Test de produit

Le robot de cuisine d’Ankarsrums : un Suédois veut m’apprendre la pâtisserie

Luca Fontana
12/1/2023
Traduction: Martin Grande

Je ne suis pas un professionnel, mais je teste un robot de cuisine professionnel. À savoir l’assistant d’Ankarsrum. L’objectif : balayer (si je puis dire) mon scepticisme à l’égard des appareils de cuisine beaucoup trop chers.

Je n’y suis pas encore. Pâtissier amateur, tout au plus, j’ai été agréablement surpris que le fabricant Ankarsrum accepte de mettre à ma disposition l’Assistent Original, un excellent robot de cuisine, pour un essai. En effet, je veux découvrir pourquoi je devrais investir autant dans un appareil de cuisine alors qu’un mixeur peut faire exactement la même chose, beaucoup moins cher.

Je sais, je sais, cette affirmation est gorgée d’ambition.

L’assistant peut presque tout faire, sauf remplir des déclarations d’impôts. Il peut moudre, floconner, hacher, râper, saucissonner, mixer, râper et faire des pâtes... si votre porte-monnaie vous le permet. Son prix actuel de 856 francs suisses m’impressionne à lui tout seul. À cela s’ajoutent les centaines de francs à investir dans les accessoires si vous ne vous cantonnez pas à pétrir la pâte ou battre la mousse.

Je dois (peux) participer

À l’origine, la Suède a mis au point l’assistant de maison Ankarsrum pour satisfaire l’insatiable envie de Fika, la traditionnelle pause-café accompagnée de nombreux gâteaux et pâtisseries. Il n’est donc pas surprenant que le lieu de naissance de la machine, Ankarsrum, petite ville industrielle suédoise, lui ait donné son nom. Dans les années 1650, une communauté d’ouvriers s’y est formée autour d’une fonderie de fer. Aujourd’hui, cette localité riche en traditions, mais isolée compte environ 1 200 habitants.

« Une machine qui ne casse pas, même quand le travail est dur », selon le manuel. Je vois.

Deux choses caractérisent l’assistant d’Ankarsrum. Son puissant moteur de 1 500 watts et son bol de 7 litres en acier inoxydable. Il permet de pétrir jusqu’à 5 kilos de pâte en même temps, et ce pendant 7 ans. C’est la durée de garantie du fabricant pour la machine. À cela s’ajoute un mélangeur biaxial en plastique transparent d’une capacité de 3,5 litres. Celui-ci permet de former une masse légère, aérée, voire mousseuse, ce qui est idéal pour la mousse au chocolat ou la crème fouettée. Voici ce que l’on peut y fixer :

  • Rouleau à pâtisserie
  • Déflecteur
  • Crochet de pétrissage
  • Fouet ballon
  • Fouet classique
Avec l’assistant d’Ankarsrum, vous pouvez réaliser des pâtes pour le pain ou la pâtisserie.
Avec l’assistant d’Ankarsrum, vous pouvez réaliser des pâtes pour le pain ou la pâtisserie.
Source : Luca Fontana

La livraison comprend également un couvercle pour le bol en acier inoxydable, pour que la pâte puisse y reposer sans se dessécher, et un livre de recettes. Pour chaque recette, il est toujours indiqué, de manière pratique, quel accessoire de l’Assistent est nécessaire.

Le livre de recettes qui l’accompagne est plein d’inspiration et montre quels accessoires d’Ankarsrum sont nécessaires pour chaque recette
Le livre de recettes qui l’accompagne est plein d’inspiration et montre quels accessoires d’Ankarsrum sont nécessaires pour chaque recette
Source : Luca Fontana

Après avoir choisi trois plats (hamburger, spaghettis au pesto faits maison et cookies), je constate un premier bémol : les accessoires nécessaires ne font pas partie de la livraison mentionnée ci-dessus. Il me manque le mixeur par exemple, ou le hachoir à viande et le rouleau à pâte. Chaque pièce coûterait entre 140 et 170 francs suisses supplémentaires par pièce.

Le premier volet de mon essai se replie donc sur la plus modeste recette de pâte pour pain blanc. Habituellement, j’utilise ma machine à pain d’Arebos. Coût d’acquisition à l’époque : un peu moins de 100 francs suisses. Préparation : mettre tous les ingrédients dans le bol, fermer le couvercle, appuyer sur le bouton et attendre que la machine pétrisse et cuise la pâte toute seule. Même moi, avec mes deux mains gauches, je ne peux pas trop me tromper.

L’Assistent est différent. Il est exigeant. Il ne veut pas qu’on le laisse tranquille. Il me fait travailler. Je crois qu’il a besoin d’attention.

Je fais attention à mettre tous les ingrédients dans le bol dans l’ordre indiqué : d’abord les liquides, puis le sel, puis la farine et enfin la levure. Le sel et la levure ne s’aiment pas, c’est écrit dans le livre de recettes. Ensuite, le moteur fait tourner le bol autour du rouleau adapté. C’est particulier, je suis plutôt habitué à l’inverse. Mais bon, ainsi soit-il. Si les ingrédients se rassemblent au milieu au lieu de se mélanger, je peux les ramener dans le mélange en exerçant une légère pression sur le rouleau. Lorsque la pâte commence à se raffermir, je dois légèrement corriger le point fixe du rouleau à pâtisserie vers le centre pour que le rouleau continue à pétrir la pâte doucement et délicatement, comme si je mettais la main à la pâte. Ceci, par exemple, est absolument à proscrire. Je montre ici comment faire mieux (mieux, pas parfaitement) :

Le pain fini a à peu près le même goût dans les deux variantes. Du moins, en tant que pâtissier amateur, je ne remarque pas de grandes différences. L’assistant me fournit une pâte bien sphérique que j’entaille en haut avec un couteau pour la faire cuire au four. À la fin, on se croirait presque chez le boulanger. En revanche, le pain de la machine à pain Arebos rappelle le pain de mie en raison de la forme carrée de la cuve de la machine à pain. D’un point de vue esthétique, le pain d’Ankarsrum sort grand gagnant.

Pâte mousseuse pour cookies américains

C’est l’heure de se tourner vers le mélangeur biaxial. Je vais m’en servir pour faire des cookies américains avec des pépites de chocolat. Ce qui me frappe d’abord, c’est la structure particulière d’Ankarsrum :

Voyez-vous, le batteur biaxial est placé directement sur le moyeu de l’embout au centre du bol. De là, le mélangeur fait des tours réguliers. Ceux·celles qui ont l’habitude de travailler avec un robot de cuisine « normal », comme un Kitchen Aid, pourraient ne pas apprécier. L’incorporation de lait, de farine, de bicarbonate de soude et de poudre à lever est complexifiée par la structure de l’appareil. Je dois toujours travailler autour du trou, comme si je voulais mettre de la pâte à gâteau dans un moule à tarte.

Le résultat final est convaincant. Les cookies sont croustillants à l’extérieur et moelleux à l’intérieur. Quand même, je me demande si j’ai vraiment besoin d’un robot ménager de près de 900 francs pour un tel appareil... Avec un bol, mon mixeur et les accessoires correspondants, j’arrive tout aussi bien à faire la pâte.

Un conseil tiré du livre de recettes : ne pas incorporer les pépites de chocolat à la pâte avant...
Un conseil tiré du livre de recettes : ne pas incorporer les pépites de chocolat à la pâte avant...
Source : Luca Fontana
... mais les déposer ensuite sur les cookies encore chauds pour qu’ils fondent doucement dedans
... mais les déposer ensuite sur les cookies encore chauds pour qu’ils fondent doucement dedans
Source : Luca Fontana

Verdict : je ne suis pas le public cible

À la fin d’une journée de pâtisserie réussie, je me rends compte que je ne me suis pas posé la bonne question dès le départ. En effet, il ne s’agit pas de savoir si l’assistant d’Ankarsrum est le bon appareil pour moi. La question serait plutôt de savoir si je suis la bonne personne pour acheter ce coûteux robot de cuisine. Probablement pas.

Je ne peux pas dire de mal de l’assistant d’Ankarsrum, mis à part que je ne suis pas la bonne personne pour lui.
Je ne peux pas dire de mal de l’assistant d’Ankarsrum, mis à part que je ne suis pas la bonne personne pour lui.
Source : Luca Fontana

Alors, oui, l’Assistent est original, a l’air d’avoir été construit pour durer une éternité et est pourvu d’un bol en inox si remarquable que toute la Suède pourrait préparer ses Fika avec. Mais il n’est pas donné, sans parler des accessoires. Et sans toute une armada, les possibilités de cet appareil polyvalent sont bien limitées.

Pour autant, c’est un plaisir de travailler avec lui. Avec ma machine à pain, je n’éprouve pas la même satisfaction qu’en façonnant constamment la pâte dans l’Assistent, et de toute façon, ma machine n’arracherait guère plus qu’un sourire las au personnel de la boulangerie-pâtisserie du quartier.

Les personnes qui se procurent un assistant veulent donc cuisiner, faire de la pâtisserie, pétrir, mixer et fouetter. En connaissance de cause et par passion. Le temps et l’effort n’ont pas d’importance. L’argent encore moins. Pour ma part, le pain a le même goût avec mes méthodes, et j’aurais pu faire des cookies aussi croustillants et moelleux sans l’aide de l’assistant. Pour la plupart des recettes que je connais, investir dans un assistant serait un peu excessif. Sauf peut-être pour la pâte à gnocchi façon Nonna, car la pétrir à la main est un vrai cauchemar.

Photo d’en-tête : Luca Fontana

Cet article plaît à 52 personne(s)


User Avatar
User Avatar

Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.» 


Cuisine
Suivez les thèmes et restez informé dans les domaines qui vous intéressent.

Ces articles pourraient aussi vous intéresser

  • Test de produit

    Des pâtes, des pâtes, oui mais mettez la main à la pâte !

    par Darina Schweizer

  • Test de produit

    Le robot pâtissier haut de gamme de Kenwood à l'essai

    par Vanessa Kim

  • Test de produit

    Des Coffee Balls au lieu de capsules en aluminium : La CoffeeB Cosmos convainc à l'essai

    par Martin Jud

23 commentaires

Avatar
later