Un panneau OLED lumineux
En coulisse

Yeah, science: le fonctionnement des OLED

Luca Fontana
17/9/2018
Traduction: Sophie Boissonneau

Les OLED sont des LED organiques autoémissives. Elles fonctionnent comme des pixels normaux qui affichent une image, si ce n’est qu’elles gèrent elles-mêmes leur luminosité. Les pixels LCD n’en sont pas capables. Découvrez tout sur le fonctionnement des TV OLED ici.

OLED. La technologie règne en maître sur le marché des téléviseurs haut de gamme. Les fabricants de smartphones aussi font de plus en plus souvent confiance à l’OLED. La technologie tire sa particularité de ses LED qui sont organiques et beaucoup plus petites que les LED synthétiques. Elles peuvent ainsi produire une image tout en s’autoéclairant.

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Un instant… Les OLED produisent une image et leur propre lumière?

Ouip, c’est exactement ça, je vous explique tout ça dans l’article.

Migration d’électrons dans les couches organiques

Un pixel OLED se compose de six couches. Les deux couches extérieures sont en verre très fin, le substrat. Ces deux couches enserrent le «sandwich OLED» et le protègent. Entre les deux couches de verre, on trouve deux électrodes: la cathode et l’anode. Une tension électrique se crée entre les deux électrodes. C’est là que se trouvent les couches internes: la couche émissive et la couche de transport. Ce sont les couches organiques qui émettent la lumière.

Un pixel OLED se compose de six couches
Un pixel OLED se compose de six couches
Source : Luca Fontana

Attention, on va maintenant passer aux choses sérieuses: physique des molécules et tout ça.

Étape 1: application de la tension

Pour allumer un pixel OLED, on le met sous tension: un courant électrique circule de la cathode à l’anode en traversant les différentes couches – un circuit électrique est créé.

Un circuit électrique: le courant passe par la cathode et repart par l’anode
Un circuit électrique: le courant passe par la cathode et repart par l’anode
Source : Luca Fontana

Étape 2: des électrons et des trous

Dès que le courant passe dans le pixel, la cathode reçoit de la source d’énergie ce que l’on appelle des électrons, c’est-à-dire des particules élémentaires chargées négativement. L’anode perd alors des électrons qui quittent le pixel en la traversant. Les pixels manquants laissent alors des «trous» dans la couche de transport.

Les électrons entrent dans le système par la cathode et laissent des «trous» dans l’anode
Les électrons entrent dans le système par la cathode et laissent des «trous» dans l’anode
Source : Luca Fontana

En physique, un trou n’est pas comme un nid de poule ou un trou dans un pantalon, c’est un «emplacement inoccupé». Sans les électrons, de tels trous n’existeraient pas. C’est comme des bulles d’air dans l’eau: l’eau représente les électrons et l’air des bulles, la charge positive. Les bulles en elles-mêmes représentent les trous, elles n’existeraient pas sans eau autour.

Si tout ça est trop abstrait pour vous, imaginez les électrons et les trous comme des éléments électriquement chargés. Les électrons ont une charge négative, alors que les trous ont une charge positive. Ça suffit pour comprendre la suite.

Étape 3: la grande migration

Les trous chargés positivement se déplacent vers la couche de transport, alors que les électrons chargés négativement vont dans la couche émissive. La couche de transport est donc chargée positivement et la couche émissive se charge négativement.

Les électrons et les trous migrent les uns vers les autres
Les électrons et les trous migrent les uns vers les autres
Source : Luca Fontana

Étape 4: quand les trous et les électrons se rencontrent

Les trous sont bien plus mobiles que les électrons et passent de la couche de transport à la couche émissive où sont les électrons. Lorsqu’un trou chargé positivement entre en collision avec un électron chargé négativement, les deux tensions opposées s’annulent. L'impact déclenche une brève émission d'énergie sous la forme d'une particule lumineuse, un photon est créé.

La lumière vient de la collision
La lumière vient de la collision
Source : Luca Fontana

Il se produit des centaines d’impacts par seconde, un pixel OLED émet donc une lumière constante tant qu’il reste sous tension. Si le courant est coupé, le pixel s’éteint. Les écrans OLED n’ont pas de rétroéclairage et peuvent donc afficher de vrais noirs – l’expression «True Black» s’est imposée.

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Les OLED ne se contentent bien évidemment pas de s’allumer ou de s’éteindre. Il est possible de régler la luminosité de chaque pixel en ajustant la tension. Plus le pixel reçoit une tension forte, plus il y aura de trous et d’électrons qui naviguent entre les couches organiques. Comme il y a plus d’électrons et de trous, il y a plus d’impacts et donc également plus de photons générés – ou particules lumineuses – et plus il y a des particules lumineuses… Plus le pixel OLED est lumineux!

Résumé des quatre étapes du phénomène physique:

  1. Le pixel OLED est mis sous tension électrique.
  2. Les électrons passent par la cathode et laissent des trous dans l’anode.
  3. Les trous rencontrent les électrons.
  4. Les impacts génèrent des particules lumineuses qui jouent sur la luminosité du pixel.

Et les couleurs alors?

Pour qu’un pixel OLED émette de la lumière colorée, un filtre de la couleur souhaitée est placé avant ou après un des substrats. Donc si le pixel doit émettre de la lumière rouge, on ajoute un filtre rouge au sandwich OLED.

Comment les pixels peuvent-ils changer de couleur? Un pixel OLED se compose en fait de quatre sous-pixels: un rouge, un vert, un bleu et un blanc. En fonction de la luminosité de chacun des sous-pixels, on obtient différentes couleurs. Par exemple, si les quatre sous-pixels ont tous la même luminosité, le pixel OLED apparaît blanc.

Chaque pixel OLED est composé de quatre sous-pixels
Chaque pixel OLED est composé de quatre sous-pixels
Source : Luca Fontana

Voilà comment plusieurs millions de pixels alignés les uns à côté des autres peuvent afficher différentes couleurs. Chaque pixel émet sa propre lumière et peut influencer sa luminosité et sa couleur indépendamment des autres pixels. Cet ensemble crée une image.

Image titre de www.lgoledlight.com
Photo d’en-tête : Un panneau OLED lumineux

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Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.» 

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