

Matebook X Pro : vraiment le meilleur ordinateur portable disponible ?

Chic, rapide, léger et compact : sur le papier, le Matebook X Pro de Huawei offre tout ce que l'on peut désirer. Mais est-ce vraiment la bête à bon dieu que beaucoup prétendent ?
J'ai besoin d'un nouvel ordinateur portable. Bien que le terme "besoin" soit un peu fort. Je veux un nouveau portable, c'est mieux. Comme j'aime faire du shopping au-dessus de mes moyens, l'appareil de mes rêves répond aux critères suivants :
- 13 pouces
- 16 GB de RAM
- Système SSD d'au moins 256 Go
- Un Intel i5 récent ou supérieur
- léger et compact
- En option : écran tactile UHD
Ce ne sont pas des exigences impossibles et pourtant, je n'ai pas encore trouvé d'appareil qui non seulement fournisse les bonnes spécifications, mais qui soit également convaincant en termes de qualité. Le Dell XPS 13 était le plus proche, mais j'attendais sa refonte. C'est pourquoi j'ai été attentif lorsque j'ai entendu parler de la deuxième version du Matebook de Huawei. Entre-temps, l'appareil est également disponible chez nous, dans la version de mes rêves. J'aurais préféré le gris à l'argent, mais pour la couleur

Design, specs et accessoires
- Ecran : 13,9 pouces, 3000 x 2000 pixels
- Écran tactile
- Intel Core i7-8550U
- Nvidia Geforce MX150 2GB
- 16 Go de Ram LPDDR3
- 512 GB NVMe SSD
Le Huawei Matebook X Pro s'inspire du Macbook pour son design, comme beaucoup de fabricants. Si l'on tient les appareils côte à côte, il est difficile de les distinguer une fois fermés, hormis le logo. Le Matebook est sobre mais élégant. En fonctionnement, l'appareil, avec son écran presque sans bords, semble toutefois bien plus contemporain que le Macbook. Heureusement, les similitudes ne s'arrêtent pas à l'aspect extérieur. Au toucher aussi, le Matebook donne une impression de qualité. Rien ne claque ou ne craque, il n'y a pas de bords tranchants comme sur le Lenovo C930 de Kevin et il peut être ouvert d'une seule main sans que l'appareil ne bascule vers l'arrière. Seul le pavé tactile présente un défaut. J'y reviendrai plus tard. De plus, avec ses 1,33 kg, l'ordinateur portable est agréablement léger.

Bien que le Matebook X Pro possède le même écran que mon ancien Lenovo 910, il est nettement plus petit. Il tient donc sans forcer dans mon sac à bandoulière.
Côté connectique, on retrouve les habituels : 1x casque, 2x USB-C (les deux utilisables pour la recharge, dont un Thunderbolt 3), 1x USB-A 3.0. Huawei fournit toutefois un hub USB-C. Vous disposez ainsi d'un port HDMI, d'un port VGA, d'un port USB-C et d'un port USB-A. Une occasion manquée d'y ajouter un lecteur de carte SD.

L'emplacement de la webcam est inhabituel : elle se trouve entre les touches F6 et F7 et se déploie en appuyant sur un bouton. Il n'est donc pas nécessaire de couvrir la caméra si vous voulez être sûr que personne ne vous espionne. L'inconvénient de ce placement est l'angle de vue. Alors que la qualité d'image de la caméra 1 MP est suffisante pour les conversations vidéo, tout le monde doit vous regarder dans les narines. Comme les gens lèvent les yeux vers moi d'une manière ou d'une autre, cela n'a pas changé grand-chose pour moi 😉. Mais si vous utilisez régulièrement le chat vidéo, j'y réfléchirais à deux fois ou j'opterais pour une webcam séparée.

Peu de bloatware
En plus de l'habituel "Candycrush" et de Microsoft Office, seul le PC Manager de Huawei est installé. Il vous permet de rechercher des mises à jour de pilotes ou de synchroniser votre smartphone Huawei si nécessaire. La seule chose qui me dérange dans le logiciel est qu'il place une icône à droite de l'affichage de l'heure dans la barre des tâches. Ce n'est que lorsque vous quittez le programme que l'icône disparaît. Mais vous perdez alors aussi les mises à jour automatiques des pilotes.
L'affichage
L'écran a une résolution de 3000 x 2000 pixels. Ce n'est pas tout à fait de l'UHD, mais c'est toujours plus qu'assez de pixels pour produire une image très nette. Malheureusement, tous les programmes Windows ne sont pas encore optimisés pour de telles résolutions, ce qui se traduit par des menus et des polices minuscules. Ce n'est pas aussi grave qu'avec l'UHD. La haute résolution pèse certes sur la batterie, mais les photographes sont particulièrement tributaires de la haute densité de pixels - tout comme de la fidélité à 100 pour cent des couleurs en sRGB.

Le rapport largeur/hauteur de 3:2 est également appréciable, car il offre plus d'espace de travail utilisable dans la plupart des applications. En revanche, le format papier provoque des barres noires dans les vidéos ou les jeux. Elles ne sont toutefois pas assez importantes pour me gêner.

Pour le reste, l'écran est convaincant avec de grands angles de vision (178°) et une luminosité élevée de 450 Nits, ce qui permet de l'utiliser relativement bien à l'extérieur malgré un écran réfléchissant. L'écran tactile réagit rapidement et avec précision, mais en l'absence d'un affichage à 360°, je n'ai que rarement utilisé cette possibilité de saisie.
Les haut-parleurs
Le Matebook est équipé de haut-parleurs sous le clavier. Ils sont visibles grâce à deux bandes étroites à côté du clavier. Lorsque le Dolby Atmos est activé, ils produisent un son étonnamment puissant. Je n'ai jamais eu l'impression que le son venait d'en haut, mais la qualité est très bonne pour un ordinateur portable.
Batterie
Le Matebook est équipé d'une batterie lithium-polymère de 57,4 Wh. En travail bureautique normal (écriture, surf et de temps en temps Youtube) avec une luminosité de 75 pour cent, il tient entre 8 et 9 heures.
Lors d'un test de stress avec Heavyload, qui utilise tous les processus à 100 pour cent, la fin est atteinte après environ 2 heures. L'appareil est donc légèrement en avance sur la concurrence.
Pour finir, j'ai fait un streaming continu sur Youtube. À 75 pour cent de luminosité, le Matebook a duré 6h45. C'est une valeur impressionnante. Le Lenovo C930 s'est arrêté après 5:30 h.
Touchpad, clavier

Le pavé tactile est l'un des éléments les plus importants d'un ordinateur portable. Ce constat peu surprenant est partagé par tous les fabricants, mais peu d'entre eux parviennent à égaler le leader du secteur, Apple. Le Matebook est pourtant presque à égalité. Le pavé tactile est agréablement grand, même s'il n'est pas aussi grand que celui des ordinateurs portables d'Apple. Il réagit avec une précision agréable et même les saisies multitouch fonctionnent directement et sans retard. La seule chose qui me dérange un peu, c'est qu'il claque légèrement lorsqu'on le touche. Par exemple, lorsque je veux sélectionner un passage de texte en tapant au lieu de cliquer, il m'arrive de me tromper. Ainsi, le pavé tactile n'est pas aussi qualitatif qu'il pourrait l'être. Il a l'air, en exagérant, d'être "à la diable". Rien qui ne me donne envie de passer des nuits blanches, mais c'est juste un détail inesthétique.

Le clavier rétroéclairé m'a convaincu dès le premier contact. Les touches sont certes relativement plates et la course des touches de 1,22 mm est également plutôt étroite, mais taper dessus est un vrai plaisir. Je ne fais presque jamais de fautes de frappe et le clavier effectue toutes les saisies de manière fiable. Pour une fois, toutes les touches sont au bon endroit. C'est devenu un véritable fléau de voir comment les fabricants trouvent toujours de nouvelles dispositions, alors que nous nous sommes mis d'accord depuis longtemps sur un design. Attendez de lire la critique de notre collègue Martin Jud sur son ordinateur portable de jeu MSI-GS65
Performances
Huawei offre au Matebook une carte graphique Nvidia dédiée. Avant que vous ne fassiez des bonds en l'air, je dois vous ramener à la réalité. Il s'agit simplement d'une MX 150 et de la version économique. Il existe en effet une autre variante, beaucoup plus puissante. Elle est basée sur la puce GP108 de la série Pascal. La MX 150 est donc l'équivalent d'une GTX 1030 pour les appareils mobiles, mais elle est bien plus rapide que les puces graphiques intégrées comme l'UHD Graphics 620 d'Intel. Comme on pouvait s'y attendre, elle ne suffit pas pour jouer sérieusement, mais si vous réduisez les détails graphiques en Full HD, vous pouvez jouer à "Overwatch" à une vitesse moyenne de 50 fps.
Même avec une carte graphique dédiée, il ne s'agit pas d'une machine de jeu, comme le montrent les benchmarks. Le 3D Mark Firestrike a obtenu tout juste 2411 points. L'ordinateur portable de jeu MSI de Martin obtient plus de 12 000 points avec une GTX 1070. Cela ne suffit vraiment que pour les jeux simples ou avec un minimum de détails. Mais il est tout de même possible de jouer un peu dessus.

Avec sa haute résolution et son écran aux couleurs fidèles, le Matebook est de toute façon plutôt conçu pour le traitement d'images. C'est là que le quadricœur Intel i7-8550U intégré entre en jeu. Il est cadencé à 2.0 GHz et peut monter jusqu'à 4 Ghz en mode turbo. Le processeur du Matebook a un TDP de 15 W. Plus la consommation est élevée, plus l'ordinateur portable peut fonctionner longtemps à pleine charge avant que le CPU ne soit ralenti. Les huit threads disponibles sont idéaux pour la compilation multi-cœur. En d'autres termes, l'ordinateur portable devrait également être intéressant pour les programmeurs, mais même en surfant sur Internet, plus de cœurs et de threads sont utiles.
Au Cinebench R15, le Huawei obtient 534 points au test CPU. Le Lenovo Yoga C930, que Kevin a examiné de près, s'en sort mieux avec sa consommation de 25 W et le même processeur. En revanche, grâce à sa carte Nvidia, Huawei marque des points dans le test OpenGL avec 90,91 fps. C'est plus de 60 pour cent plus rapide que le Yoga, mais derrière les ordinateurs portables avec une "vraie" carte graphique comme les Ultabooks, que Martin a testé. Ils obtiennent chacun des valeurs entre 95 et 110 fps. Néanmoins, cela permet au Matebook de fonctionner aussi bien pour l'édition d'images que pour le montage vidéo.

Sur Geekbench, le Matebook se situe dans la moyenne haute avec les scores suivants : 4907 points en simple cœur et 14 421 en multi-cœur. Il obtient ainsi pratiquement le même résultat que le Yoga C930. La situation est différente dans le benchmark Compute, qui est conçu pour le traitement d'images. Le X Pro obtient un score de 41 520 points, ce qui le place parmi les meilleurs appareils à caractéristiques comparables, selon le classement Geekbench.
À pleine charge, le ventilateur est nettement audible, mais reste dans une plage supportable. De toute façon, je n'ai réussi à obtenir ce résultat qu'en jouant ou en faisant des benchmarks. En mode bureautique normal, les ventilateurs restent silencieux et s'ils s'emballent, ils ne sont généralement que faiblement perceptibles. Dans l'ensemble, le bruit ne m'a pas dérangé.
Il en va de même pour la chaleur. Les repose-mains deviennent un peu chauds avec le temps si vous sollicitez vraiment le Matebook. Mais cela n'a jamais pris des proportions gênantes.
Les benchmarks confirment également mon sentiment subjectif. La vitesse de travail m'a agréablement surpris. Bien sûr, la machine vient d'être installée, mais chaque application démarre immédiatement, Chrome n'a jamais été aussi rapide malgré plus de 30 onglets ouverts et Photoshop, etc. fonctionne également rapidement.
Conclusion

Huawei a livré avec le Matebook X Pro un appareil fantastique qui convainc presque sur toute la ligne. De la finition au design en passant par les performances, il n'y a rien à redire. Le clavier et le trackpad sont parmi les meilleurs que j'ai eus entre les mains sur un ordinateur portable. Je préfère également le facteur de forme 3:2 aux appareils mobiles 16:9. Huwei a même inclus une station d'accueil dans l'emballage. Les seuls reproches que l'on peut formuler sont le prix élevé, qui n'est toutefois pas inhabituel pour des appareils dotés de cet équipement - mais tout de même - et d'autre part le positionnement certes original, mais pas vraiment fonctionnel de la webcam. Pour ceux qui acceptent ces critiques, le Matebook X Pro est l'un des meilleurs ordinateurs portables du moment


En tant que fou de jeu et de gadgets, je suis dans mon élément chez digitec et Galaxus. Quand je ne suis pas comme Tim Taylor à bidouiller mon PC ou en train de parler de jeux dans mon Podcast http://www.onemorelevel.ch, j’aime bien me poser sur mon biclou et trouver quelques bons trails. Je comble mes besoins culturels avec une petite mousse et des conversations profondes lors des matchs souvent très frustrants du FC Winterthour.