
Test de produit
Nivea sait-elle faire du maquillage ?
par Natalie Hemengül
Un prétendu défaut de beauté, 100 francs et une mission : se maquiller pour que personne ne le voie.
Depuis que l'humanité existe, tout le monde commente mes cernes. Les élèves de l'école primaire : "Le panda arrive", les professeurs : "Les devoirs étaient-ils trop durs ?" Mon ex-petite amie : "Tu as trop fumé de joints ? Ou encore, nonchalamment, à huit heures du matin au travail : "Ouille, tu as encore l'air fatigué aujourd'hui". Des déclarations comme celles-ci égratignent mon amour-propre, que je dois à mon apparence fraîche et jeune. Un mélange de gènes asiatiques et d'eau de source glacée de Thurgovie que je me verse sur le visage chaque matin. C'est Pharell Williams qui me l'a appris.
Cependant, on m'a récemment estimé à 26 ans, alors que j'en ai 35. 26 ! Cinq ans de trop. Le chiffre magique a toujours été 21, puisqu'on dit forever 21 et non forever 35. Que s'est-il passé ? Mon travail de monteur vidéo chez Galaxus est-il finalement plus un calvaire qu'un plaisir ? Et tandis que je cherche la faute chez mon employeur, je trouve aussi mon salut chez lui : Natalie Hemengül. Rédactrice, blogueuse beauté expérimentée et âme bienveillante de la rédaction. Après avoir passé des heures à regarder "RuPaul's Drag Race" et "Glow up" sur Netflix, j'ai envie de me débarrasser de mes cernes et d'adopter l'argot de la beauté ".slayen", être "fierce" et entendre des inconnus me crier énergiquement "You go guuuurl". Nati m'aide à le faire.
Si tu ne peux pas t'aimer toi-même, comment in the hell vas-tu aimer quelqu'un d'autre ! Can I get an amen ?
Amen. Exit donc l'ombre noire. En tant que documentaliste passionné, j'immortalise cette introspection en vidéo. Natalie propose un look "no make-up make-up". Autrement dit, un maquillage où l'on ne voit pas que je suis maquillée. L'idée se transforme en défi : chacun de nous reçoit un budget de 100 francs pour se procurer les produits nécessaires. Plus tard, nous essaierons de nous maquiller le plus naturellement possible avec notre butin.
En tant que novice en matière de maquillage, je commence par faire des recherches, puis je me dirige vers le magasin Galaxus. Il me semble que the sky is the limit. Avec cent francs, je peux certainement m'acheter mille choses. Pas de chance. Cinq articles plus tard, j'en suis déjà à 97 francs. Je me sens totalement dépassé et je me fie désormais uniquement à mon instinct. Je mise sur des produits dont le nom me décrit : "Master Prime", "Fite me !", "l'effaceur", "Sensational" et "Original". A peine ai-je choisi un produit que d'autres points d'interrogation suivent : Est-ce que je commande au moins les bonnes couleurs pour ma carnation ? Suis-je douce comme "18 Raw Chocalate" ou "04 Honey"?
Vous trouverez ma sélection ici.
Natalie vous pouvez trouver sa sélection ici.
Pour savoir comment les produits se comportent sur nos visages, regardez la vidéo ci-dessus.
Alors que je pose avec enthousiasme pour l'image d'après, comme s'il s'agissait des photos de ma carte de set imaginaire, l'excitation de présenter mon nouveau moi au monde augmente. De retour au bureau, je m-m-i-s-e (smile with your eyes) me fraie un chemin jusqu'au pupitre. Pas de réaction. Assise dans le tram, je salue mes compagnons de voyage avec mon glow. Pas de réaction. De retour chez moi, dans ma colocation, je slaye à travers le salon. Pas de réaction. Mais le lendemain, ma collègue de travail me demande si j'ai assez dormi. Je vais aux toilettes, je me regarde dans le miroir. La voilà, la réaction. Une réaction allergique. Mes yeux sont gonflés. On m'apprendra plus tard que j'aurais dû me démaquiller le soir avant d'aller me coucher. Tant d'efforts pour un naturel que notre société considère comme tel ? Je préfère laisser tomber à l'avenir et dire : Hello darkness my old friend.
Vous aimez vraiment ce que vous venez de lire ? Eh bien... enchanté !