
Guide
Tout le café est froid ? La boisson tendance Cold Brew
par Simon Balissat
Lorsque vous investissez bien plus de 1000 CHF dans une machine, le bon café ne suffit plus. Fabricant de machines entièrement automatiques, De'Longhi intègre une invention à sa Primadonna Soul, la fonction « Bean Adapt ». Cette machine, je l'ai testée.
Dans notre équipe de rédaction, nous avons Simon Balissat, un cafécionado confirmé. Dompteur de machines porte-tamis, il est notre coordinateur dans l'univers des grains de café, l'homme dans les veines duquel coule la caféine. Mettre entre ses mains une machine à café automatique n'est pas une bonne idée. Nous y avons donc renoncé. De ce fait, c'est moi qui me suis collé au test de la nouvelle Primadonna Soul de De'Longhi. Pendant que notre barista Simon Balissat parle boutique, je réceptionne le colis venu d'Italie du Nord.
Je fais partie de ces gens qui doivent essuyer de la part de l'Olympe des porte-tamis un mépris teinté de pitié et de ressentiment. Je n'ai pas le temps – ou je ne veux pas le prendre – de transformer les grains en poudre dans le moulin, de les presser dans un porte-tamis, de préférence au gramme près et de me brûler les doigts sur les commandes bouillantes jusqu'à ce que le café coule dans la tasse.
Dans mon cas, De'Longhi a transmis son message marketing à la bonne personne. « L'écran tactile TFT de 4,3 pouces affiche les boissons en fonction de votre consommation. De ce fait, votre boisson préférée est toujours disponible instantanément sur simple pression d'un bouton. » Ça, j'adore. Personnalisé et simple. Et ça ne s'arrête pas là : le système électronique thermobloc garantit une température d'infusion optimale pour vos cafés et gère la production de vapeur pour les boissons à base de lait. » C'est exactement ça ! On laissera les autres se brûler les mains. Et la cerise sur le gâteau ? « Elle intègre une fonction de nettoyage pour une hygiène maximale. Après chaque préparation, toutes les pièces entrant en contact avec le lait sont automatiquement nettoyées. » Plus précisément, la vapeur chasse toutes les gouttes de lait du système. Prenez ça dans les dents espèce de laveurs de cruches à lait !
Alors, maintenant vous savez à quelle école j'appartiens. Je suis de ceux qui boivent le café préparé par les machines automatiques. Peut-être qu'au fond de moi se cache le désir de virtuose. Mais mon cappuccino du matin doit trouver sa place entre la préparation du petit-déj et le premier appel vidéo. Et après le déjeuner, il faut que l'espresso aille vite.
C'est pourquoi, depuis quelques années, une Primadonna a élu domicile dans notre cuisine. Il s'agit du modèle XS, une machine qui ne m'a jamais fait faux bond, mais qui, comme tout bon modèle vieillissant qui se respecte, n'est plus vraiment à la hauteur. L'espresso contient en dernier un peu trop d'eau. Pendant quelques semaines, la nouvelle machine a alors dû montrer ce qu'elle avait dans le ventre. Pendant ce temps, la XS a été remisée au sous-sol, non pas parce que le modèle Soul lui a piqué la place, – après tout, elle nous a impressionnés par sa qualité –, mais ses proportions un peu saillantes étaient telles que nous avons opté pour un modèle De'Longhi plus compact.
Commençons par le début, donc par le déballage et l'installation. Je ne sais pas vous, mais je redoute toujours ce moment. On a un système qui fonctionne bien, une machine qu'on connaît. Et il faudrait la laisser tomber ? Et ça demande un certain temps d'adaptation. Un midi, ma femme et moi décidons de sortir la machine bien enveloppée de son polystyrène. Voilà, en place ! On branche le câble d'alimentation, insère le réservoir à eau et le bac à grains. On met l'appareil sous tension, sélectionne la langue du menu et c'est parti. Mais d'abord sans l'assistance de l'application dédiée. Nous voulions goûter un premier espresso.
Jusqu'ici, tout a parfaitement fonctionné. Dix minutes après avoir ouvert la boîte, la machine était en marche. Le paquet d'une livre et demie d'instructions dans toutes sortes de langues s'est avéré inutile. D'accord, vous allez sûrement me dire qu'un chimpanzé arriverait à faire fonctionner une telle machine. Mais De'Longhi a fait un bon travail en matière de fonctionnement et de matériel à mes yeux.
Par rapport à la Primadonna XS de quatre ans, certaines améliorations sont perceptibles :
Félicitations ici aux concepteurs de produits qui ont eu cet esprit esthétique.
Les buveurs de cappuccino seront aux anges. Et tous les autres aussi d'ailleurs. Le menu de sélection comprend pas moins de 19 boissons préprogrammées, soit tout ce qu'on veut, y compris les boissons pas très différentes les unes des autres appelées « eau chaude » et « fonction thé », qui permettent d'obtenir la même chose finalement. La machine reçoit des éloges de ma part pour le café de la « carafe verseuse » que les beaux-parents affectionnent tant. Quand ils sont de visite, il faut compter en litres. Une carafe verseuse assortie n'est pas incluse, mais peut bien sûr être achetée séparément.
Si la sélection de boissons ne vous suffit pas ou si vous pensez que votre espresso doit être inférieur ou supérieur à cinq millilitres, c'est là qu'intervient l'appli dédiée, pratique également pour ne pas salir l'écran d'affichage de la machine. Sauf si ça ne vous dérange pas.
Revenons à notre application ! De'Longhi devrait encore l'améliorer. Sur mon iPhone X, elle fonctionne. Mais elle prend parfois un temps incroyable pour charger le changement de menu. Ou alors, la machine démarre lorsque je « commande » la boisson du doigt, une sympathique animation affiche la mouture, l'écran passe à « Boisson prête », mais en regardant la machine, je vois l'espresso en train de couler de la buse. J'aurais aimé que les textes explicatifs aient été écrits par des gens qui ont appris à le faire. On lit des choses comme :
L'optimisation de votre machine est terminée. Si vous souhaitez un résultat différent, la technologie Bean Adapt vous permet d'ajuster les paramètres d'extraction de vos grains.
Donc, j'arrive à peu près à m'imaginer ce que cette chose essaie de me dire. Mais je ne me contente pas d'un « à peu près », surtout d'une machine dont le prix dépasse amplement les 1000 CHF. Et certainement pas lorsque mon espresso personnalisé n'apparaît pas comme « Espresso forte » sur l'écran des boissons tel que je l'ai tapé, mais comme « Espresso f ». Je suis presque sûr que le nom complet de la boisson par défaut « Espresso macchiato » a plus de lettres.
Comme je suis d'humeur à la surconsommation de caféine en ce moment, je vous propose quelques mots sur la fonction d'adaptation des grains. Les paramètres proposés par la machine permettant l'ajustement des grains de café sont formulés sans bla-bla marketing. Par exemple, vous pouvez préciser à la machine avoir vidé le paquet de grains de café 100 % arabica dans le porte-tamis. Cette dernière traduit sa « connaissance » sur ces types de grains en une mouture spécifique, une quantité appropriée de café et une température d'infusion adéquate. Une astuce permet à la machine de « reconnaître » les grains : en tant que propriétaire, vous devez préciser, lors d'une première étape dans l'appli, si vous avez un mélange 100 % Arabica ou un mélange Arabica-Robusta. À la deuxième étape, vous déterminez le degré de torréfaction, parmi les quatre proposés, de « clair » à « foncé », grâce au « kit de couleur de torréfaction », c'est-à-dire un nuancier.
Une fois les réglages effectués, il n'y a plus qu'à faire couler l'espresso. Si vous n'aimez pas le résultat dans la tasse, l'application vous guidera pour ajuster le résultat à votre goût. Si la crème est trop claire ou trop foncée, ou si l'espresso est trop aqueux ou trop amer, la machine ajuste les réglages. C'est vous qui êtes futé, pas la machine.
Assez parlé du café, voici ma conclusion après cinq semaines et un nombre disproportionné d'expressos par jour. La Primadonna Soul fait bonne figure dans la cuisine. Alors que Jura, le fabricant suisse de machines entièrement automatisées, pourrait proposer des boîtiers un peu plus stylés, la machine porte-tamis De'Longhi diffusera ce parfum de dolce vita à l'italienne dans votre cuisine. De'Longhi coupe ici la poire en deux. Cela étant, pour une somme nettement supérieure à 1000 CHF, je m'attendais à plus que du plastique à l'aspect métallique.
Mais en matière de café, cette De'Longhi répond à mes attentes. L'espresso a une belle crema, les boissons au lait sont coiffées d'une mousse stable, et ce, même avec du lait d'avoine et de soja. La fonction Bean Adapt est un chouette gadget. Au moyen d'une application, le résultat peut être amélioré ou du moins individualisé. La détection des grains raccourcit un peu le processus de réglage optimal. Une fois trouvé, vous n'y toucherez probablement plus. Au quotidien, les petites améliorations pratiques de la carafe à lait, du réservoir à eau et de l'écran sont plus convaincantes que l'application et la technologie Bean Adapt, qui ne semblent pas encore au point techniquement.
Pour les ménages comptant plus de deux buveurs de café (ou au moins un buveur excessif), la Primadonna Soul constitue un choix adapté. Dans ce cas, vous ne verrez aucun inconvénient à ce que la carafe à lait, par exemple, ne tienne que dans le sens transversal du compartiment à boissons standard du réfrigérateur et y occupe la place de deux bouteilles de vin.
De même, vous n'aurez également aucun problème à faire de la place dans votre cuisine à cette pro du café de 26 par 46 centimètres. De plus, vous attendrez avec impatience la sortie – bientôt nous l'espérons – de la nouvelle version de l'application. Le plaisir de « commander » un café du bout des doigts depuis le bureau à l'étage est d'une simplicité déconcertante, encore faut-il penser à placer au préalable une tasse à café sous la buse.
Je suis journaliste depuis 1997. Stationné en Franconie, au bord du lac de Constance, à Obwald, Nidwald et Zurich. Père de famille depuis 2014. Expert en organisation rédactionnelle et motivation. Les thèmes abordés ? La durabilité, les outils de télétravail, les belles choses pour la maison, les jouets créatifs et les articles de sport.