et crée des produits de combustion comme la suie et le formaldéhyde.
Évitez-les à tout prix, surtout si vous vivez avec des enfants ou des animaux de compagnie, car ils sont plus sensibles à ce genre de substances nocives. Optez plutôt pour des diffuseurs de parfum. Ils ne brûlent pas les huiles essentielles ; ils se contentent de les nébuliser, sans produit de combustion.
Conseils d’achat : choisissez un diffuseur de qualité
Certaines huiles essentielles attaquent le plastique. « Le diffuseur devrait être en verre ou en plastique de qualité, mais ce n’est pas toujours le cas des modèles peu chers fabriqués en Chine », nous explique l’aromathérapeute. Faites attention au matériau de fabrication.
On recommande de changer de parfum de temps en temps pour entraîner l’odorat, car le nez s’habitue à l’odeur et cesse de la percevoir au bout d’un certain temps. Autre conseil : procurez-vous plusieurs huiles essentielles. Veillez à acheter des huiles 100 % naturelles. Les produits bas de gamme, souvent très bon marché, contiennent des solvants ou des substances odorantes synthétiques mauvaises pour la santé.
Utilisez votre diffuseur aussi souvent que vous le souhaitez, l’important étant de ne pas le laisser enclenché continuellement. En général, les appareils ont un mode de fonctionnement intermittent intégré. Selon Mme Voneschen, une trop grande quantité de molécules olfactives dans l’air peut provoquer des nausées ou des maux de tête. Les options comme l’éclairage LED ou la diffusion en brume très fine sont sympathiques, mais pas indispensables.
Voici cinq huiles essentielles et leurs effets et usages en guise d’introduction à l’aromathérapie.
Cinq huiles essentielles et leurs effets
Le jasmin :
- odeur suave,
- agit surtout sur les émotions, détend, harmonise et renforce,
- en aromathérapie, on l’emploie notamment en cas d’anxiété et d’états d’épuisement.
Le pin :
- sent le menthol et les herbes,
- stimule la circulation et améliore la concentration,
- en aromathérapie, l’huile de pin est employée pour traiter les maladies des voies respiratoires, les troubles de la circulation sanguine et les états de stress.
Huiles essentielles
Remise quantitative
CHF13.10 à partir de 2 pièces CHF2740.–/1l
Aromalife Kiefernadel Ätherisches Öl
La lavande :
- odeur de fleur et d’herbe,
- la lavande est l’une des rares huiles essentielles que l’on peut appliquer sur la peau sans la diluer,
- calme et favorise le sommeil,
- en aromathérapie, on l’utilise en cas d’agitation, de troubles du sommeil et de crampes.
La citronnelle :
- a une odeur fraîche, légèrement citronnée,
- a un effet stimulant et antidépresseur,
- la citronnelle est par exemple utilisée pour traiter les états de faiblesse, l’humeur dépressive ou les refroidissements.
Le bois de rose :
- sent la fleur, le bois et la rose,
- a un fort pouvoir antibactérien, fortifiant et harmonisant,
- les aromathérapeutes l’utilisent notamment en cas d’inflammation cutanée, de plaies, et de symptômes dépressifs.
/ Photo d’en-tête : Shutterstock
Annalina Jegg
Autorin von customize mediahouse
oliver.fischer@digitecgalaxus.chJe me décrirais comme ça : ouverte d'esprit, j'aime prendre le temps de réfléchir, j'ai besoin de me retrouver seule de temps et temps, je suis curieuse, plutôt drôle et, bien sûr, époustouflante.
L'écriture est ma vocation : à 8 ans, j'écrivais des contes de fées, à 15 ans des paroles de chansons « super cool » (que personne n'a jamais eu l'occasion d'écouter), au milieu de la vingtaine un blog de voyage, et maintenant des poèmes et les meilleurs articles de tous les temps !
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