En coulisse

Trailer Tuesday, édition Gold : les bandes-annonces des films les plus populaires de tous les temps

14/4/2020

Cette semaine dans votre Trailer Tuesday : les bandes-annonces des plus gros succès cinématographiques de tous les temps (résultats indexés sur l'inflation). Et pour clore l'édition de cette semaine, une enquête commandée par le lecteur Lemonjuice.

Le film ayant rapporté le plus de toute l'histoire du cinéma ? Avengers : Endgame. Sauf si vous tenez compte de l'inflation. Alors, le résultat n'est plus le même, car là où un billet de cinéma coûtait en moyenne 1,20 dollar en 1967 aux États-Unis, une entrée coûterait aujourd'hui 8,76 dollars.

Quel est donc le film qui a le plus de succès au box-office si l'on tient compte de l'inflation ?

Partons de la 10e place et remontons le classement pour le découvrir.

De la 10e à la 6e place

Permettez-moi de passer rapidement en revue la moitié inférieure de notre top 10. Après tout, le Trailer Tuesday ne rassemble normalement que quelques bandes-annonces chaque semaine.

Avant de commencer : l'année d'indexation est 2019. C'est-à-dire que les résultats des films sortis cette année-là au cinéma n'ont pas fait l'objet d'un ajustement selon l'inflation. Le classement a été établi sur la base des résultats publiés par le [Guinness des records](https://en.wikipedia.org/wiki/Listofhighest-grossing_films.

Dixième place : Star Wars : Le Réveil de la Force

Recette : deux milliards de dollars
Recette indexée sur l'inflation : 2,2 milliards de dollars

Sortie en salle : 16 décembre 2015

Neuvième place : Le Docteur Jivago

Recette : 111,9 millions de dollars
Recette indexée sur l'inflation : 2,23 milliards de dollars

Sortie en salle : 22 décembre 1965

Huitième place : Les Dix Commandements

Recette : 65,5 millions de dollars
Recette indexée sur l'inflation : 2,36 milliards de dollars

Sortie en salle : 9 octobre 1956

Septième place : E.T., l'extra-terrestre

Recette : 793,4 millions de dollars
Recette indexée sur l'inflation : 2,49 milliards de dollars

Sortie en salle : 11 juin 1982

Sixième place : La Mélodie du Bonheur

Recette : 159,4 millions de dollars
Recette indexée sur l'inflation : 2,55 milliards de dollars

Sortie en salle : 2 mars 1965

De la 5e à la 1re place : les grands classiques

Et maintenant, les cinq plus grands succès cinématographiques de tous les temps, toujours en tenant compte de l'inflation.

Cinquième place : Avengers : Endgame

Recette : 2,797 milliards de dollars
Recette indexée sur l'inflation : 2,797 milliards de dollars

J'ai une relation mitigée avec Endgame. J'aime le film en lui-même. Beaucoup même. C'est l'aboutissement de tout ce que Marvel a construit en dix ans avec l'univers cinématographique de Marvel. Endgame n'a pas déçu un seul instant ; il a comblé toutes les attentes des millions de fans.

Alors, qu'est-ce qui me dérange ? Ça n'a rien à voir avec le film, c'est sa publicité. Tout ce battage médiatique artificiel qui a délibérément instrumentalisé les fans pour faire du succès financier du film un problème pour le public. Avant Avengers : Endgame, Avatar était considéré comme le plus gros succès cinématographique de tous les temps. Et c'est ce que les producteurs voulaient changer. Les hashtags comme #BeatAvatar ou #WatchEndgame avaient pour seul objectif de nous encourager à aller voir le film le plus de fois possible aux dépens d'un autre. Est-ce souhaitable ? Je ne trouve pas...

Sortie en salle : 24 avril 2019

Quatrième place : Star Wars - Un nouvel espoir

Recette : 775,5 millions de dollars
Recette indexée sur l'inflation : 3,04 milliards de dollars

Ah, Star Wars... Le film qui a fait de moi le cinéphile que je suis. Avis à tous les amateurs de bandes originales : ma playlist Spotify est principalement composée d'albums de John Williams, James Horner, Michael Giacchino et Hans Zimmer. Mon cher collègue Dominik dit de moi : « Il n'y a rien dans la vie que Luca ne puisse expliquer avec un exemple de Star Wars ». C'est parlant, non ?

Je suis même certain que je peux vous expliquer quelque chose sur la guerre des étoiles que vous n'aviez encore jamais entendue. Essayons. George Lucas ne croyait pas au succès de Star Wars avant sa sortie en salle. Un jour, alors qu'il rendait visite à son ami et légende du cinéma, Steven Spielberg, sur le plateau de tournage de Rencontres du troisième type, il était convaincu que le film de Spielberg aurait beaucoup plus de succès que Star Wars. Spielberg n'était pas d'accord. Les deux amis ont alors convenu de s'accorder chacun 2,5 % des bénéfices du film de l'autre.

Spielberg reçoit, encore aujourd'hui, ses 2,5 %.

Sortie en salle : 25 mai 1977

Troisième place : Titanic

Recette : 2,19 milliards de dollars
Recette indexée sur l'inflation : 3,08 milliards de dollars

Débarrassons-nous tout de suite des idées préconçues : Titanic n'est ni un clip gnangnan et bien trop long de Céline Dion, ni une romance exclusivement destinée au fan-club de DiCaprio. Titanic, c'est du grand cinéma. Le scénario, les acteurs et surtout, la réalisation. Il a remporté dix Oscars et il ne les a pas volés.

En 1997, personne n'aurait parié sur un tel succès. Bien au contraire. On prédisait un naufrage digne des récits bibliques. D'une part, parce que Titanic a pulvérisé son budget de 100 millions de dollars : le film aura finalement coûté 200 millions de dollars. Même aujourd'hui, ça représente une sacrée somme alors je vous laisse imaginer ce que ça représentait il y a 20 ans. D'autre part, à cause de la mauvaise presse : apparemment à cause de querelles entre les différentes sociétés de production. Accidents de plateau. Reports. Petites économies. Et j'en passe.

Mais aujourd'hui, lorsque la salle des machines est en ébullition, que l'eau glacée de l'Atlantique s'engouffre dans les couloirs des cabines et que la poupe du navire s'élève dans le ciel nocturne, nous avons tous le souffle coupé, d'admiration.

Sortie en salle : 18 décembre 1997

Deuxième place : Avatar

Recette : 2,79 milliards de dollars
Recette indexée sur l'inflation : 3,26 milliards de dollars

En 2009, James Cameron a moins célébré l'art de raconter des histoires, que cherché à tester les limites de nouvelles possibilités visuelles comme on n'avait encore jamais vu au cinéma. Je ne parle même pas nécessairement de la révolution 3D déclenchée par Avatar à l'époque. Mais plutôt de ce monde entièrement créé par ordinateur, qui semble toutefois réaliste.

Comment James Cameron a-t-il réussi cet exploit ? Il a utilisé la technologie de motion Capture popularisée par Le Seigneur des Anneaux. Cette technique avait à l'époque été utilisée pour enregistrer les mouvements d'Andy Serkis et animer Gollum. Puis Cameron a fait encore mieux : les acteurs ne portaient pas des capteurs uniquement sur le corps, mais aussi sur le visage. Ils étaient également équipés de casques avec des caméras GoPro pour enregistrer les mouvements des yeux. Ainsi, l'ensemble de la performance d'acteur peut être appliqué au modèle informatique des avatars du film, et pas seulement aux mouvements. Pas mal, non ?

Tout cet ensemble est appelé « Motion and Performance Capturing ». Ce qui était révolutionnaire à l'époque est aujourd'hui devenu la norme. Comment croyez-vous que Hulk a été animé pour Avengers : Endgame.

Sortie en salle : 16 décembre 2009

Première place : Autant en emporte le vent

Recette : 402,3 millions de dollars
Recette indexée sur l'inflation : 3,71 milliards de dollars

Vous connaissez forcément Autant en emporte le vent, ou vous en avez au moins entendu parler. C'est évident. Pas étonnant : Autant en emporte le vent, adaptation au cinéma du roman du même titre de Margaret Mitchell publié en 1936, est la figure de proue de l'âge d'or hollywoodien.

Autant en emporte le vent raconte l'histoire de l'irrésistible Scarlett O'Hara, qui, sur fond de guerre civile américaine dans les années 1860, se bat sans scrupules pour le véritable amour. Le film va bien plus loin que le simple divertissement familial ou la romance à l'eau de rose. Nicholas Barber, critique cinéma à la BBC, a écrit, d'un point de vue actuel :

C'est une ode au Sud esclavagiste et une lettre empoissonnée destinée aux antiesclavagistes du Nord. C'est un tour sur des montagnes russes qui plongent de la comédie vers la tragédie avant de remonter aussi sec. Une romance dans laquelle les deux héros se sautent à la gorge. Et c'est une histoire de passage à l'âge adulte qui se termine brusquement et sans solution après presque quatre heures. En bref : un mélange absurde, presque inclassable, d'éléments très douteux. Le miracle, ça n'est pas que ça soit le film le plus populaire d'Amérique, mais bien que ce ne soit pas le film le plus détesté d'Amérique.

Nicholas Barber, décembre 2014, BBC

Sortie en salle : 15 décembre 1939

Maintenant, c'est à vous de nous donner votre avis. Et pourquoi donc ? Lemonjuice, un de nos lecteurs, a commenté le dernier Trailer Tuesday comme suit :

Une idée pour la semaine prochaine : fais une enquête interne et présente un top 3. Par exemple le film préféré de Digitec/Galaxus, le meilleur film pour enfants, un conseil ultime, etc. Il y a beaucoup de films qui n'ont pas de budget marketing, mais qui valent quand même la peine d'être vus, comme Source Code avec Jake Gyllenhaal.

Merci pour l'idée, Lemonjuice. Mais j'aimerais étendre l'enquête à notre lectorat, si cela vous convient. Dans le Trailer Tuesday de la semaine prochaine, vous retrouverez les bandes-annonces de vos films préférés. Alors, lesquels sont-ils ? À vous de me dire en participant au sondage ou en commentaire.

Quel est votre film préféré ?

Écrivez votre réponse ci-dessous :

Le concours est terminé.

Je publierai la liste des cinq films les plus souvent cités ainsi que mon film préféré. Celui-ci, je suis sûr que personne ne le trouvera. P.S. ce n'est pas Star Wars : Un nouvel Espoir.

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Luca Fontana

Senior Editor

Luca.Fontana@digitecgalaxus.ch

Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.»

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