
Test du Dji RoboMaster S1 : pas donné, mais malheureusement génial

Dji savait déjà faire des drones ; elle se lance désormais dans la fabrication de robots. Une excellente idée, comme le démontre le RoboMaster S1. Même si la programmation de ce robot éducatif en est encore à ses débuts, je me suis énormément amusé lors de ce test.
Mes yeux se sont mis à briller lorsque j’ai enfin tenu la grosse boîte blanche contenant le RoboMaster S1 de Dji entre les mains. Si j’avais su ce qui m’attendait, j’aurais sûrement versé une larme de joie. Mais je vous en dirai davantage plus tard. Venons-en d’abord aux faits : Dji, jusqu’ici connue pour ses drones, a créé un robot que j’ai testé sous toutes les coutures.

Le début d’une belle amitié
En ouvrant le carton, je découvre de nombreuses pièces détachées. D’accord, le robot n’arrive pas en un seul morceau, il doit d’abord être monté. J’ai pensé : « Quelle merde ! Je n’ai pas envie de monter mon robot, je veux jouer avec ! » J’ai ensuite changé d’avis : « En fait, c’est une super idée, car au lieu de recevoir un produit fini je peux découvrir le RoboMaster en le montant et ainsi mieux comprendre son fonctionnement. »

La finition des différentes pièces semble soignée et elles ont l’air solides. Avec un poids total de 3,3 kilos, le S1 est une belle bête. Le câblage et le parcours des câbles fonctionnent de façon simple et logique. La température d’utilisation optimale recommandée se situe entre -10 et 40 °C. J’en conclus donc que je peux également utiliser le RoboMaster S1 en extérieur. Mais j’en suis encore loin : je dois encore serrer un grand nombre de vis, emboîter ou accrocher la plupart des pièces à de multiples endroits et brancher des câbles. Après deux heures et demie de vissage environ, je constate que le tout est définitivement stable.
Mon RoboMaster S1 prend vie
Bon, en piste maintenant. Après avoir entièrement chargé la batterie à l’aide du chargeur fourni dans la livraison, je la place à l’arrière du RoboMaster, en espérant avoir correctement vissé et assemblé le tout. Un chargement complet dure environ une heure et demie. J’effectue une légère pression sur le bouton marche situé sur la batterie, quatre LED s’allument alors l’une après l’autre et puis... plus rien. C’est tout ? Je réessaye ensuite en appuyant longuement sur le bouton marche, et voilà, le RoboMaster S1 s’allume, fait du bruit et enclenche le ventilateur du contrôleur. N° 5… euh, le RoboMaster S1 est vivant !

J’avais déjà préalablement installé l’application – disponible pour iOS ou Android – sur mon iPhone, donc c’est parti ! La connexion via WiFi et le calibrage des roues et du cardan durent moins de trois minutes. Je lance directement le mode « solo » sans même avoir jeté un œil au manuel d’utilisation. Cependant, vous n’arriverez à rien de cette manière, si ce n’est tourner en rond en mode « GTA » en tapant sur les nerfs de tout le monde : une véritable partie de plaisir ! Via mon smartphone, je peux contrôler le robot, faire pivoter la caméra, lancer des rayons lumineux ou des billes de gel, prendre des photos ou des vidéos, contrôler le niveau de la batterie, changer la couleur des LED, faire quelques réglages ou des exercices ciblés.

Je ne teste pas le mode combat puisque je ne dispose que d’un seul robot. Vous pourrez faire la course avec d’autres RoboMaster à cette adresse, organisez des compétitions de tir, ou bien faire n’importe quoi avec d’autres pilotes. En tant qu’adulte responsable, je devrais vous le déconseiller, mais je n’en ai pas envie. Personnellement, le mode solo et les choses absurdes qu’il permet de faire m’amusent beaucoup. Je m’amuse d’ailleurs tellement que je n’ai pas vraiment envie d’affronter un deuxième robot. Rouler dans le bureau en vision subjective. Grâce à ses roues mecanum, le RoboMaster S1 se déplace dans toutes les directions. Prendre des photos et tirer sur les pieds de mes collèges ou effrayer mes supérieurs grâce à des messages étranges dans le haut-parleur : tout cela est très amusant !

La batterie de 2 400 mAh est censée tenir 35 minutes sur une surface plane à une vitesse moyenne de 2 m/s. La mienne a même tenu presque 40 minutes. En mode veille, la batterie a une durée de vie de 100 minutes. Dans mon cas, elle a presque atteint 110 minutes. La vitesse maximale est de 3,5 m par seconde, soit environ 13 km/h. Selon Dji, la portée avec une connexion WiFi par téléphone est comprise entre 130 et 140 m avec une fréquence de 2,4 GHz, et entre 70 et 90 m avec une fréquence de 5,8 GHz. Mon test en extérieur me permet de le confirmer. En intérieur, c’est différent : dès qu’il y a des obstacles entre le robot et le téléphone, par exemple, des murs, des gens ou des objets, la portée chute à environ 20 à 30 m.
Programmation dans le labo RoboMaster
Cependant, le véritable but du RoboMaster 1 est sa faculté d’enseignement. En effet, selon Dji et les inscriptions figurant sur la boîte, il s’agit d’un « robot éducatif ». Outre le mode solo et le mode combat, l’utilisateur dispose d’un mode labo destiné à remplir cette fonction. Dans ce mode, vous pouvez recopier des mini programmes grâce au langage de programmation Scratch, regarder des tutoriels vidéo enrichissants conseils supplémentaires ou écrire vos propres programmes en langage Scratch ou en langage Python (encore en version bêta). Ma première impression : cette histoire de labo est encore en pleine phase bêta.

Étant donné que je ne suis pas un as de la programmation, je me suis contenté de recopier quelques programmes dans le cadre de ce test. Les fonctionnalités du labo disponibles sur smartphone ne sont pas optimales. L’écran de mon iPhone est tout simplement trop petit pour pouvoir identifier parfaitement les différentes briques de Scratch. De plus, j’ai paramétré la langue de l’application sur allemand, mais si les briques sont effectivement écrites en allemand, les instructions restent quant à elles affichées en anglais. Un point que Dji devrait améliorer.

J’ai recopié les trois premiers programmes en respectant scrupuleusement les instructions. Avec les deux premiers, tout a été nickel. Mais pour le troisième, le RoboMaster S1 a refusé de collaborer pendant un long moment. Peu importe ce que je programmais, il décidait toujours de faire autre chose. La tâche semblait pourtant très simple : identifie les panneaux avec les chiffres, retiens bien leur place puis tire dessus un par un. C’est seulement lorsque je me suis aidé de mon ordinateur Surface pour lire le tout sur un plus grand écran que j’ai constaté que j’avais commis une petite erreur dans le code. Très bien, donc le robot n’en fait qu’à sa tête quand je lui donne de mauvaises instructions.
Un robot qui dépasse toutes les attentes
Le RoboMaster S1 a tout ce que j’attendais de lui... et bien plus encore. Quand j’ai appris que Dji avait fabriqué un robot, j’espérais que ses finitions seraient bonnes et qu’il aurait un style élégant. Check et check. En ce qui concerne ces deux critères, Dji a fourni un excellent travail. J’espérais aussi que le robot pourrait se déplacer dans toutes les directions et qu’il disposerait d’une caméra dotée d’une fente pour carte microSD. Check et check. Il est vrai que la qualité des photos et des vidéos pourrait être améliorée. Les résolutions maximales de 2560×1440 pixels pour les photos et de 1080 p et 30 FPS pour les vidéos ne sont pas terribles. Un capteur CMOS-1/4" de cinq mégapixels ne fait pas mieux. Dans l’ensemble, je m’imaginais un gadget amusant. Check, sans hésiter.

Je peux comprendre que Dji recommande le RoboMaster S1 à partir de 14 ans seulement. Enfin je dis ça parce que je n’ai pas 13 ans. En effet, le RoboMaster est amusant, et même incroyablement amusant, mais les billes de gel tirées par le S1 peuvent causer des dégâts si elles sont mises entre de mauvaises mains. Certes, il s’agit seulement de copolymère et de polyacrylate (des substances non polluantes) trempées dans de l’eau pendant quatre heures, mais elles peuvent par exemple blesser un œil si l’utilisateur ne respecte pas une certaine distance. La fonction caméra et le pilotage du robot via l’écran du téléphone, sans contact visuel direct, nécessitent également une certaine maturité.

Quelles fonctions inattendues propose le RoboMaster S1 ? Je pense qu’il s’agit de la fonction « suivre les gens ». Pour ce faire, il me suffit d’appuyer sur le bouton correspondant sur l’écran et de sélectionner une personne située dans le champ de vision du robot. Celui-ci commence alors à la suivre à une distance comprise entre deux et trois mètres. Ce programme fonctionne de façon étonnamment fiable. En cas de fort ensoleillement (et de contre-jour), le robot perd néanmoins rapidement son objet cible des yeux. La partie s’arrête également s’il y a un fond de même couleur. Un pull-over noir devant un mur noir ? Vous pouvez oublier. Je peux par ailleurs enregistrer des séquences de mouvement programmées par mes soins à l’aide d’une numérotation abrégée et les lancer à tout moment. Je peux également enregistrer des messages vocaux sur mon téléphone et les diffuser ensuite sur le RoboMaster S1 grâce au haut-parleur. Pendant ce temps, le microphone intégré à la caméra enregistre alors tout ce qui se passe autour du robot.
Bilan Je sais ce que je veux pour Noël
Le RoboMaster S1 (« Step One ») n’est pas parfait. L’élément véritablement central, le labo de l’application RoboMaster, gagnerait à être amélioré. Les traductions ratées, une communauté encore inexistante et des progrès qui ne sont pas sauvegardés malgré la confirmation de sauvegarde font partie des choses que Dji doit absolument corriger. En outre, j’ai parfois remarqué un décalage lors du pilotage via l’écran du smartphone. En présence d’obstacles, le RoboMaster S1 perd par ailleurs sa connexion bien plus vite que je ne le souhaiterais. De plus, le RoboMaster S1 ne sauvegarde pas toujours les photos sur la carte microSD et je n’ai toujours pas compris pourquoi.

Malgré tout, le RoboMaster S1 est selon moi le gadget de l’année. Il s’agit d’un must-have à noter sur sa liste de cadeaux, que ce soit pour Noël, son anniversaire ou une occasion spéciale. Le fait qu’il ne soit pas parfait le rend d’une certaine manière humain. Le simple fait de voir les visages de mes collègues sur l’image en direct pendant que je fais tournoyer le robot entre les pieds de leurs bureaux vaut son pesant d’or. Quel que soit l’endroit où je conduis le RoboMaster S1, il est aussitôt au centre de l’attention. Même si j’ai l’impression de jouer avec un jouet pour hommes, je remarque aussi à ma grande surprise de nombreux regards envieux de la part des femmes.

Je me suis pris d’affection pour mon ami à quatre roues en plastique dès la première vis posée. Du montage instructif au vagabondage insensé, mais extrêmement amusant, en passant par les photos, le jet de billes de gel et la programmation ambitieuse, j’ai passé un excellent moment avec le RoboMaster S1. Même s’il coûte la coquette somme de 500 francs ou euros (prix au 17/12/19), c’est un achat que je recommande vivement.
PS : étant donné que ma famille et mes amis sont abonnés, je sais qu’ils ont lu cet article. J’espère donc qu’ils ont conscience que c’est bientôt Noël et qu’ils comprendront mon message. Si vous ne voulez rater aucun grand moment de la robotique ou des gadgets de ce genre, suivez-moi en cliquant sur le bouton « Suivre l'auteur » sur le profil de l’auteur de cet article.


Quand je ne suis pas en train de me bourrer de sucreries, vous me trouverez dans un gymnase: je suis joueur et entraîneur passionné d’unihockey. Quand il fait mauvais, je bidouille mon PC assemblé par mes soins, des robots et autres jouets électriques. La musique m’accompagne de partout. Les sorties VTT en montagne et les sessions de ski de fond intenses font aussi partie de mes loisirs.