Dans les coulisses

32 heures de folie : 1er épisode

L'ambiance était à son comble lors du premier Hackathon de digitec, un événement qui a vu s'affronter 11 équipes. Y ont été consommées 222 bouteilles de Fritz Kola, 190 canettes de Red Bull, 60 pizzas et enfin 498 bières. À la clé ? Des prix à gagner et la gloire à célébrer ! Mais travailler à une mission commune avec ses alliés, ça, c'est inestimable !

Les jeudis ne sont pas réputés pour être faciles. On fait tout ce qu'on peut pour boucler les dossiers en suspens avant le week-end le lendemain. C'est pour cela que je ne suis pas fan. Mais aujourd'hui, c'est différent, car l'ambiance dans le bâtiment com.west à Zurich Ouest n'est pas la même que d'habitude. Bien que l'horloge n'affiche que 7 h 55, de nombreux UX designers, ingénieurs et product owners font déjà le pied de grue dans les locaux. Parés pour l'épreuve de force qui les attend, tous arborent fièrement un t-shirt blanc portant l'inscription « hacker ».

Tobias Quelle-Korting, Head of Product de la boutique en ligne, déborde d'énergie : il raconte que les collègues ont réaménagé tout un étage en quelques heures la veille, que les gens ont échangé leur place avec d'autres et qu'ils se sont réunis en groupes de projet. Pour lui, le « nous » revêt un caractère sacré. Il n'arrête pas de l'employer. Dans ces lieux, il y a quelque chose qui prend forme grâce à un ensemble.

Un abonnement pour couches

Pour mettre sur pied un tel événement, Tobias et ses alliés de choix ont dû faire preuve d'une bonne dose de persuasion pour un projet audacieux qui consiste à réunir neuf équipes de développeurs pendant deux jours autour de pipelines de développement. Ça, c'est ce que j'appelle être piratif ! Plus de 30 idées y ont vu le jour. Mais il a fallu la jouer démocratie : les têtes créatives ont présenté leurs idées à l'équipe rassemblée pour cette cause et ont fait les yeux doux aux meilleurs hackers. En gros, trois catégories d'idées ont émergé : celles qui sont déjà présentes dans le pipeline sous une forme légèrement modifiée ; celles qui auraient été difficiles à concrétiser en deux jours ; celles, enfin, qui allient ambition et pragmatisme. 11 idées sont finalement sorties du lot. En voici quelques exemples :

  • l'abonnement : nous vendons de nombreux produits dont on ne peut pas se passer. Chez Galaxus, les couches, par exemple, se vendent comme des petits pains. La merde, ça fait vendre, encore et encore ;
  • Magic Like : oubliez l'invention de la roue ou du World Wide Web, ce qui a révolutionné notre société, c'est Tinder. Alors pourquoi ne pas swiper des produits après tout ;
  • Ticketing next century : le système de billetterie dans nos magasins date du dernier millénaire. Taper un numéro pour obtenir un billet. Une équipe va s'atteler aux codes-barres ;
  • DG Careers : en tant qu'entreprise, comment faire pour nous rendre encore plus attrayante tout en mettant l'accent sur nos points forts ? Une équipe se chargera de remanier notre page d'offres d'emploi ;
  • panier d'achats à plus de 50 CHF : le supplément pour quantité minimale ne remporte pas l'adhésion du public, et c'est le moins qu'on puisse dire. Une équipe développe un système proposant automatiquement des produits du quotidien se prêtant au réapprovisionnement.

Jour 1

8 h 25 : une quantité non négligeable de bière est livrée au labo des pirates. Après tout, il est déjà 16 h quelque part dans le monde, non ?

**9 h 00 : ** Tobias déclare l'événement ouvert. Entre 60 et 70 personnes se tiennent dans la salle. Comme c'est souvent le cas lors d'événements de grande envergure, les débuts sont timides, un peu comme le calme qui régnerait avant la tempête. Lorsque Tobias, à l'annonce du chiffre d'affaires des prochains jours, confond les millions avec les milliards, l'assemblée éclate de rire. Cela étant, je sens qu'on parle de choses sérieuses. La boutique est un écosystème sensible : même les changements infimes sont susceptibles d'avoir un impact majeur, qu'il soit positif ou négatif. Et il ne s'agit pas d'un exercice à blanc ici. Au contraire, on jette les bases de notre croissance à venir.

Je regarde autour de moi et remarque que tous les collègues ne participent pas au hackathon. Ces derniers tourneront d'ailleurs le dos aux hackers pendant les deux prochains jours. La Terre ne s'arrête pas de tourner juste parce qu'on court un hackathon, ou bien ? Je dis respect les gars. Vraiment !

9 h 25 : certains vont droit au but ; tasse de café, casque sur les oreilles, ils se lancent ! Quant aux autres, ils se réunissent pour discuter de la marche à suivre. En m'approchant d'une équipe, je parviens à capter quelques bribes :

« Je ne pense pas qu'on y arrive en deux jours... mais je ne me l'imaginais pas autrement. »

9 h 30 : je m'arrête en premier auprès de l'équipe « Chuchichäschtli », qui veut donner à digitec et Galaxus une dimension suisse allemande. À ma grande surprise, mon premier contact dans l'équipe n'est pas suisse, mais polonais, c'est Krzysztof. Quand je lui demande quel est le plus grand défi pour l'équipe, il me répond en souriant : « As-tu déjà vu un dictionnaire de suisse allemand ? C'est bien ce qu'il me semblait, moi non plus. On n'est même pas arrivé à se mettre d'accord sur l'orthographe de « Schwiizerdütsch » ; on l'écrit avec un ou deux « i » ? »

14 h 45 : les t-shirts blancs sont toujours en place. Entre-temps, les premières bières isotoniques produites localement par la brasserie Lägere Bräu de Wettingen ont été bues.

L'agitation matinale s'est dissipée, les premières séances de stratégie sont passées.

Christian et Yannick de l'équipe « Magic Like » me consacrent un peu de temps. Christian me montre les statistiques du groupe de produits Tables. Les dix premiers articles sont les plus vendus, puis c'est la dégringolade, la table qui apparaît en position 60 n'est achetée que très rarement. Mais qui vous dit que ce n'est pas exactement la table que vous recherchez ? Le grand défi ici réside dans la limitation des caractéristiques du produit : quels sont les produits semblables ? ... Et dissemblables ? Autre point, l'expérience client doit convenir, avec une fonctionnalité qui doit marcher et ne pas mener à un cimetière numérique.

15 h 30 : je demande à Zara – de l'équipe préposée au réapprovisionnement du panier d'achats, laquelle j'ai mentionnée plus haut – pourquoi ces histoires n'ont pas été mises en œuvre avant ?

« Il faut prioriser, mon ami, prioriser. Nous avons du pain sur la planche et les développements demandent du temps et de l'argent. Du coup, ce type d'événements comme celui-ci vaut son pesant d'or. »

19 h 30 : on est en automne, le soleil est couché depuis longtemps. Dehors, tout semble calme. Je me faufile entre les voitures en affrontant le vent qui me pousse vers com.west. Le temps paraît s'être arrêté. Presque tous sont encore là. Il y a une heure environ, on s'est fait livrer des pizzas, pour le plus grand bonheur de tous.

Je me dirige vers Krzysztof pour lui demander où il en est : « Il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c'est que nous avons pu mettre sur pied la version suisse allemande. La mauvaise, c'est que ça plante sans arrêt. Il est quasi 20 h, et on stagne. » Marius, son collègue, me montre la cause du problème. Comme le logiciel de traduction automatique DeepL ne reconnaît pas le suisse allemand, il y a beaucoup de messages d'erreur qui s'affichent, ce qui découle sur des temps de chargement épouvantables. Mais tous deux exultent en voyant l'onglet « Über üs » se charger. Avant de partir, ils me lancent :

« On va avoir de quoi faire demain. »

19 h 40 : je passe par l'équipe DG Careers. Il n'y a plus personne. « Où sont-ils passés ? », demandé-je à Tobias.
« Ils entament la dernière ligne droite et se sont donc octroyé une pause. » Ouah ! Je viendrai voir comme ça se passe un peu plus tard. « Les équipes sont toutes en mode hacking. C'est incroyable, on sent bien que les équipes nouvellement formées sont super productives. »

20 h 45 : même le plus courageux des guerriers a besoin d'une pause. Quand certains préfèrent une petite bière, d'autres se font une partie de jeu vidéo.

Ces génies de l'informatique sont une véritable source d'inspiration. Mais parfois, il faut pouvoir décompresser aussi. En général, l'atmosphère se veut productive. Les équipes jonglent entre travail et défoulement. L'ambiance est super détendue. Le respect mutuel est au cœur de tout. On sait que chacun contribue au projet avec ses compétences uniques. Toute la journée, j'ai vu les membres des équipes poser des questions, se lancer des défis et peaufiner le travail de leurs collègues, une sorte de ténacité positive en somme.

21 h 00 : je file chez moi, les autres passeront la nuit ici. J'ai pu me plonger dans un autre monde que je me suis approprié plus vite que je ne le pensais. Je suis aussi fatigué que les autres, j'ai trop mangé de Snickers et me sens comme dans un état second... mais en positif. J'ai hâte de voir comment ça se passera demain.

Vous voulez en savoir plus ? Rendez-vous au 2e épisode !

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Que ce soit dans notre entrepôt à Wohlen, dans nos succursales ou chez les comptables: dans cette jungle qu'est Digitec Galaxus, je saute de liane en liane et me mets en quête d'histoires passionnantes.

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