

Survoler l’eau : mes premiers essais en wing SUP

Il y a environ cinq ans, la première fois que j’ai vu des gens pratiquer le wing foil à Hawaï, j’ai été comme hypnotisée. Avec leurs ailes démesurées, ces personnes étaient si belles et élégantes. Depuis, je rêve d’essayer moi-même. Et je viens désormais de prendre mon envol.
Il est des choses qui m’attirent follement, dont le wing foil. Ce sport nautique consiste à glisser et à s’élever au-dessus de la surface de l’eau sur une planche dotée d’un foil. Mais au fond de moi, la voix de la raison me souffle qu’il me faudra une éternité avant d’arriver au moindre résultat. D’autant plus que c’est un sport qui requiert un vent fort, constant et qui ne change pas de direction. Des conditions plutôt rares en Suisse. Jusqu’à très récemment, la voix de la raison l’avait toujours emporté.
Depuis, les choses ont changé. En effet, quand je suis tombée sur l’aile Slingshot Blaster et la planche gonflable Slingshot Tracker, j’ai vu ça comme un coup du destin. Le wing SUP est une bonne introduction au wing foil, d’une part parce qu’il est plus facile à apprendre et d’autre part, parce que même par vent faible, on peut réussir à faire quelque chose. La voix de la raison se fait plus faible, je ne l’entends presque plus. J’ai envie d’essayer l’aile sur une planche de SUP au moins.

Qu’est-ce que le wing SUP ?
Comme son nom l’indique, le wing SUP consiste à glisser sur un SUP à l’aide d’une aile (ou wing) et du vent. En wing SUP, pas besoin de planche avec un foil, c’est-à-dire les planches qui se soulèvent hors de l’eau lorsque la vitesse est suffisamment élevée et qui glissent ensuite sur le foil, sorte de grand aileron en carbone. À la place, on utilise une planche de SUP.
Pour m’essayer au wing SUP, il me suffirait donc d’acheter une aile. Mais au lieu d’utiliser ma propre planche, je vais tester la Slingshot Tracker avec l’aile du même fabricant. Cette planche est plus courte et devrait donc être plus maniable. De plus, grâce à son aileron central long et large, cette planche tient plus facilement le cap qu’une planche qui avec un aileron à l’arrière seulement. On peut bien sûr se demander pourquoi je n’ai pas acheté directement une planche à foil et essayé avec une aile, mais en retirant le foil. Comparée à une planche à foil, une planche de SUP ou dans notre cas, la Slingshot Tracker, est beaucoup plus stable et a plus de volume, ce qui facilite la mise à l’eau avec l’aile et bien sûr l’équilibre.
Comment démarrer ?
En wing SUP on joue avec les éléments. En plus des forces de l’eau et du vent, il faut aussi apprendre à maîtriser l’aile et la planche. Je vous recommande donc de prendre un cours avec une personne expérimentée pour commencer. Sur l’eau, comme sur la route, il y a quelques règles à suivre. Et c’est justement en prenant un cours que vous apprendrez ce à quoi il faut faire attention, où se trouvent les zones de protection de la nature et les zones interdites, qui a la priorité et comment vous rendre sur le lac et en revenir en toute sécurité. De plus, un cours vous évitera des tentatives solitaires laborieuses qui se termineront probablement dans l’eau et peut-être même de l’autre côté du lac.
Pour ma part, je savais déjà à qui faire appel pour un cours d’initiation. Dani Reinhart, qui dirige avec sa femme Nici, le Honu Wassersportcenter Thunersee. Dani connaît l’eau comme personne. Il a commencé à faire de la planche à voile dans son enfance, puis il s’est mis au stand up paddle et au wakeboard. Dernièrement, il s’est lancé dans la pratique du wing foil, du pumping et du wake foil et fait là aussi figure de pionnier. Nous avons donc convenu d’un rendez-vous.
Au début, je me suis dit : « Ça ne va pas être possible aujourd’hui, on ne peut pas décoller avec ce petit vent ». J’étais loin de la vérité. Après une introduction théorique, je me suis mise à l’eau. Très rapidement, j’ai eu une maîtrise suffisante de l’aile pour glisser sur l’eau, poussée par un vent léger. Waouh, c’est vraiment génial ! J’ai même réussi à me diriger. Grâce aux instructions de Dani qui, depuis son bateau, corrigeait ma position et ma technique, j’ai rapidement réussi à virer et à empanner aussi. Honnêtement, sans les conseils en direct et les instructions de Dani, il m’aurait fallu des semaines pour arriver au même résultat. Je suis vraiment étonnée d’avoir réussi à me tenir debout et à avancer le premier jour.

Source : Siri Schubert
La Slingshot Blaster, une bonne aile pour débuter
J’avais donc atteint mon premier objectif, à savoir glisser sur l’eau en wing SUP. Je voulais désormais vérifier si l’aile Slingshot Blaster et la planche Slingshot Tracker étaient vraiment aussi faciles à utiliser que le promettait le fabricant. Après tout, l’aile de wing est vendue comme étant idéale pour débuter et doit permettre de naviguer même par vent faible. Elle convient en outre à tous et toutes, indépendamment de la taille et du poids.
Ma première impression : oui, c’est vrai. La Slingshot Blaster est bien une aile pour débutant·es. Pourquoi ? D’abord grâce à ses grandes fenêtres, placées de manière à ce que je vois ce qui se passe autour de moi. C’est super, surtout pour les personnes inexpérimentées, car les fenêtres permettent de garder un œil sur votre environnement et de vous écarter à temps si vous approchez trop près d’un bateau ou d’un plaisancier.
Autre point très positif : le leash intégré, c’est-à-dire le cordon qui relie l’aile au poignet, est élastique et la manchette en néoprène est agréable au toucher. C’est un autre très bon point. Enfin, les poignées sont stables, ce qui permet de bien transmettre les mouvements de la main à l’aile. J’aurais toutefois apprécié une poignée supplémentaire en position médiane pour avoir plus de possibilités de tenir l’aile.
Le tube avant (bord d’attaque/leading edge) et le tube central doivent être gonflés à 10 PSI (0,7 bar). L’aile est ensuite rigide et facile à contrôler. Avec ses 4,4 mètres carrés, l’aile est adaptée à la pratique même par vent faible.
Je suis frappée de voir à quel point l’aile pardonne les erreurs de conduite. Dani, mon instructeur, n’en revient pas. Même lorsque je plonge accidentellement les pointes de l’aile dans l’eau, cette dernière ne part pas immédiatement dans des tonneaux. Cela m’a permis de m’amuser et, étonnamment, de ne pas finir dans l’eau.
La Slingshot Tracker, un vrai soutien
Je dois aussi mon succès à la Slingshot Tracker, une planche gonflable de 7 pieds (2,13 mètres) de long et 80 centimètres de large. La planche a suffisamment de volume et de stabilité pour que je puisse me concentrer sur l’aile et non sur l’équilibre. Même les vagues d’un bateau à moteur ne parviennent pas à me faire tomber à l’eau. Les bandes sur la planche marquent le centre et aident à positionner les pieds. La planche étant gonflable, elle est plus souple qu’une planche en dur, ce qui facilite aussi mes débuts. Cela réduit les risques de blessure en cas de chute ou de collision.
Enfin, ce qui me plaît particulièrement, ce sont les deux ailerons de la planche. Le long aileron central m’aide à maintenir la planche sur sa trajectoire en wing SUP, ainsi je ne change pas de direction en fonction du vent. En revanche, l’aileron arrière, un aileron click, n’est pas parfaitement positionné et j’aurais préféré un aileron à visser, qui ne tombe pas et est moins facile à perdre.

Source : Siri Schubert
À qui la Slingshot Tracker est-elle adaptée ?
La planche gonflable est idéale pour les débutants et les débutantes en wing SUP. On peut également y visser un mât de planche à voile, ce qui offre une autre possibilité d’utiliser la planche. Je n’ai toutefois pas testé la planche dans cette configuration. Et bien qu’une pagaie soit également incluse, je ne recommanderais pas cette planche aux adultes pour faire du stand up paddle, notamment parce qu’elle est relativement courte et trop arrondie pour parcourir de longues distances. En effet, pour le SUP, plus la planche est longue, mieux c’est.
Si vous voulez utiliser la planche principalement avec l’aile et avez des enfants ou des ados dans la famille qui aiment le SUP, alors cette planche est idéale. Sinon, j’envisagerais plutôt une planche plus longue, plus adaptée pour le SUP, comme la Slingshot Crossbreed 11 pieds (3,35 mètres).
Mon verdict après ce premier essai

Source : Dani Reinhart
Le wing SUP est un sport amusant. Avec l’aide d’un instructeur expérimenté et du bon équipement pour débuter, ce sport n’est pas si difficile à apprendre qu’on le pense. La Slingshot Blaster est idéale pour les débutant·es et peut être utilisée même par vent faible. Cela vous donne ainsi l’opportunité de vous améliorer progressivement et de vous éloigner des berges petit à petit, même par vent plus fort. Bien sûr, la Blaster n’est pas une aile pro, mais elle est aussi nettement moins chère que ces dernières. La planche Slingshot Tracker est parfaite en combinaison avec l’aile. Je ne la recommanderais cependant pas en tant que planche de SUP pour les adultes qui souhaiteraient aussi l’utiliser sur de plus longues distances.
Je suis en tout cas bien équipée pour m’entraîner encore un peu avant de tester le wing foil. Et quand je maîtriserai le wing SUP, je passerai à l’étape logique suivante, le wing foil et peut-être qu’un jour je volerai avec autant d’élégance au-dessus de l’eau.
Photo d’en-tête : Dani Reinhart

Plongeuse scientifique, instructrice de SUP, guide de montagne... même si les lacs, les rivières et les mers sont mes terrains de jeu favoris, je ne me laisse pas porter par le courant, car j'ai encore beaucoup à apprendre et à découvrir. J'aime aussi prendre de la hauteur et changer de perspective en volant avec des drones et en faisant du trail.