

Braiser en enfer ! Une ode à ma poêle préférée
Elle est lourde, ne peut pas aller au lave-vaisselle et met un temps fou à atteindre sa température. La mijoteuse. Pourtant, c'est ma casserole préférée.
Quand j'ai offert une cocotte à mon frère pour son mariage, ma mère s'est inquiétée. "Mais ils ne mangent presque pas de viande ! En ont-ils vraiment besoin ?", fut son objection au nouveau "Le Creuset". Cela semblait justifié. Tout est dans le nom. Braiser désigne le fait de faire revenir puis de cuire dans un bouillon. La viande s'y prête particulièrement bien. Le rôti du dimanche, par exemple. Ou le poulet à l'orange. C'est l'une des trois recettes que mon père maîtrise. Les deux autres sont la fondue et le jambon à la russe
Comment le porto est-il arrivé en Russie?
Le "jambon à la russe" est un rouleau de jambon gratiné dans une sauce à base de crème, de porto et de concentré de tomates. Je ne sais pas comment ce plat a obtenu son nom. Après tout, il y a 3 689 kilomètres à vol d'oiseau entre Porto et Moscou. En tout cas, je n'en avais jamais mangé.
Le jambon russe est un exemple de produit qui réussit à merveille dans une cocotte, même s'il n'est pas braisé. Tout ce qui brille n'est pas or et tout ce qui est braisé dans une cocotte ne l'est pas forcément. J'y cuisine aussi bien du risotto et de la polenta que des soupes et des légumes. Du chou rouge, des haricots secs ou de la ratatouille. Pain comme chez le boulanger ? Réussissez dans la cocotte.
La cocotte est le dieu de la cuisine. Irremplaçable et indestructible. Un investissement pour la vie et après. Comme je vais certainement aller en enfer, j'emporte tout de suite la cocotte avec moi. Je pourrai alors dire à juste titre : "Je brûle en enfer avec mon Le Creuset".

Lorsque j’ai quitté le cocon familial il y a plus de 15 ans, je n’ai pas eu d’autre choix que de me mettre à cuisiner pour moi. Cela dit, il ne m’aura pas fallu longtemps avant que cette nécessité devienne une vertu. Depuis, dégainer la cuillère en bois fait partie intégrante de mon quotidien. Je suis un vrai gastronome et dévore tout, du sandwich sur le pouce au plat digne d’un restaurant étoilé. Seul bémol: je mange beaucoup trop vite.